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Château d'Ambérieux en Dombes (Ain)
 
 

      La place d'Ambérieux, siège de châtellenie, est une possession ancienne des sires de Villars, remontant peut-être à la fin du Xe siècle. Elle est fortifiée sans doute depuis le XIIe siècle, mais les vestiges conservés paraissent dater du XIVe-XVe siècles. La tour sud-est, ruinée, est une construction du troisième quart du XIVe siècle: une analyse dendrochronologique a révélé une fourchette chronologique comprise entre 1371 et 1375 (date d'abattage des arbres). En 1402, la châtellenie d'Ambérieux est acquise par le duc de Bourbon et le château devient un enjeu des guerres opposant les ducs de Savoie et de Bourbon en Bresse. En 1408, le château est pris et incendié par les troupes de Viry au service du duc de Savoie, et c'est avec le plus grand mal que les troupes du duc de Bourbon réussissent à les déloger. Les hommes de Beaujeu conduits par le seigneur de Chateaumorant durent brûler les maisons situées dans l'enceinte pour contraindre les troupes savoyardes à se réfugier dans la tour, puis à se rendre. Par la suite, le roi de France Charles VI ordonna une enquête au sujet de cette bataille d'Ambérieux le 23 avril 1412. En 1451, une campagne de fortification et reconstruction est diligentée en prévision de la reprise des hostilités. Dans un premier temps, le duc de Bourbon autorise Claude Gaspard, receveur d'Ambérieux, à construire une tour au lieu dit La Goujonnière, proche du donjon, pour défendre la place et lui servir d'habitation. Bien qu'appartenant à l'enceinte du château, cette tour située au sud-ouest, demeure la propriété privée des Gaspard, seigneurs du Breuil et du Buisson, puis passe par mariage en 1615 aux seigneurs de Damas, marquis d'Antigny et comtes de Ruffey, qui seront gouverneurs de la souveraineté de Dombes de père en fils.
La tour présente de larges baies moulurées à traverses et meneaux (remaniées), attestant un caractère résidentiel ancien. La même année, Antoine de Gletteins capitaine d'Ambérieux fait asservir un pré et une place près de la tour de Claude Gaspard pour la cuisine du château. Une autre tour, dite La Raffinière, est également mentionnée à cette occasion. Ainsi renforcé, le château d'Ambérieux résiste à l'assaut de 1500 hommes du duc de Savoie en 1460: "Le 10 mai 1460, les efforts combinés des garnisons de Pérouges, Miribel et Montluel vinrent se briser contre la solidité de ses murs et la bravoure de ses défenseurs". Pendant la période où la Dombes a été confisquée par François Ier, le château est vendu au riche lyonnais Thomas de Gadagne en 1537 et passe rapidement de mains en mains, avant d'être racheté et réuni au domaine. A l'occasion de sa réintégration, un procès-verbal rédigé en 1561 par le sieur Fergon, officier royal, et édité par l'abbé Longin en 1903, décrit le château décrit comme une forteresse en relativement bon état et encore convenablement armée et équipée. Le château possède alors quatre tours dont la tour de la Goujonnière au sud-ouest appartenant à un particulier (l'héritier du sieur du Buisson). Le donjon possède trois étages affectés au stockage des grains, la tour ronde sert de prison et la tour sud-est renferme l'artillerie et les armes. Le bâti du château est complété par "des appentis qui ne valent guère". L'enceinte est composée "de doubles fossés et de belles murailles de briques", ouvrant par un pont-levis. Cette première description connue mentionne également l'église paroissiale, construite dans l'enceinte du château.
Malgré cette description positive, des documents de même époque indiquent que le château était en bon état vingt ans auparavant, mais que les engagistes l'ont laissé tomber en ruines: c'est donc à cette période d'aliénation au privé que remonterait la dégradation progressive du château, confirmée ensuite par toutes les descriptions postérieures. En 1567, des réparations sont ordonnées et financées à la fois par les habitants et les engagistes, en particulier au massif d'entrée et au pont-levis. Situé à l'est, le massif d'entrée comportait en 1706 une grande porte surmontée d'une tour, et une petite porte à côté, chacune dotée d'un pont-levis. A proximité de l'entrée, un bâtiment servant de corps de garde est également mentionné en 1706 (il s'agit probablement d'un des appentis cités en 1561). L'escalier du donjon, qui avait été décrit comme praticable mais dangereux en 1561, tombe en ruine dans le dernier tiers du XVIIe siècle. En 1706 un procès-verbal dressé par Louis Aubret, conseiller au Parlement et commissaire en la Chambre des Requêtes de Dombes, dûment assisté, contenant visites des Domaines de la Souveraineté, lors de la fin du bail du sieur Carton et à l’entrée du sieur de Saint-Hilaire, nouveau fermier: "c'est un carré flanqué de quatre tours; la porte étant du côté du matin, surmontée d'une espèce de tour, dont le couvert est entièrement ruiné. Les bois du pont-levis sont pourris et prêts à tomber. Une partie de la porte est couchée par terre, l'autre partie en tient attachée à l'empare que par un clou. A côté de cette grande porte est une petite, avec un petit pont-levis, dans le même état.
Dans l'enceinte il y a, à droite, un puits sans margelle avec une maçonnerie ruinée, à gauche un bâtiment servant de corps de garde, avec sa muraille en partie abattue. La grande tour est à l'angle de matin et de bise. L'escalier est ruiné depuis trente ans, et on y monte par une échelle. Les planchers sont en ruine. Le rez-de-chaussée sert de prison. Une petite tour, à l'angle de bise et soir, a son couvert et son plancher en ruine. Une tout carrée, à l'angle de soir et de vent, appartenait aux seigneurs du Breuil, qui l'ont vendue avec une maison, qui sert de cure. Une tout carrée, à l'angle de vent et de matin, est en très mauvais état. Dans l'enceinte, il y a l'église paroissiale. Les murailles du château sont en assez bon état, avec une ouverture du côté du soir". En 1715, visite et rapport de l’état des maisons, bois, étangs et fonds dépendants des domaines de son Altesse en sa souveraineté de Dombes et des réparations qui y sont nécessaires, par Claude Saulnier notaire; Claude Mortier scribe; Claude Reyvon maître maçon à Châtillon: "nous nous sommes transportés au château dudit Ambérieu appartenant à sadite Altesse où étant nous avons reconnus à l’entrée dudit château du côté de matin qu’il y a une arcade où étoit autrefois la porte, n’y en ayant apresent aucune, nonplus qu’en une petite porte qui est à côté tirant à bize: audessus de la grande porte il y a encore une des lanees du pont levis sans chaine ny autre ferraille: endedans ladite porte il y a apparence qu’il y avoit une autre arcade qui est tombée: et à main gauche en dedans il y avoit une espèce de bâtiment servant de corps de garde: ladite entrée du château entièrement découverte sans qu’il y apparaisse aucun matériaux.
L’église paroissiale dudit Ambérieu étant dans l’enclos dudit château à main gauche en entrant: ledit château enceint de murailles en assez bon état, sauf qu’elles ont besoin d’être remaillées en quelques endroits par le bas: aux quatre coins dudit château sont quatre tours: la première à main droite en entrant est quarrée elle a 70 pieds d’hauteur et 20 pieds de diamètres endedans couverte de tuilles a coupes; a laquelle suivant les apparences il y a eu autrefois quatre planchers, lesquels aussy bien que le couvert sont entièrement à bas et tous les matériaux à l’exception de quelques bois presque pourris. Plus avant tirant à main droite dans ledit château, à l’angle de soir à bize, est une tour ronde couverte de tuiles à crochet, le couvert de laquelle est les deux tiers pourry et les tuilles rompues sans porte ni plancher. A l’angle dudit château de soir à midy est une tour quarrée couverte de tuiles à coupes qui sert de maison curiale laquelle est en bon état; continuant la tour à l’angle dudit château de vent à midy est une autre tour quarrée couverte de tuiles à crochet, dont le couvert est aussi les deux tiers pourry, et la tuile rompue, aussy sans planchers. A l’entrée dudit château à main droitte il y a un puits qui s’est bouché par le moyen du débris de l’arcade de la porte qui est tombé dedans; et après avoir suputé et calculé les réparations article par article, nous estimons que pour mettre ledit château en bon état il en coûtera la somme de 6200 livres".
Dans le procès-verbal de 1787; cahier contenant le détail des droits et domaines corporels de la principauté de Dombes: "suivant le dernier terrier renouvellé en 1675 par Chavent il y avait dans l'enceinte des murs de ce château plusieurs maisons toutes en censives de cette directe, mais toutes ont été détruites, il y existe seulement la maison curiale dont les bâtiments ont été formés de l'une des tours, l'église d'Ambérieux de moderne édification est aussi dans cette enceinte laquelle enceinte est formée par les murs en brique qui ont été considérablement dégradés en vertu d'arrêt du conseil obtenu par M. de Ruffé gouverneur de Dombes, pour réparer son chateau du Breuil. il existe encore trois tours qui sont sans charpente ny couverture une petite ronde, une grande carrée et une moyenne aussi carrée. il est prétendu que ces trois tours ont été abnevisées à M. Roux curé actuel d'Amberieux sous la redevance annuelle par un arrêt rendu depuis peu d'années mais cet ecclésiastique prétend qu'il y a erreur dans cette concession à son nom n'étant pas priscurable qu'un usufruitier comme luy puisse acquerir une propriété de ces trois batiments en brique et entierement deserts. Cy a porter pour.
Les fossés qui entouraient le château contenant environ deux bicherées furent abnevisés par arrêt au conseil du 22 décembre 1765 a Philibert Linandas sous le cens servis de trente sous, ce terrin a passé en d'autres mains, il appartient aujourd'hui avec les maisons et batiments élevés en partie dessus à la fille mineure de feu Benoit Dupont boulanger et Marie Loup sa femme laquelle Marie Loup a la jouissance léguée jusqu'à la majorité de sa fille unique est observé néanmoins que de la totalité des fossés sont la contenance des deux bicherées il en appartient environ 1/8 au fils orphelin du nommé Carral qui l'avait acquis de François Linandas fils de Philibert lequel Carral devait pour cette portion 3' 9' de cens, restant le surplus à la dame mineure Dupont pour 3/4 et 1/8 au servis de 26' 3'. Ainsy pour cette partie à porter a la classe des revenus du domaine comme étant cru depuis le terrier". La commune achète les ruines du château le 14 juillet 1870 pour 500 francs. Le château fait l'objet de campagnes de restauration. La tour sud-ouest est restaurée entre 1916-1920. En 1916, l'architecte Henry-Edmond Moreau commence la consolidation de cette tour, mais ne peut l'achever faute de matériaux disponibles. Seul un étaiement d'attente est mis en œuvre, que retrouve P. Vorin dès 1919. Ce dernier achève la restauration de la tour en 1920. L'architecte Gélis assure le drainage général en 1936. Le donjon a fait l'objet d'une rénovation conséquente en 2010-2012. Les travaux ont consisté dans la consolidation du donjon par sa mise hors d'eau, en restituant le plancher du dernier niveau, en aménageant l'escalier intérieur, en créant quatre bretèches et une toiture à charpente apparente.
L'ensemble comprend quatre tours inégalement conservées, une de plan circulaire (au nord) et trois de plan carré (le donjon au nord, une tour sud-ouest et une autre au sud-est). L'intérieur de l'enceinte trapézoïdale est occupé par l'église paroissiale et le presbytère. Les anciens fossés sont comblés et occupés par des maisons ou des jardins privés adossés aux murs, soubassements ou tours. L'ensemble des fortifications est construit en briques cuites dites carrons savoyards, à l'exception de surélévations en maçonneries de galets (tour sud-ouest). La tour sud-est est partiellement conservée (parties basses). La tour sud-ouest et le donjon, ainsi que la tour nord circulaire sont conservées en élévation. La tour sud-ouest, carrée, comprend deux niveaux, matérialisés par un plancher moderne (restitué); l'accès est possible par un escalier en charpente droit à retour. Le niveau inférieur est éclairé par des meurtrières, le niveau supérieur par de larges baies occultées par des fenêtres modernes à verre transparent. Le donjon compte quatre niveaux, déterminés par quatre planchers soutenus à l'origine par des poutres. Alors que le niveau 0 semble aveugle, les niveaux 1 et 2 sont éclairés seulement sur le côté sud, par une baie à coussiège; ces niveaux sont chauffés chacun par une large cheminée aménagée dans le mur est. Une troisième cheminée est encore visible sur le mur nord du niveau 3. Le niveau 4 est aujourd'hui coiffé d'une charpente supportant une toiture en pavillon couvert de tuiles plates vernissées (restituées). (1)

Éléments protégés MH : les trois tours : classement par arrêté du 21 juin 1905. La tour carrée sud-est et sa parcelle d'assise, les courtines subsistantes et la parcelle d'assise à l'exclusion de l'église et des bâtiments modernes, ainsi que la montée Claude Donis, le tout sis au Bourg, rue Gombette : inscription par arrêté du 24 juillet 2019.

château d'Ambérieux, rue Gombette, 01330 Ambérieux-en-Dombes, tel. 04 74 00 84 15, visites guidées par l'Association du patrimoine d'Ambérieux en Dombes sur rendez-vous ou lors des permanences de l'association sur le site de juin à septembre le jeudi de 11h à 12h et le samedi de 14h à 15h.

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 chateau d'Ambérieux en Dombes

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(1)   source de l'historique : https://inventaire.patrimoine.auvergnerhonealpes

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