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Après avoir traversé une partie du bois si pittoresque de Païolive, le
touriste débouche au-dessus des falaises et des gorges profondes du
Chassezac. Devant le spectacle grandiose qui s’offre à lui, il s’arrête
surpris, impressionné, effrayé même, s’il craint les horreurs du vertige. A
ses pieds, entre des murailles de toute hauteur, falaises de calcaire
ruiniformes, hérissées de colonnades croulées, d’excavations béantes et de
grottes profondes, le torrent gronde et ses eaux furieuses écument et
bouillonnent contre d’énormes rochers ou tombent de cascades en cascades,
avec un bruit de tonnerre. Fasciné par le spectacle saisissant de ces abîmes
qui viennent subitement de s’ouvrir devant lui, le touriste oublie un
instant tout ce qui l’entoure. Mais quand il se ressaisit et qu’il parvient
à détacher ses regards des profondeurs de l’abîme pour chercher, plus haut,
un peu d’air à respirer, un coin de ciel bleu à ontempler, la silhouette
d’une imposante et vieille demeure se dresse devant lui sur l’autre rive du
Chassezac. C’est une énorme masse flanquée de deux grosses tours, solidement
assise au faîte de la montagne, au pied de laquelle gronde le torrent.
Casteljau, dont la situation est exceptionnellement belle, surveille les
défilés qui aboutissent à cette magnifique vallée de l’Ardèche que nous
connaissons par ses nombreux châteaux qui en gardaient l’accès. Ces
vieilles, très vieilles murailles ont vu passer déjà bien des siècles, et
ses illustres châtelains ont laissé dans l’histoire de notre province de
nombreuses traces de leur passage.
La famille chevaleresque qui possédait Casteljau est connue au Vivarais dès
le XIIIe siècle, et en 1438, Pierre de La Baume de Casteljau était chevalier
de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Jalès, en Vivarais. Noble
Guillaume de Casteljau était père de Dalmas, chevalier, et de Mabile et
d’Amande de Casteljau, qui vendirent, le 13 décembre 1256, pour le prix de
8000 sols plus 10 livres, monnaies de Vienne, à Messire Pierre de Laudun et
à son fils Adhémar, leur habitation de Vinezac et tout ce qu’ils possédaient
dans le château de Vinezac et son mandement, et aussi tout ce qu’ils avaient
au château d’Uzer et paroisse de Chassier. Noble Jaucelin de La Baume,
seigneur de Casteljau, le premier dont la filiation est suivie, paraît comme
témoin en divers actes, de 1443 à 1479. Il n’était plus de ce monde, le 14
juin 1489, comme il se voit par une quittance donnée à son fils Louis, par
la veuve et le fils de Jacques de La Baulme, son autre fils. Jaucelin de La
Baulme avait eu en effet deux fils de sa femme, Antoinie de Vernon: Louis et
noble Jacques de La Baulme. Jacques eut d’Antoinie de Peyramal un fils,
Jean, qui paraît avoir été père d’Elisabeth de La Baulme, femme de noble
Claude Hodocard, du bourg de Cornillon dans l’Uzège. En 1524, Claude
Hodocard reçut 100 livres de Messire Guillaume de La Baume de Casteljau,
cousin de ladite Isabelle, alias Elisabeth. Noble Louis de La Baulme,
seigneur de Casteljau, qui mourut en 1500, et fut sans doute père de
Guillaume de La Baulme, seigneur de Casteljau, qui épousa, sur la fin du XVe
siècle, demoiselle Catherine de Merle. Noble Guillaume de La Baulme,
seigneur de Casteljau, qui épousa en 1521, Simone de Choisinet, ils eurent
trois enfants dont Baptiste, Guillaume et Catherine, qui épousa, en 1545,
Charles de Borne de La Saumée. Baptiste de La Baulme, seigneur de Casteljau,
qui épousa, le 12 janvier 1554, Téphaine d’Arnaud de Cassagne, dont il eut
Paul de La Baulme, seigneur de Casteljau, marié, le 1er décembre 1598, à
Magdeleine, alias Marguerite de Castillon, dont Pierre de La Baulme,
seigneur de Casteljau, qui épousa, le 4 mars 1642, Gabrielle de Beauvoir du
Roure, ils eurent trois enfants dont Paul, Olivier et Hercule, maintenus
dans leur noblesse, le 14 juin 1669. Paul de La Baulme, seigneur de
Casteljau, mourut avant le 3 novembre 1710, époque à laquelle ses enfants
vendirent au comte de La Garde de Chambonas, pour 800 livres de censes et
rentes qu’il prenait dans la paroisse des Assions, de Saint Genys et de
Payzac. Il avait épousé Marie de Gibertes qui testa, le 28 mai 1690, et
mourut avant 1720, dont il eut François, Louis, Antoine, Jacques, Pierre et
cinq filles, mariées, la plus jeune, Françoise, au sieur François de Faget.
Aucun de ces cinq fils n’ayant laissé de postérité, le sieur de Faget et sa
femme firent relever par leurs enfants le nom de Casteljau. (1)
château de casteljau 07460 Berrias-et-Casteljau, tel. 01 81 80 25 43,
Résidence Lou Castel, Village Vacances.
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