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L'existence du château est
attestée depuis le XIIIe siècle : il appartenait alors aux Palatins de
Riottier et fut vendu en 1250 par Guillaume Palatin à Guichard, sire de
Beaujeu. En 1264, celui-ci l'aliène, avec toutes ses dépendances, à l'église
de Lyon qui revendique la seigneurie de Saint-Bernard comme partie du Petit
Franc Lyonnais. A la fin du XIVe siècle, le château fort est pris et pillé à
plusieurs reprises, puis en 1468, lors du conflit franco-savoyard, par les
troupes de Louis XI. En 1599, le chapitre cathédral vend à Martin Covet,
riche négociant, récent baron de Montribloud et de Saint-Olive, la
seigneurie de Saint-Bernard qui restera jusqu'en 1801 propriété de sa
famille. Le corps de logis du château, surélevé au XVe siècle, est remanié
au début du XVIIe siècle, probablement par Martin II de Covet, fils du
précédent, qui est enterré dans le choeur de l'église paroissiale en 1617.
Son neveu Nicolas, marié en 1628 à Elisabeth de Pure, fille du prévôt des
marchands de Lyon, poursuit sans doute la modernisation de l'édifice. Les
communs sont transformés ou ajoutés au XVIIIe siècle. Pendant la Révolution,
le château est mis sous séquestre, les terriers brûlés le 27 brumaire an II,
le pavillon d'entrée et les tours arasés. Des modifications s'opèrent encore
au début du XIXe siècle, notamment la suppression du chemin de ronde côté
ouest pour fermer le comble à surcroît en prolongeant le mur de façade. La
date 1801 est peinte au goudron sur une fenêtre du deuxièmee étage. En 1923,
le couple d'artistes André Utter et Suzanne Valadon achète le château qu'ils
imposent comme résidence à Maurice Utrillo : le peintre y passera 10 ans.
Ces peintres ont fixé, sur nombre de leurs toiles, les aspects les plus
pittoresques de cette maison forte du XIIIe siècle. L'édifice est vendu en
1948, puis, après démolition des communs vers 1960 et revendu en 1989.
Classé MH le 10 avril 1997, il fait actuellement l'objet d'un projet de
complexe hôtelier. La restauration prochaine peut apporter de nouveaux
éléments de datation, mais risque de détruire le site archéologique de la
basse-cour (projet de parking). Bâtiment construit en petits moellons de
calcaire assises ; structure d'un château fort : mur d'enceinte, tour porche
carrée, bases de tours d'angle à l'ouest, l'une remontée en moellons et
galets. Basse-cour à sous-sol voûté, donjon logis de cinq niveaux cantonné
de pavillons d'angle dans-oeuvre, éléments défensifs ; premiers niveaux en
partie voûtes, escalier droit latéral entre murs, couvert d'un berceau
incliné ; sur la tour porche d'entrée, toit à égout retroussé, tuiles
écaillés vernissées. Le jardin est aménagé en trois parties, le jardin
régulier en forme de trapèze est constitué de plusieurs carrés thématiques
(jardins de couleur, jardin de sorcière, jardins éphémères et jardin
aquatique) il se termine par un labyrinthe de six cents pommiers et poiriers
menés selon les préceptes de taille fruitière ancienne (quarante formes
fruitières différentes). La deuxième partie est consacré à la roseraie
(roses Guillot, roses anciennes) et au jardin potager des écoles. Une
terrasse fleurie surplombe la roseraie.
château de Saint Bernard 01600 Saint-Bernard, lieu-dit au Bourguignon, tel.
04 74 00 37 62, ouvert au public, visites sur rendez-vous.
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