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En 1224, le comte de Valentinois, Aymar II de
Poitiers, cède en fief rendable à Guillaume de Lamastre et à son gendre,
Jarenton de Chapteuil, la moitié du castrum novum de Vernonis avec la moitié
de son tenementum. En 1226-1270, le comte de Valentinois Aymar de Poitiers
reconnaît tenir en fief du roi de France le castrum de
Châteauneuf-de-Vernoux. Aymar III de Poitiers donne en 1255 en dot à sa
fille Marguerite, femme de Roger de Clérieux, 30 000 sous viennois et ses
droits sur la seigneurie de Châteauneuf-de-Vernoux. Le comte Aymar IV de
Poitiers remet à nouveau en 1280 à Marguerite, sa sœur, femme de Roger de
Clérieux, ses droits sur le castrum et le mandement de
Châteauneuf-de-Vernoux, qui lui avaient été assignés en dot par leur père.
Sont toutefois exceptés de la donation le fief et la seigneurie que possède
Guillaume de Tournon dans ce castrum et mandamentum. Reconnaissance passée
en 1284 en faveur du comte Aymar de Poitiers, par Odon, seigneur de Tournon,
fils de feu Guillaume de Tournon, pour tout ce qu’il possédait, et avant lui
son père de temps immémorial, dans les castrum, mandamentum seu territorium
Castri Novi de Vernones. Mention en 1395 d’un péage prélevé dans le
mandement de Châteauneuf-de-Vernoux.
En 1567, M. de Montmorency, connu sous le nom de Damville, gouverneur du
Languedoc, écrivit à M. de Leyris pour ordonner le démantèlement de ses
fortifications, ainsi que celles de Vernoux et autres places. Cet ordre fut
exécuté malgré la résistance des habitants qui soutinrent, dit la tradition,
une sorte de siège pour défendre leur château. La seigneurie, avec justice
haute, moyenne et basse, était partagée au XVIe siècle entre la maison de
Tournon et celle de Pierregourde, qui recevaient tour à tour les hommages
des propriétaires nobles de la contrée. Mais le seigneur de Tournon, plus
puissant, traitait d’un peu haut son "très affectionné voisin et plus
asseuré amy". Ainsi qu’il résulte d’une lettre dont nous possédons
l’original et qui, écrite en 1592, par Just-Louis à M. de Châteauneuf,
contient une rude semonce à l’adresse des coreligionnaires de ce dernier,
lesquels s’étaient permis de méchants propos envers le sire de Tournon. M.
de Châteauneuf n’était autre que François de Barjac, le chef huguenot
célèbre, dans la légende, par ses cruautés bouffonnes. Il était devenu
seigneur de Pierregourde par son mariage avec Claude de La Marette, dame de
Pierregourde et de Châteauneuf. En 1631, la seigneurie de Châteauneuf
appartient au seigneur de Gardon, fils de Maurice Gardon, écuyer, et de
Marguerite de Boulogne. Claude Gardon de Boulogne, seigneur de Châteauneuf,
fut choisi par la noblesse du Bas-Vivarais pour la commander au ban et
arrière-ban, en 1639. En 1657, elle est possédée par noble Bené de Bénéfice
qui était aussi seigneur d’Entrevaux. Etant décédé, en 1682, son héritier
fut noble Louis Itier, mais celui-ci n’accepta la succession que sous
bénéfice d’inventaire, à cause des dettes contractées par le défunt. En
effet, le 11 janvier 1682, Claude Richard, sergent royal à Rochemaure, en
vertu de l'appointement rendu par le sénéchal de Nîmes, vint saisir les
biens du défunt...
Établi au cœur du plateau de
Vernoux, le château surplombe au nord le village actuel de
Châteauneuf-de-Vernoux, qui s’est développé sur les pentes que domine le
site castral, mais à quelques distances de celui-ci. Au Moyen Âge, il était
situé vraisemblablement plus près du château. À environ 500 mètres au nord-ouest
se dresse, isolé, le prieuré Saint-Félix qui jouait le rôle d’église
paroissiale ; le village même de Châteauneuf n’ayant peut-être jamais
possédé de lieu de culte au Moyen Âge. Il ne subsiste du château que les
vestiges du donjon. Il s’agit d’un bâtiment quadrangulaire de haute taille,
qui paraît tout à fait homogène, mais dont seules la face sud et l’amorce
des faces est et ouest sont conservées. Possédant au moins trois niveaux sur
plancher et sans doute une plate-forme sommitale, il est cantonné d’une
large échauguette sur corbeau à chacun des angles conservés. L’ensemble est
construit en petit et moyen appareil de granit irrégulier avec de gros blocs
bien équarris pour les chaînages d’angle. Plusieurs ouvertures sont encore
visibles dont deux petites baies à coussiège. Parmi les aménagements
intérieurs, on note la présence d’un placard mural et d’une cheminée dont
subsiste un jambage. Les caractéristiques architecturales de ce bâtiment,
dans le contexte régional, laissent supposer une construction dans la
seconde moitié du XIVe siècle. (1)
château de Châteauneuf 07240 Châteauneuf-de-Vernoux, surplombant la commune,
au creux de la tour, une table de lecture est disposée et permet une vue
imprenable sur les communes avoisinantes.
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