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Château des Romaneaux à Arlebosc
 
 

 L'habitation des Romaneaux (de Romanet champignon) avec les prairies qui l’enveloppent, occupe un petit plateau qui se trouve au levant du village d’Arlebosc, duquel elle n’est guère distante que d’environ 200 mètres, le château est peu visible de la route. Romaneaux a été anciennement une maison forte construite au XVIe siècle. Il s'agit d'un édifice de plan quadrangulaire, flanquée de deux tours carrées. Ce fut d’abord une famille du nom de Romanet, laquelle se divisa en plusieurs branches, mais qui nous est à peine connue. Nous trouvons vers 1520 un Anselme de Serrière, dit Romanet, qui sans doute représentait une de ces branches, duquel la fille, Louise de Serrière, épouse sieur Jean Blachier, tandis que de son côté Claude Romanet épousait Laurence Blachier. Ceux-ci n’ayant pas d’enfant, laissèrent leur propriété des Romaneaux à autre Jean Blachier, fils de la dite Louise de Serrière, et que nous voyons désigner sous le nom de Blachier-Romanet. A la même époque, Antoine Romanet possédait de son côté quelques parties de la même propriété des Romaneaux, et même une habitation adossée à celle de Jean Blachier, de tout quoi Jean Blachier-Romanet ou son fils Claude s’étaient rendus acquéreurs vers le milieu du XVIe siècle. Claude Blachier-Romanet était mort le 27 février 1583. Un inventaire de ses biens fut dressé. Sa veuve, Marie Saint-Just, leur fils aîné et leurs trois filles ayant été emportés par la peste au mois d’août 1586, un second inventaire des mêmes biens fut dressé à la fin de ladite année.
Ces inventaires nous montrent l’habitation des Romaneaux composée de trois parties différentes: la maison appelée la cuisine avec une chambre adjacente; la grande maison, avec la cave à vin au-dessous; la maison acquise d’Antoine Romanet; composées chacune d’un étage unique, avec cave au-dessous et galetas au-dessus. On voit donc que par suite du partage de la propriété entre diverses branches de la famille Romanet, trois habitations distinctes formaient pour ainsi dire un hameau. Ajoutons que la cuisine, seule conservée dans la reconstruction de 1604, était une pièce d’environ sept à huit mètres de côté en y comprenant la grande cheminée ou chalfagne, un évier, et peut-être un petit vestibule de deux mètres carrés. Elle s’éclairait au midi par une petite fenêtre étroite percée dans une muraille construite en pierres petites et mal assorties; tous indices de la médiocre fortune des possesseurs du Mas. La disparition, en 1586, de toute sa famille, en concentrant aux mains du seul fils que son absence avait soustrait au désastre, fut le point de départ d’une situation nouvelle. Le premier soin de M. Philibert Blachier-Romanet, en rentrant au pays natal devait être de transformer les bâtiments du vieux mas rural des Romaneaux en une maison bourgeoise, une maison forte, selon l’expression de l’époque. Rasant jusqu’à la voûte de la cave la chambre adossée à la cuisine, et reportant à trois ou quatre mètres la muraille du levant, il créa là une grande salle de huit mètres de côté environ qu’il éclaira, sur chacune de ses faces sud et est, d’une grande croisée à meneaux, et où il plaça une cheminée monumentale en pierre molasse dure; et continuant la muraille au nord, il créa derrière le bâtiment de "la grande maison" une grande chambre de pareille dimension, laissant entre elle comme entre la cuisine et la grande maison un corridor éclairé au levant par une troisième fenêtre et ayant son entrée au couchant. Enfin il transporta la chalfagne de la cuisine contre le mur du corridor, laissant au levant une sorte de vestibule voûté de la profondeur de la chalfagne.
Par cette suppression, le corps principal de la maison se trouva transformé en un quadrilatère sur lequel il éleva une toiture à quatre pentes qui lui donna tout à fait l’aspect des maisons bourgeoises de nos pays. Aspect qu’elle a conservé depuis, n’ayant plus subi que des modifications de détails. Ajoutons qu’il établit au couchant une large cour qui n’eut d’entrée qu’une poterne bien fermée au midi, et au nord un grand portail, aujourd’hui reporté plus loin, qu’il couronna d’un pavillon percé d’un mâchicoulis pour la défense. Le côté du couchant de cette cour fut occupé par une fenière solidement et soigneusement construite, comme toutes les constructions de Philibert, en bons moellons bien équarris et placés en assise régulière; et au haut des murs une corniche de pierres de taille en forme de gorges supportant le toit. L’entrée de cette écurie ouvrait dans le bas de la cour, à côté d’un abreuvoir voûté au-dessus duquel était établie la rampe qui donnait accès à la fenêtre, de telle sorte que le portail une fois fermé, la cour, derrière les hautes murailles se trouvât à l’abri d’un coup de main, comme aussi l’habitation dont les fenêtres jugées trop basses étaient garnies de fort grillage en forme de panier à salade. Fut-ce Philibert de la Chau ou son fils, Jean Philibert, ou bien plutôt son père, Jean Blachier de la Chau qui, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, fit construire en retour sur la cour le petit bâtiment d’un étage qui, de la pièce (où elle prenait son entrée) qui avait été la grande maison, allait jusqu’au portail et formait la chambre "violette". Les fenêtres, beaucoup plus étroites que les anciennes croisées de Philibert, indiquent une réparation plus récente, et comme elles sont identiques à celle de la pièce précédente, où nous savons que Jean Blachier avait, en 1696, transporté le grand salon qu’il tendit d’un cuir de Cordoue à ramages dorés.
Nous sommes bien tentés de lui attribuer cette construction et par suite aussi la transformation de la porte d’entrée qui est harmonique de ces fenêtres. Nous avons retrouvé l’ancien dessus de la porte de Philibert, elle est en grès ou molasse dure comme la cheminée de la grande salle, et comme elle finement taillée. On y voit deux filets en relief dessinant une double accolade, et au-dessus deux cor delières formant chacune un ovale et se repliant pour former en haut et en bas deux petites boucles, et dans l’ovale de droite la date de 1604, dans celui de gauche les initiales du propriétaire F B (Filibert Blachier), selon l’orthographe du temps. Ce Jean Blachier de la Chau, qui jouissait d’une fortune considérable pour le temps et était universellement considéré, avait épousé en 1694 Mademoiselle de Vocance, qui appartenait à la vieille noblesse de province. Ce fut sur ses instances qu’il sollicita et obtint, en juillet 1700, des lettres de noblesse, et nous pensons que ce fut aussi à sa sollicitation qu’il chercha à donner à l’intérieur de son habitation un peu plus d’élégance; on tendit d’étoffes de couleur ou de verdures d’Auvergne certaines pièces.
Voici maintenant la filiation de la famille Blachier depuis qu’elle a possédé et habité le Mas, depuis maison-forte des Romaneaux. 1er degré: Jean Blachier-Romanet qui fut marié, vers l’année 1540, à Suzanne Chabanne. 2e degré: Claude Blachier-Romanet qui épousa, en décembre 1565, Marie Saint-Just, héritière de sa maison. Il mourut aux Romaneaux peu avant le 27 avril 1583, et au mois d’août 1586, sa veuve, son fils aîné et ses trois filles furent emportés par la peste. Seul il échappa à ce désastre, grâce à son absence du pays. 3e degré : Philibert Blachier-Romanet qui fut, à son retour au pays, pourvu de l’office de procureur juridictionnel en la cour de justice seigneuriale d'Arlebosc et capitaine des milices bourgeoises cantonnées dans le château d’Arlebosc, de 1621 à 1629. Il mourut aux Romaneaux à 92 ans, le 11 mars 1668, et avait épousé, vers 1610, Françoise Giraud, d’une famille notariale de Satilleu, d’eux naquit: 4e degré: Balthazard Blachier de la Chau, docteur ès droit, avocat en la cour présidiale de Nîmes, créé en 1640 juge, et en 1644 châtelain de la terre et seigneurie d’Arlebosc. Mourut aux Romaneaux, le 3 mai 1684. Il avait épousé, le 16 avril 1641, Magdeleine Gerbier, de la ville d’Annonay. De leur mariage naquit: 5e degré Jean Blachier de la Chau, docteur ès droit, juge du marquisat de Bosas par provision de 1674, succède ensuite à son père en sa charge de juge châtelain de la terre d’Arlebosc. Il fut aussi capitaine de la compagnie de milice de Bosas et Arlebosc, fut créé maire héréditaire de la paroisse et communauté d’Arlebosc en 1695, et annobli par lettres royales du mois de juillet 1700. Il mourut aux Romaneaux le 13 janvier 1710, laissant de Mademoiselle Marie-Anne de Vocance, qu’il avait épousé le 17 février 1694, plusieurs enfants parmi lesquels: 6e degré: Noble Philibert Blachier de la Chau, docteur ès droit, avocat près le parlement de Toulouse et depuis juge châtelain de la terre d’Arlebosc par provision de 1712, et capitaine de la compagnie des milices d’Arlebosc et de Bosas.
Aux terres de sa maison, dont il avait hérité à la mort de son père, il ajouta, le 11 juillet 1736, la seigneurie et justice des hameaux de Fauries et de Monteils qu’il acquit de M. Balthazard Aymar de Monteil, baron de Villefalse au prix de 5800 livres tournois. Il mourut aux Romaneaux le 17 avril 1737, laissant du mariage qu’il avait contracté, le 1 er octobre 1720, avec Mademoiselle Marguerite Buisson de Blanchard, héritière de sa maison: 7e degré: Noble Jean-Philibert Blachier de la Chau qui entra en 1740 dans les mousquetaires de la maison du roi, et au passage du Mein fut blessé d’une balle à la tête. Il ne prit pas d’alliance et mourut, le 8 mars 1773, en son habitation des Romaneaux, ayant disposé de tous ses biens en faveur de la famille de Pleyné, et en particulier de sa propriété des Romaneaux, avec toutes ses dépendances, en faveur de ses deux cousines, demoiselles Jeanne-Marguerite et Marie-Marguerite de Pleyné, qui depuis quelques années s’étaient venues fixer auprès de lui pour le suppléer dans la direction de sa maison. 8e degré: la seconde, à qui, par suite d’arrangements postérieurs, cette propriété demeura tout entière, épousa, le 27 février 1774, son parent M. Antoine du Rouchet, ancien officier de dragons au régiment de Flammarens, lequel vint, à la suite de ce mariage, se fixer aux Romaneaux où il mourut le 25 novembre 1811. Dans le partage de leur succession qui eut lieu entre leurs enfants le 12 mars 1812, la propriété des Romaneaux échut à Balthazard-Antoine du Rouchet-Romanet pour 33000 francs, mais d’importants terroirs en furent détachés. M. Balthazard-Antoine du Rouchet-Romanet avait épousé, le 16 novembre 1813, Pélagie de Tardy de Versilhac, dont les parents habitaient la ville de La Voulte. Il mourut aux Romaneaux le 6 avril 1833, laissant de ce mariage trois enfants dont aucun n’a laissé de postérité. Le peu de fortune les détermina à vendre, le 9 mai 1844, leur propriété des Romaneaux à leur parent M. Louis de Chazotte-Carrière, au prix de 49000 francs, et celui-ci la rétrocéda en 1863 à son parent M. Auguste du Rouchet de Chazotte, au prix de 45000 francs, mais après en avoir distrait divers terrains de plus de 10000. Depuis, M. Auguste de Chazotte mourut le 30 janvier 1864, laissant 5 enfants de Herminie de Saintard, qu’il avait épousée le 19 juin 1820, et qui mourut le 13 octobre 1864. Dans le partage de ces deux successions qu’ils firent le 25 mai 1865, la propriété des Romaneaux échut à un plus jeune, Michel de Chazotte, qui s’y est établi et l’habite avec sa femme, Emma de Missolz, qu’il a épousée le 26 avril 1873. Notes tirées des Archives du château des Romaneaux à M. Michel de Chazotte. Communication de M. de La Boissière. (1)

château des Romaneaux 07410 Arlebosc, propriété privée, ne se visite pas.

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