|
Sur la rive gauche du Lignon, un
peu en amont de Jaujac, sur une colline, est perché le château de Bruget ou
Bruzet, nous dit le vicomte de Montravel dans sa monographie sur Jaujac.
Bruzet commandait aux routes de Prades, Niègles, Largentière et Langogne, il
jouit d’une vue splendide sur la vallée du Lignon. Ce château fut vendu
comme bien national, et il est depuis la Révolution transformé en ferme. Il
ne conserve de son caractère ancien que ses fenêtres à meneaux, ses tours
écimées, et à l’intérieur un escalier tournant et une belle cheminée
renaissance. Bruzet fut le berceau d’une famille du nom que nous trouvons
dès l’an 1378. Noble Jean de Monteil, damoiseau, de la paroisse de
Saint-Cirgues, de Jaujac, vint habiter le Bruget, après son mariage avec
Alix de Bruget (Alaysata de Brugeto), avec laquelle il passa une
transaction, le 7 avril 1398. Leur fils Guillaume se qualifia de seigneur de
la paroisse de Saint-Nain, au mandement de Jaujac. Le petit-fils de
celui-ci, noble Etienne de Monteil, seigneur du Villard, du Buysson, épousa
noble Jeanne Bermoud, fille de François et de Dragonnette de Gayffier, dont
la fille Gabrielle, dame du Buysson, était mariée, avant 1540, à noble
Raphaël Veyrier. Une branche des Bruzet était établie à Saint-Marcel-d‘Ardèche,
s’en qualifiant coseigneur, en 1560. Le dernier, marié à Isabeau de La Fare,
n’ayant eu que deux fils, décédés en bas âge, celle-ci testa en faveur des
La Fare et des Meyras de la Roquette. Le château et les terres de Bruzet
étaient tombés en possession des de la Tour. Claude, seigneur du Cros, y
demeurait en 1610.
Le Bruget passa ensuite aux Delaunay. Emmanuel-Henri de Launay, comte
d'Antraigues (en Vivarais), baron de Jaujac, vendit le château, le 19
octobre 1780, au prix de vingt mille livres, à Eymé Monteil, avocat de
Jaujac. De noble Jean de Monteil et d’Alix de Bruzet devait descendre Aimé
Monteil de Jaujac, marié à Nicole Flandin, fille de Guillaume Flandin.
Guillaume Flandin, seigneur de Pourcheyrolles, qui mourut vers 1695, avait
épousé en premières noces Isabeau Blanc de Molines, fille d’Antoine, puis
puis en secondes Isabeau des Arcis, fille de Godefroid, seigneur de Colanges,
près de Bruzet vers 1680, dont il eut deux filles, l’une mariée à Messire
Charles d’Arcis de Bonnet, maire de Montpezat, et l’autre à Aimé Monteil de
Jaujac. Nous ne saurions, sans nous exposer à commettre une erreur,
attribuer des armes à la première maison de Bruzet et pas davantage aux
Monteil de Jaujac auxquels nous n’avons pu faire une place parmi les
nombreuses familles vivaroises portant le nom de Monteil. Les La Tour,
seigneurs du Cros, étaient établis à Jaujac dès le commencement du XVe
siècle, où nous les trouvons au château de Laulagnet. La famille de La Tour
fut titrée par la suite marquis de Choisinet et baron de Jaujac et de Meyras.
Claude-François de La Tour des Bains de Saint-Vidal, marquis de Choisinet,
diocèse de Mende, baron de Jaujac, Meyras, le Bruget, Laulagnet, l’Eperon,
le Gros et Saint-Auban, fut maintenu dans sa noblesse par jugement
souverain, du 29 novembre 1668. Il avait épousé, le 15 août 1645, Françoise
de Hautefort de Lestrange.
Christophe de La Tour, marquis de Choisinet, le dernier de sa famille,
mourut en son château de Laulagnet, le 1er mai 1728, ne laissant pas
d’enfants. Il testa en faveur de sa seconde femme, Phélize de Launay,
laquelle fit son héritier son frère, Jules-Alexandre de Launay, comte
d’Antraigues. D’après le baron de Coston, la famille de Launay d’Antraigues
se rattachait à la famille de Launay de La Boissière, de l'Ile de France,
connue depuis 1344. L. de La Roque commence la généalogie des Launay du
Vivarais à Louis de Launay, qualifié écuyer, seigneur de Melmont, qui, d’une
alliance inconnue, laissa Antoine de Launay, écuyer, seigneur de Picheron,
Liny et Tully, ministre de la religion prétendue réformée, lequel épousa, le
20 novembre 1550, Jeanne de Fay-Colonne, fille de François, seigneur de Pacy
en Avalonnois. Marguerite-Phélise de Launay épousa Christophe de La
Tour-Saint-Vidal, marquis de Choisinet, veuf d’Angélique de Bullion, morte,
le 16 mai 1716, sans postérité, et fils de Claude-François, marquis de
Choisinet, baron de Jaujac, seigneur de Bruzet, Laulagnet, Lespéron, le Cros
et Saint-Alban-en-Montagne, et de Françoise d’Hautefort de Lestrange.
Phélise de Launay, héritière de son mari, acheta, le 26 janvier 1741, pour
le prix de 55000 livres, le château de Castrevieille et le domaine de Fabras,
de M. de Montvallat, comte d'Antraigues, en Rouergue, héritier des
Castrevieille. L’héritier de Phélise, Jules-Alexandre de Launay, comte
d’Antraigues, était capitaine et chevalier de Saint-Louis, il épousa, en
1752, Marie-Jeanne-Sophie, fille de Jean-Emmanuel de Guignard, vicomte de
Saint-Priest, intendant du Languedoc, et de Sophie de Rarral de Montferrat.
(1)
Éléments protégés MH: le château du Bruget en totalité : inscription
par arrêté du 22 avril 1954. (2)
château du Bruget 07380 Jaujac, ouvert au public les mardis et vendredis
de 14h à 17h.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E,
photos ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un
autre usage nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
de l'Ardèche" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|