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Devesset fut le siège d’une commanderie de Malte des
plus importantes, dont les archives se trouvent dans le dépôt départemental
du Rhône. Le seigneur dominant à Devesset, en 1224, était le comte de
Valentinois, et c’est comme baron de Chalencon qu’il fut reconnu en cette
qualité par Pons de Fay, commandeur de Devesset. En 1292, parmi les
Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, se trouvaient Arnoud et Eustache de
Fay. En 1306, Guy, comte de Tournon, fait hommage à Pons de Fay, commandeur
de Devesset, de ses châteaux de Saint-Barthélemy-le-Plain, d'Empurany, de
Saint-Victor et du village de Deyras. La même année, un accord entre
l’évêque du Puy et le grand prieur, Pons de Fay, reconnaît aux hommes de
Devesset, de Bertoux, de Laulanhier et des Costes, le droit de faire paître
leurs troupeaux dans la forêt de Chaîne et les pacages communs du mandement
de Beaujeu. A la condamnation des Templiers, les biens de cet ordre furent
donnés par le pape à l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ce
qui amena un remaniement général des commanderies des Hospitaliers. Celle de
Devesset fut organisée ainsi: Chef: Devesset. Membre:
Saint-Jean-la-Chevalerie. Maison des Hospitaliers du Puy, située à
l’extrémité du faubourg Saint-Jean. Annexe: Saint-Barthélemy-du-Puy, Pebelet
et Gourion. Membre: Chantoin. Dépendances: Les Garnaux et Belvezet. Membre:
La Sauvetat. Montredon. Freycenet. Le Temple de Marlhettes. Le-Pont-du-Doux
ou Sainte-Epine-les-Tournon. Saint-Georges d’Annonay. Dépendance: L’hôpital
de Bourg-Argental. La commanderie de Devesset était la plus considérable du
prieuré d’Auvergne, s’étendant de la rive droite du Rhône à la rive droite
de l’Allier. Elle était chambre prieurale, c’est-à-dire qu’elle appartenait
de droit au grand-prieur d’Auvergne. Plus tard, après la mort du
grand-prieur Louis de Lastie, en 1576, elle cessa d’être chambre prieurale
et devint le bailliage. Le bailli de Lyon prit alors le titre de bailli de
Devesset, et porta indifféremment le nom de grand-bailli de Lyon,
grand-bailli de Devesset, ou grand-bailli de Lyon et de Devesset, jusqu’en
1787, où le bailliage fut transféré à Bourganeuf. Au XVIe siècle, Devesset
est plusieurs fois pris par les huguenots. Vers 1580, le châteauà souffrir
d’un incendie.
Nicolas de Vesc, grand vicaire de l’évêque de Viviers en 1583, rédige le
procès-verbal de sa visite de l’église de Devesset. "Il y a six ans que le
service divin a été rétabli dans cette localité, mais il se célèbre dans la
chapelle du château, attendu que l’église paroissiale est détruite". En
1616, le chef de Devesset consistait en un château dont l’enceinte carrée
était flanquée de trois tours rondes, baptisées des noms de Saint-Pierre,
Sainte-Catherine et Saint-Nicolas; au quatrième angle, une grosse guérite en
forme de tour. Derrière les murailles, des galeries en bois servaient de
chemin de ronde et donnaient accès dans les tours du corps de garde. Sur les
quatre façades et sur les tours, on voyait, gravés sur des pierres de
taille, la croix de l’ordre, et au-dessous le blason du grand-prieur Cotet,
"trois lions rampants". Le grand portail, muni d’une meurtrière à trois
barbacanes, offrait les mêmes armoiries. Devant le portail un ravelin,
défendu extérieurement par une palissade, enceignait tout le château. Dans
le château s’élevait l’église paroissiale dédiée à Saint Jean-Baptiste,
patron de l’ordre. Le grand corps de logis servait à l’habitation du
commandeur, un plus petit à celle du curé et de son vicaire. De nombreux
chevaliers de Malte appartenaient au Vivarais. Nous relevons dans les
preuves de Malte, archives du Rhône: Preuves, 16 août 1699, de noble
Jean-Paul de La Rivoyre. 2 mai 1674, de noble Henry de Vogüé. 5 juillet
1683, de noble Bertrand de Moreton de Chabrillan. 14 novembre 1684, de noble
Jean-Philibert de Fay de La Tour-Maubourg. 16 mai 1683, de noble Vincent de
Vogüé. 27 mai 1697, de noble Jean-Baptiste de Châteauneuf de Rochebonne. 22
avril 1697, de Michel de Lestrange. 20 octobre 1702, de noble Just-Antoine
de La Bivoire. 25 septembre 1712, de noble Pierre-Louis de Fay. La liste en
serait trop longue, nous renverrons le chercheur aux archives du Rhône,
fonds de Malte. (1)
En 1796, la commanderie est vendue comme bien national et l'habitation du
commandeur est transformée en mairie. En 1838, la commanderie est en partie
détruite par un incendie: la tour sud ouest et une partie du logis du
commandeur seront épargnés et transformés en ferme à partir de 1840. Des
travaux sont entrepris, dont l'arasement de la tour qui menace ruine.
Quelques éléments du XVe siècle sont visibles sur la tour: deux
archères-cannonières, les armoiries érodées de l'ordre de Malte et du grand
prieur Jean Cottet, sur le mur ouest: trois consoles de bretèche. Les murs
du corps de logis sont en moellons de moyen appareil, les chaînes d'angles
et les encadrements de baies en pierre de taille ; la base de la tour est
talutée. Le logis présente un toit à longs pans et des pignons couverts, la
tour demi-hors-oeuvre, est à toit conique. Le logis comprend un
rez-de-chaussée, deux étages carrés et un comble en surcroît. La tour est à
trois étages carrés : le rez-de-chaussée présente une pièce circulaire à
voûte conique en tas-de-charge, le premier étage une pièce carrée voûtée
d'arêtes, le deuxième étage une pièce carrée voûtée en berceau ; la partie
haute de la tour a été reconstituée. Les murs d'enceinte, vestiges de
l'ancienne commanderie, ont été supprimés. Restauration et création
d'ouvertures sur l'ensemble du bâtiment ; création d'un bâtiment en appentis
accolé au mur nord. A l'intérieur, une cheminée avec jambages à base
prismatique au premier étage, et une fenêtre à coussiège dans la tour au
deuxième étage.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 18 mars 1980. (2)
château de Devesset
07320 Devesset, propriété privée, ne se visite pas. La commanderie est
aujourd'hui très remaniée.
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Crédit photos : Chabert Louis
sous licence Creative
Commons
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