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Sur son
rocher, Balazuc se dresse au-dessus de la rivière de l’Ardèche. Nid d’aigle
d’une de nos plus remarquables maisons du Vivarais. Depuis le XIe siècle
jusqu’au XVIIe siècle, époque où elle s’éteignit dans celle des Hautefort de
Lestrange, cette famille donna nombre de chevaliers sans peur et sans
reproche. Les restes de sa demeure sont encore solides et paraissent
profondément enracinés dans le sol vivarois, symbolisant cette race de
soldats dont le souvenir ne s’efface pas. Le premier connu est une de ces
nobles figures, chevalier illustre dont le nom s’attache aux ruines qui se
dressent fièrement devant nous. C’est Pons de Balazuc qui prit la croix et,
non content de se signaler parmi les plus vaillants capitaines de son temps,
collabora à l’histoire de la première croisade. Nous avons relevé dans le
riche chartrier du château de Vaurenard, si obligeamment mis à notre
disposition par Monsieur Louis de Longevialle, une généalogie manuscrite
dont nous donnons ici les premiers degrés: "Noble et puissant seigneur
Gérard de Balazuc, seigneur de Saint-Montan et de Lamas, reçoit hommage en
fief franc et noble, de noble de Petronit, damoiseau de Saint-Montan, le 10
septembre 1077, pour certains cens et domaines de sa mouvance, reçu par Me
Etienne Dessex, notaire". C’est le premier auteur connu de la maison de
Balazuc, toutefois on pourrait peut-être en découvrir de plus anciens dans
les archives des maisons de Vogüé, de La Fare, de Borne et d’Hautefort,
auxquelles les plus notables biens de cette maison illustre ont passé par
succession ou par vente. Gérard de Balazuc laissa un fils, Pons II, noble et
puissant seigneur, chevalier de Balazuc, qui fit son testament, le 4 janvier
1090, en faveur de Jordan de Balazuc, son fils, et de dame Jacquette de
Trévenc, sa femme; il se qualifie fils de Gérard.
C’est le même Pons qui fut aux Croisades et dont l’histoire de Languedoc
parle en ces termes: "Pons de Balazuc, chevalier du diocèse de Viviers, fut
un des premiers qui prit la croix et, non content de se distinguer dans
l’expédition de la croisade par divers faits d’armes, il écrivit l’histoire
de Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse, conjointement avec Raymond
des Agiles, chapelain de ce comte, qui fut aussi du voyage en 1095. Il fut
tué d’un coup de pierre au siège de Tripoly, l’année 1099. Jordan de Balazuc,
épousa, en 1120, Agniète de Jalseu, dont: Pierre de Balazuc, noble et
puissant seigneur qui reçoit, le 7 mars 1140, les hommages des terres de
Montréal et Josac, à cause de son château et seigneurie de Balazuc, reçu par
Paul de Rias, notaire dudit seigneur de Balazuc. Il était marié, en 1165, à
Sismonde d’Elas, dont il eut: Pierre de Balazuc, noble et puissant seigneur,
marié, le 5 des calendes de septembre 1189, à dame Catherine de Vierne, reçu
Florent Derias, notaire. Trois maisons se sont succédées dans la possession
de la terre de Balazuc et en ont porté le nom. La première race des
seigneurs de Balazuc s’éteignit au milieu du XIIIe siècle en la personne de
Noble et puissant seigneur messire Guillaume de Balazuc de Sarras qui reçut,
en 1252, l’hommage d’Audibert de Vogüé, seigneur de Rochecolombe, et n’était
plus de ce monde, en 1256; il était mort sans postérité, peut-être même sans
alliance. Une sœur à lui avait épousé Gérenton des Eperviers. Leur fils,
Guillaume des Eperviers, ayant, à la mort de son oncle, hérité de la terre
et château de Balazuc, en prit le nom, et en décembre 1256, donna une
investiture comme seigneur de Ba lazuc, bien qu’étant alors mineur et sous
la tutelle de son père. Le fils de ce Guillaume des Eperviers de Balazuc,
messire Albert de Balazuc, laissa deux fils de Pétronille de Johannas:
Giraud, qui continua la maison de Balazuc et Albert, auteur de la branche de
Montréal.
Deux siècles plus tard, Antoine de Balazuc, seigneur de Balazuc, épousait,
vers 1450, demoiselle Jeanne de Roquefeuille, puis mourait, ne laissant
d’elle qu’une fille
unique. Demoiselle Gabrielle de Balazuc, dame et baronne de Balazuc qui, en
1464, épousa un gentilhomme auvergnat, Amalric de Salle (plus communément
appelé Malrigon), auquel elle porta les biens de sa maison, dont il adopta
le nom et les armes. Ils n’eurent que deux filles. L’aînée, Jeanne de
Balazuc, épousa, vers 1480, noble Pierre de Brunier, gentilhomme savoyard, à
qui elle porta tous les biens de sa maison, de laquelle leurs descendants
portèrent le nom et les armes. Leur arrière-petit-fils, Léon de Balazuc,
mourut jeune encore et sans laisser d’enfants de sa femme, Martine d’Urre,
qu’il institua son héritière et qui, s’étant remariée, vers 1560, à François
de Borne, seigneur de Logères, lui porta la terre de Balazuc. Cette illustre
maison donna plusieurs gouverneurs du Vivarais et joua un rôle très
important pendant les guerres de religion. Guillaume de Balazuc, marié, le
15 janvier 1580, à demoiselle Françoise du Roure, fille d’Antoine Grimoard
du Roure, chevalier et baron de Brisac, et de dame Claude de La Fare, marcha
sur les traces de son père durant les troubles et guerres civiles, en tenant
avec fidélité et courage le parti du roi, qui lui en marqua son contentement
par une lettre très honorable, du dernier jour de juillet 1586. Le seigneur
de Montréal, Guillaume de Balazuc, n’était pas seulement estimé et connu
dans le royaume par les grands hommes de son temps tels que les Montmorency,
Lesdiguières, Ventadour et Tournon, mais les princes étrangers en faisaient
aussi grand cas et ne dédaignaient pas de rechercher ses bonnes grâces,
ainsi qu’on le voit par deux lettres que lui écrivit le duc de Savoie.
Guillaume de Balazuc, seigneur de Montréal, Lanas, Chazeaux, Joanas et
autres places, fut gouverneur pour le roi de Villeneuve de Berg et Maréchal
des camps et armées de Sa Majesté.
Au XVIe degré, Gaspard de Balazuc, seigneur de Lanas, commandait pour Sa
Majesté Louis XIII le château de Chomérac. Il réunissait, à une valeur et un
courage héréditaire, l’amour de la paix et de la tranquillité qu’il procura
à toute la contrée tant protestante que catholique. Cette famille s’éteignit
dans la région de Chomérac vers le milieu du XIXe siècle, après avoir donné
à l’armée de nombreux officiers généraux, des gouverneurs du Vivarais, des
gentilhommes de la chambre du roi, etc. Nous avons vu que les divers
seigneurs de Balazuc avaient adopté le nom et les armes des premiers
seigneurs et qui, d’après plusieurs auteurs, étaient: "Palé d’argent et de
sable de six pièces; au chef de gueules, chargé de trois étoiles d’or".
Quelques documents des XIIIe, XVIe et XVIIe siècles donnent à cette maison:
"D’azur, au demi vol d’or". Ces armes sont attribuées à Jean de Balazuc,
marié à Anne de Borne, en 1546. Les preuves de demoiselle Gabrielle de
Balazuc de Montréal, octobre 1694, Bibliothèque Nationale, manuscrits
français, lui donnent: "D’azur, au demi vol d’argent posé en pal". Le sceau
d’une charte de 1246, émanant de Guillaume de Balazuc, donne un écu chargé
d’un demi vol. On notera, par ailleurs, la présence d’un lieu-dit "Chastel
Vieilh" à environ 25 mètres de l’église Sainte-Madeleine. Une ruine et un
chasal notamment sont mentionnés en ce lieu dans les Estimes de 1464 pour la
paroisse de Balazuc. En face du village de Balazuc, sur la rive droite de
l’Ardèche, au confluent de celle-ci avec le ruisseau de Pierre Froide, se
dressent une tour circulaire et les vestiges d’un rempart. Cette
construction, de taille modeste, paraît appartenir à une défense avancée du
castrum de Balazuc et date vraisemblablement de la fin du XIVe siècle. (1)
Éléments protégés MH : le château de Balazuc en totalité : inscription par
arrêté du 31 mai 1927.
château de Balazuc 07120 Balazuc, tel. 09 51 39 92 11, loue quatre
chambres d'hôtes. Balazuc est un très joli bourg classé parmi les plus beaux
villages de France.
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