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La maison forte de La Vernade est
aujourd’hui une modeste habitation à laquelle est accolée une énorme tour,
seul vestige de sa splendeur passée. Intérieurement, La Vernade a perdu tout
son caractère ancien, ce n’est plus qu’une maison d’école, aménagée pour
cela, et il ne reste plus trace de l’ancienne division du château. A peu de
distance de Vogüé, à quelques kilomètres de la rive droite de la rivière,
sur une colline qu’il couronne, Chassier fait fort bien avec son clocher de
pierre qui domine au loin le pays. Ce village était défendu par deux
châteaux, La Motte et La Vernade. De ce dernier, il reste le bas d’une tour
et un assez grand corps de bâtiment où sont installés, d’un côté,
l’instituteur laïque et l’école communale des garçons, de l’autre, celle des
filles laïcisées. La famille de La Vernade était ancienne à Chassiers où
elle habitait le château du nom. Agnès de La Vernade est nommé, le 10 août
1361, dans le testament de son oncle, Messire Guillaume de Rochessauve,
damoiseau. La filiation de la famille de La Vernade se suit depuis
Barthélemy, coseigneur de Largentière et juge de Joyeuse, vivant au
commencement du XVe siècle. Louis de La Vernade fut juge et chancelier du
duc de Bourbon, en Forez. Il devint premier Président du Parlement de
Languedoc, en 1467. Son fils Charles fit, en 1472, partie du Conseil de
Régence de Charles VIII. Il transmit sa charge à son fils, Pierre, qui fut
employé dans diverses ambassades. Il fut maître des requêtes de l’Hôtel en
1504. Cette branche s’est éteinte avec les fils de Pierre, dont aucun n’a
laissé de postérité masculine. Jean, frère de Louis de La Vernade, resté en
Vivarais, y fut bailli de Largentière et a épousé l'héritière de la maison
de Tauriers, dont les armes ont été portées avec les siennes par sa
descendance.
De ses fils, un seul, Louis, a laissé postérité, les autres émigrèrent.
Louis épousa Claude de La Tour de Bains et dénombra au Roi, en 1504. Sa
postérité a formé deux branches. Son fils aîné et héritier, Antoine, hérita
aussi des biens de ses oncles, en Picardie, et fut chambellan du cardinal de
Bourbon. Il mourut, en 1549, sans laisser d’autre fils qu'Adrien, dit le
Huguenot, mort sans postérité, dont la succession donna lieu à de nombreux
pro cès. Jean, héritier de sa mère, à charge de rester en Vivarais, avait
d’abord vécu à la cour et prit femme dans le Cotentin, en la personne de
Roberte de Valois, dame de Baudieuville et Jaganville. Il devint gouverneur
du Bas-Vivarais pendant les guerres civiles. Il fut fait chevalier de
l’ordre en 1568, et testa le 15 avril 1570. Son fils aîné, Louis, fut tué,
en 1587, à l’attaque de Montélimar, laissant plusieurs filles et un fils,
Guillaume, mort sans postérité, dont les biens passèrent à ses neveux.
Ceux-ci vendirent la seigneurie de La Vernade aux Mazade du Martinent qui en
prirent le nom. Deydier, dans son manuscrit, nous dit que les Mazade sortent
d'Antraigues, et le vicomte de Montravel les fait sortir de Thueyts d’où ils
passèrent à Chassiers. Ils étaient qualifiés de seigneurs de Martinent, puis
de La Vernade par achat de ce château fait à Jean-Baptiste de Flotte,
donataire d’Anne de La Vernade. Noble Michel de Mazade paya, le 21 mai 1650,
à Monseigneur de Suze, évêque de Viviers, des lods pour l’achat du château
de La Vernade. Il avait épousé, en 1646, Gabrielle de Montvillard, dont il
eut de nombreux enfants. Les Mazade furent qualifiés de seigneurs de La
Vernade jusqu’à la mort de Louis-Augustin de Mazade, mort à La Vernade, en
1807, ne laissant qu’une fille, Adélaïde-Félicité qui épousa, en 1798, René
Ladreyt de La Charrière, décédé en 1845. Adélaïde-Félicité de Mazade avait
été inhumée au couvent de Largentière, 13 mars 1844. (1)
château de la Vernade 07110 Chassiers, propriété de la commune, hôtel de
ville. A voir, au nord, à proximité de ce château, une tour qui semble être
le seul vestige du château de Chassiers. Cette tour, de plan quadrangulaire,
est conservée sur un étage incomplet et remblayée dans ses parties basses.
Les parements des murs, en grès, présentent un appareil à bossage à assises
serrées et régulières ; les bossages, chanfreinés ou rustiques, sont de même
type que ceux du château voisin de Montréal.
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