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Dans plusieurs ouvrages sur l'histoire locale, il est
avancé que l'origine du château remonte au XIIIe siècle. Pour preuve, on
évoque l'existence d'un pont-levis qui aurait précédé l'actuel pont dormant.
La structure actuelle du château et certains de ses éléments architecturaux
(lucarne à fronton amorti par trois boules, arcs des portes de cave sur
cour) remontent au tout début du XVIIe siècle, peut-être, dans le meilleur
des cas, à la fin du XVIe siècle. Le grand quadrilatère (65 X 55 mètres)
formé par quatre ailes régulières n'est pas médiéval, car trop grand et trop
régulier. De fait, la présence de tours rondes, de douves en eau et de
fenêtres à croisées de pierre persiste dans la région jusqu'au XVIIe siècle.
La tour-porche qui commande le pont dormant ne comporte aucun élément
médiéval permettant d'attester la présence autrefois de bras de pont-levis.
C'est donc vraisemblablement au XVIIe siècle que l'édifice fut construit,
conservant symboliquement des attributs médiévaux valorisants pour son
propriétaire (tours, porterie, douves) et permettant d'assurer un semblant
de défense contre des bandes armées. Le premier seigneur connu du fief de
Boussac est Alexandre Rousseau, lieutenant-général de la prévôté de Moulins,
en 1653. En 1680, Nicolas de Lapelin, avocat du roi au siège présidial de
Moulins, achète la terre de Boussac et fait réaliser d'importants travaux
dans sa nouvelle gentilhommière. Son fils Jean et son petit-fils Henri
conservent sa charge. Au XVIIIe siècle, Boussac est acheté par Pierre Ferron,
vicomte de La Ferronaye. Le logis d'habitation Ouest avec ses décors
intérieurs (pièces lambrissées, cheminées) datent de cette époque, ainsi que
l'aménagement du parc (creusement de la pièce d'eau carrée). En 1816, la
fille de Pierre Ferron épouse Louis Girard de Champflour, maire de Moulins
de 1816 à 1838. En 1856, Boussac passe par mariage à Aymard Alfred de la
Chaise, marquis de Longueil, arrière-grand-père de l'actuel propriétaire. Le
blason des Longueil figure au-dessus de la porte d'entrée : d'azur à trois
roses d'argent au chef d'or chargé de trois roses de gueule. Entre 1880 et
1900 a lieu une importante campagne de restauration (réfection des façades
et de certains percements, aménagement d'une chapelle dans l'aile Est,
installation de balustrades sur le pont dormant, construction de communs.
Sur la grille d'entrée, on peut lire : Commandé par le marquis de Longueil,
1902. E. Jeambrun, serrurier Montmarault. En 2000, le toit à l'impériale de
la tour-porche est remplacé par un toit en pavillon. Isolé dans un
paysage bocager où les prairies alternent avec les bosquets de feuillus, le
château de Boussac forme un quadrilatère flanqué par des tours rondes et
entouré de douves en eau. C'est une résidence seigneuriale fortifiée qui
présente un plan classique ; sa silhouette aux allures médiévales donnait à
ses possesseurs l'image statutaire qui était encore attachée aux grandes
propriétés terriennes dans le Bourbonnais du XVIIe siècle, permettant tout
au plus de se garantir des brigandages ou du coup de main d'une bande
isolée. Le château occupe une réserve entourée de grilles et de murs dans
laquelle on pénètre en franchissant une entrée monumentale. Plusieurs
petites dépendances isolées s'élèvent à l'intérieur de cet enclos. Au nord,
proche de l'entrée, un poulailler et une buanderie-four à pain, construite
en grès veiné de jaune. Au sud, un chenil, édicule à deux travées donnant
sur une courette entourée d'un grillage aux extrémités recourbées vers
l'intérieur. Juste à côté, une orangerie dont la façade Sud est percée de
deux grandes arcades. Un parc se développe vers l'Ouest, dans le
prolongement de la façade du logis du château. Un long emmarchement latéral
cintré permet d'accéder à une terrasse qui sépare le château d'une grande
pièce d'eau rectangulaire (pièce carrée) aux bords maçonnés. Cette dernière
est bordée du côté du château par des topiaires taillées en pyramide et en
boule aplatie et latéralement par des allées de marronniers (un au sud,
quatre au nord). Le château proprement dit se compose de quatre longues
ailes se déployant autour d'une grande cour fermée. Une tour-porche carrée
dans-œuvre domine la courtine Est et permet aujourd'hui d'accéder à la cour
intérieure par un pont dormant. Cette tour est couverte d'un toit en
pavillon à quatre pans, qui était profilé à l'impériale jusqu'en 2000. Un
premier escalier droit à mur-noyau dessert une pièce qui servait de lingerie
au XIXe siècle. Un minuscule escalier rampe-sur-rampe à balustres carrés
dessert ensuite la pièce du deuxième étage (pavement de tommettes), où se
trouvait le mécanisme de l'horloge supprimée en 2000. Le noyau le plus
ancien de l'édifice occupe l'angle nord-ouest, dont la façade extérieure
conserve une lucarne à fronton de pierre amorti par trois boules.
L'intérieur abritait la salle du château (cuisine). Au fond du vestibule
d'entrée dallé en pierre de Volvic se trouve l'escalier principal en bois,
tournant suspendu à volées droites. Sa rampe aux retours pleins est ornée de
balustres tournés. Un logis neuf fut reconstruit au XVIIIe siècle sur tout
le front Ouest donnant sur le parc. Ce logis comporte un étage surmonté d'un
comble percé de lucarnes à capucine qui rythment chaque travée. Il abrite
dans sa moitié nord une enfilade de trois pièces communicant entre elles par
des doubles portes latérales. La salle à manger est lambrissée (portes à
panneaux et placards deux corps). Elle possède une niche semi-circulaire
destinée à un poêle en faïence.
Éléments protégés MH : en totalité, avec ses douves, sa pièce d'eau et ses
dépendances (orangerie, chenil, pavillon d'entrée, buanderie, poulailler) :
inscription par arrêté du 13 septembre 2019.
château de Boussac 03140 Target, tel. 04 70 40 63 20, M. Hugues de la Chaise
de Longueil, hôtel de charme.
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