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Le château des Boscs, qui
à partir de 1610 devint le chef-lieu de la seigneurie de Solignac et fut la
résidence de ses seigneurs, commença dès lors à substituer à son nom ancien
le nom même de Solignac. Il est composé de diverses constructions
successivement ajoutées et appuyées les unes sur les autres comme on peut
facilement le constater. Mais il est moins aisé de déterminer à quelles
époques eurent lieu ces agrandissements successifs. Le château des Boscs,
assis au sommet d’un haut promontoire dont les flancs sont revêtus de
prairies, et le domaine qui en dépendait primitivement, s’enfonçait comme un
coin dans la terre de Solignac. Se limitant à l’ouest par eaux versantes
avec le territoire de la paroisse de Monteils dont lui-même faisait partie
et qui faisait partie presque en entier de la seigneurie de Retourtour. Ce
territoire était-il primitivement un simple mas rural, un fief noble mouvant
du château de Retourtour. La chose est fort incertaine. Peut-être se
rapprocherait-on de la vérité en supposant que ce mas des Boscs était une
terre allodiale, comme il s’en trouvait quelques-unes dans nos montagnes, de
laquelle les possesseurs crurent bon, vers le XIVe siècle, de reconnaître la
suzeraineté des barons de Retourtour. La famille des Boscs, d’origine
notariale, semble descendre de Jean des Boscs qui exerçait, en 1329, la
charge de notaire, que nous voyons depuis exercée également par plusieurs de
ses descendants. A la fin du XVe siècle, cette famille était représentée par
deux frères, Bernard et Jean, qui l’un et l’autre possédaient une partie de
la propriété des Boscs et avaient chacun leur habitation séparée au lieu des
Boscs, soit qu’elles fussent juxtaposées, soit qu’elles fussent séparées par
quelque cour.
L’un et l’autre étaient mariés et furent les auteurs de deux branches qui
d’abord vécurent côte à côte, mais, en 1591, le descendant de Jean, Pierre
de Bosc, fils d’Antoine, vendit son habitation et ce qui lui appartenait du
domaine des Boscs, à son cousin, Pierre des Boscs, fils de Jean. Ce Jean des
Boscs qui, en 1544, épousa Jeanne Gautier, mourut aux Boscs, veuve,
1573-1574. Pierre des Boscs, leur fils, paraît être le premier qui ait pris
dans les actes la qualification de noble et embrassa la carrière militaire.
Il servit avec honneur dans les guerres de la Ligue, et ensuite sous le
comte de Soisson, en Piémont, ce qui lui mérita du roi Henri IV des lettres
de noblesse en date de l’année 1600. Il acquit, en 1609, la seigneurie de
Solignac, la seigneurie de la paroisse du Crestet, en 1616, après diverses
acquisitions, en 1636, il fit celle de la seigneurie de la paroisse de
Monteils. Pierre II des Boscs, seigneur de Solignac, son fils, acquit en
1633 le fief de la Condamine et le territoire de Montchal. Il servit avec
honneur en Italie sous le connétable de Lesdiguières et mourut au château
des Boscs le 3 décembre 1655. Toutes les acquisitions territoriales réunies
en un seul corps féodal formèrent le comté de Solignac. Nous ne savons pas
cependant s’il y a eu une érection régulière. Henri des Boscs, comte de
Solignac, son fils, fut mousquetaire de la garde du roi puis gentilhomme de
sa chambre. Il épousa, en 1667, Laurence de Clermont-Montoison. Il mourut en
1671 et laissa deux filles dont l’aînée, Marie-Françoise des Boscs,
héritière de tous les biens de sa maison, fut mariée à 18 ans, le 8 janvier
1688, au marquis de Brison, François de Beaumont, baron de Largentière et
des Etats du Vi-varais, de la maison des Beauvoir-Grimoard du Roure, qui
depuis joignit à ses titres celui de comte des Boscs, et fit sa résidence
dans le château de ce nom.
Les Beaumont-Brizon portaient: "Parti, au 1er d’azur, à l’arbre, les
branches passées en double sautoir; au 2 e de gueules, au lion d’or, au chef
échiqueté de trois tires d’argent et de sable". L’aîné de leurs enfants, et
leur héritier, Joseph de Beaumont, marquis de Brison, comte des Boscs et
Solignac, baron de Largentière et des Etats du Vivarais, mort, d’après La
Chesnaye, en 1738, avait épousé, en 1721, mademoiselle Fleurie de La
Fare-Torsac. Leur fils et héritier, François-Denis-Auguste de Grimoard de
Beauvoir du Roure de Beaumont-Brison, marquis de Brison, comte des Boscs et
baron de Largentière et des Etats du Vivarais, semble avoir fait au château
des Boscs sa principale résidence. Le 29 mars 1783, il vendit cette
propriété au représentant de la branche cadette de la maison de Fay-Solignac,
Messire Louis Charles de Fay-Solignac, baron de Montréal et seigneur de Dol,
en la paroisse de Gilhosc. La tradition veut qu’il ait vendu cette terre
pour acquitter de grosses dettes faites par son fils, Nicolas-Louis-Auguste,
né de Anne-Françoise de Chaponay, lequel épousa sa parente Mademoiselle
Denise de Grimoard de Beauvoir du Roure, héritière de cette maison, et vécut
depuis à Paris. (1)
château des Boscs 07270 Gilhoc-sur-Ormeze, propriété privée, visible de
l'extérieur.
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