châteaux de France
       Accueil        châteaux Val de Loire        châteaux pour réceptions        châteaux à l'abandon        Contact        Liens
 
 
 
Château de la Grillière
 
 

      Stephen Durieu de Lacarelle est à la tête d'une fortune importante qui lui permet d'envisager la construction ex-nihilo d'une immense demeure. En 1888, il commande à Jean Moreau un projet connu sous le nom de château de la Racherie. Ce projet tout à fait digne d'intérêt n'est pas concrétisé. En 1889, Stephen Durieu de Lacarelle revient enthousiasmé d'un séjour en Grande-Bretagne: son château sera de style anglais. La gestation de ce projet est très longue et laborieuse, d'autant plus que l'architecte doit composer avec tout un collège d'interlocuteurs : Stephen Durieu de Lacarelle, son épouse, leur fille Bérengère et Lauverjat, qui est vraisemblablement un proche de la famille (ami, parent, futur gendre?). À plusieurs reprises, l'architecte est convié à la résidence des Durieu de Lacarelle où il est prié de venir les mains pleines de gravures. Chaque projet ou croquis est soumis aux membres de la famille qui, bien souvent, trouvent encore quelques points à reprendre ou à améliorer. Il se passe trois ans entre les premiers croquis (1889) et le début du chantier (1892). En 1908, René Moreau est chargé de construire les dépendances du château.
Le château adopte un plan massé, il est édifié en briques d'un rouge tirant sur le brun et pierres claires, la couverture est en ardoises. Le corps central est rectangulaire, il est flanqué de deux ailes, l'une est en saille côté cour, l'autre côté jardin. Le château est composé de deux niveaux plus les combles reposant sur un sous-sol (traité côté jardin comme un niveau de soubassement). L'aile ouest a trois niveaux plus les combles et le sous-sol. Le corps central est pourvu côté cour d'un petit avant-corps polygonal, placé sur la gauche, à la jonction avec l'aile est. Cette aile est la plus courte, elle est en avancée sur la cour mais elle ne couvre que la moitié de la largeur du logis central. Pour animer ce vide, l'architecte y élève une forte tour circulaire qui abrite un escalier. L'aile ouest est plus longue que le logis central n'est large: elle est en forte saillie côté jardin et en très légère saillie sur la cour. Côté jardin, l'aile est à pans coupés et reçoit, côté jardin, un bow-window à hauteur du rez-de-chaussée surélevé et, sur la face latérale, un bow-window à deux niveaux qui abrite des annexes de l'espace privé. L'élévation côté cour est assez sobre, elle est essentiellement animé par des jeux de volume et par des effets liés à la mise en place des briques (avec un répertoire varié qui fait songer à la Belgique). Les quelques assises visibles du sous-sol sont en pierre claire. Les niveaux supérieurs sont en brique, seuls les linteaux sont en pierre claire. L'aile est a un mur-pignon à pas-de-moineaux. Les baies rectangulaires sont placées sous un arc, le tympan ainsi créé est animé par des arcs brisés en brique légèrement saillantes. Cette ornementation ne correspond guère à l'habitude locale qui préfère les motifs de briques polychromes. Le petit avant-corps polygonal est agrémenté de minuscules balcons. Il est coiffé d'une couverture à nervures couronné d'un petit lanternon.
Sur le logis central, tout est très géométrique et les effets décoratifs sont limités à ceux offerts par les jeux de briques. Les fenêtres rectangulaires sont placées sous des arcs: brisés à trois ressauts pour le rez-de-chaussée et deux arcs aveugles pour l'étage. Les lucarnes à fronton sont couronnées d'un très simple fleuron. Seule l'entrée d'honneur rompt un peu la relative monotonie avec un modeste perron et un tympan en pierre claire sculptée aux armes des propriétaires. L'aile ouest est en très faible saillie. Les baies rectangulaires sont sous des arcs à double ressauts. Entre les deux travées, il y a une saillie qui accueille les conduits de cheminée. Cet élément est lisse, sauf à sa base où il repose sur deux petits arcs aveugles (lésène) réunies sous un arc plus grand, et au niveau des combles, où un autre conduit se surajoute à la saillie initiale.L'élévation sur le jardin, quoique toujours très géométrisée offre une plus grande diversité. C'est ce côté qui ouvre sur une vaste étendue, c'est la façade qui se voit le plus et de plus loin ce qui explique que sa décoration soit plus riche. Le niveau de soubassement en pierres claires contraste fortement avec les briques des niveaux supérieurs. Les bow-windows, l'aile à pans coupés, le retrait de l'aile est et la tour apportent des jeux d'ombres tour à fait intéressants. Les parties hautes sont également assez variées: des lucarnes à fronton, un mur-pignon, un mur-pignon à pas de moineaux, un toit à l'impériale, une croupe polygonale et un bulbe avec campanile. Les baies sont aussi plus variées: de tailles différentes selon les niveaux et les besoins internes. L'escalier d'honneur de style néo-Renaissance, en pierres, est tout à fait remarquable. Il occupe une vaste cage carrée qui ouvre sur le vestibule dont il séparé par un arc diaphragme surbaissé supporté par des pilastres. C'est un escalier tournant à deux volées droites séparées par un repos formant retour d'équerre,. La première volée se divise au repos en deux volées à montées parallèles en retour. Au rez-de-chaussée, de part et d'autre de la volée centrale, deux portes couronnées de larges coquilles attirent le regard vers le rampant des deux volées en retour. Sous ces volées, des passages permettent d'accéder au billard et aux chambres du rez-de-chaussée. (1)

Éléments protégés MH : le château, y compris les pièces suivantes avec leur décor : le fumoir avec sa galerie entresolée, la bibliothèque avec ses boiseries et son plafond peint, la salle à manger, le grand et le petit salon, les communs : inscription par arrêté du 21 mars 1988. L'escalier monumental avec son vestibule : classement par arrêté du 8 février 1990.

château de la Grillière 03500 Monétay-sur-Allier, propriété privée, visible de l'extérieur.

Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous constatez une erreur, contactez nous.
Nous remercions chaleureusement Monsieur Wally pour la photo qu'il nous a adressée pour illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux dans l'Allier" tous les châteaux et manoirs répertoriés à ce jour dans ce département.

 
 
 
 
   
 
   
 
 


(1)
    Extrait de Châteaux, Fiefs, Mottes, Maisons Fortes et Manoirs en Bourbonnais, éditions De Borée. Livre en vente sur Amazone. fr 

Sur ce site, tous les châteaux, châteaux forts, manoirs, maisons-fortes, ruines et vestiges importants, chateau hôtel-restaurant, chateaux avec chambres d'hôtes, gîtes, et les châteaux avec salles pour réceptions, vous trouverez la liste de tous les départements en page d'Accueil, mais également une page réservée aux châteaux à l'abandon, en péril, et les châteaux du val de Loire nous avons recensés aussi les châteaux dans les pays francophones, Suisse, Belgique et Grand Duché du Luxembourg voir châteaux Étrangers, et également les châteaux dans des bourgs classés parmi les plus beaux villages de France.

 
 
(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
Copyright ©chateauxdefrance@orange.fr     Tous droits réservés.