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Monsieur Florentin
Brun, propriétaire du château de Charaix, nous a donné très obligeamment les
quelques indications que nous sommes heureux de transcrire ici: Le corps
principal du château, construit en bel appareil de pierres de taille, était
accompagné de tours et de deux guérites. Il n’existe plus qu’une seule tour
et encore est-elle bien amoindrie. Elle a perdu non seulement ses créneaux,
mais il lui manque, paraît-il, environ trois mètres pour avoir sa dimension
primitive. Le château n’avait qu’une seule entrée devant laquelle s’ouvrait
un fossé de quatre mètres de largeur. Un mur d’enceinte dont on voit encore
les traces servait de premier ouvrage de défense. Nous trouvons encore trace
du donjon dans lequel se voit la place de l’escalier tournant. Comme la
plupart de nos châteaux en Vivarais, Charaix a été construit en plusieurs
fois. Noble Jean de Charaix fut procureur de la communauté de La Souche,
avec noble Jean-Antoine Ithier de la Crotte et Jean Cairès, comme il
apparaît par la transaction que les habitants passèrent avec leur prieur, au
sujet de la dîme, le 27 juin 1527. Comme la maison forte ou château que nous
avons devant les yeux, la famille qui en portait le nom était certainement
très ancienne, mais les documents qui en font mention nous manquent. Nous ne
pouvons donner ici que quelques rares notes éparses.
Noble Giraud de Rochessauve, damoiseau, seigneur de
Saint-Laurent-sous-Coiron, épousa, le 29 janvier 1460 Philippa de Vogüé,
fille de Pierre, seigneur de Rochecolombe dont une fille, Isabelle, mariée à
noble Pons de Rochessauve, son parent, vers 1485. De leur mariage naquirent
Jeanne, mariée à noble Jean de Charay, sieur de Saint-Lager et Laurent de
Rochessauve, marié à Louise de Montbrison, fille de noble Claude de
Montbrison, seigneur de Versas, et de Jeanne de Gabriac. Le 26 mars 1629,
noble Jean-Pierre Bourdier, docteur ès droits, fils de noble Mathieu
Bourdier du Cheylard, épousa demoiselle Louise de La Teulle, d’Aubenas,
fille de sire Jean de La Teulle, bourgeois, et de demoiselle Anne de Charaix.
Le fils de Jean de Charaix, noble Bertrand de Charaix, eut une fille Esther
qui épousa Michel de Brujède, de la paroisse de Banne. Bertrand de Charaix
vendit le domaine de Charaix à noble Guillaume de Ginestoux, seigneur de La
Bastide, qui y fit bâtir un château à deux tours et deux culs-de-lampe.
Noble Guillaume de Ginestoux était natif de Sommières, entre Nîmes et
Montpellier. Il fut capitaine de cavalerie et eut apparemment quelque
affaire dans son corps, car il fut obligé de se retirer. Son nom de La
Bastide lui venait d’une gentilhommière qu’il avait à Jaujac, proche du
Peschier, appelée de ce nom. L. de La Roque donne pour père à Guillaume de
Ginestoux, Charles, marié, le 22 juillet 1565, à Anne d’Agrain des Übaz dont
il eut Guillaume et Jacques, marié, le 19 mai 1594, à Martine de Monjoc,
dont Anne, héritier de son père, allié, le 25 octobre 1649, à Diane de Goys,
qui prit le nom de Vernon; il eut pour fils Guillaume, allié, vers 1700, à
Marie de Chanaleilles. Le 12 novembre 1593, Guillaume de Ginestoux, seigneur
de la Bastide, épousa Marie de Presles de Vaussèches et eut quatre enfants
dont Gabriel, seigneur de Saint-Cierge, marié, en 1655, à Marie-Magdeleine
d’Hostun, s’établit à la côte Saint-André, en Dauphiné; Just-Henri; Henri,
abbé de Charaix et Joseph, seigneur de Saint-Vincent, marié, le 4 juin 1645,
à Marie d’Espinchal, dont Henri, père d’une fille unique mariée à N. du
Bourg, maréchal de camp.
Marie de Presles avait deux frères qui moururent au service. Dès que M. de
la Bastide apprit leur mort, il prit avec lui une cinquantaine d’hommes de
la Souche, bien armés, et alla s’emparer du château de La Tourette et de
tous les biens qui en dépendaient, dont sa femme était héritière. Noble
Catherine Hier, veuve de Aymé Sarrazin, seigneur de la Bâtie, fit son
dernier testament, le 16 mars 1569, et nomma son héritier universel noble
Guillaume de Ginestoux, son filleul, fils de Charles, seigneur de la
Bastide, à la charge toutefois qu’il fera profession de la religion
catholique et non autrement. Elle voulut que son héritier portât le nom de
la testatrice, par acte reçu, François Alamel, notaire de Prunet. Par cet
héritage, tous les biens de la maison de Fugeyre passèrent à M. de La
Bastide: le Devès de Charaix, Champleaux, six journaux du pré de Précomtal
et autres terres, et aussi la chapelle dite aujourd’hui de Charaix. La
maison de Ginestoux est originaire des basses Cévennes, où elle a possédé
très anciennement des seigneuries importantes. Hugues de Ginestoux fit, avec
d’autres seigneurs, une reconnaissance à Boger, vicomte de Béziers, le 21
des calendes de septembre 1181, avec serment de fidélité et promesse de le
servir dans toutes les guerres qu’il aurait à soutenir contre le comte de
Toulouse. Le 7 mars 1651, Bertrand de Valloubières vendit à Raymond II de
Gigord la juridiction haute, moyenne et basse, mère, mixte, impère, avec
censes, directes et droits seigneuriaux sur les habitants de Charaix. Son
fils, Pierre-Raymond, fut l’auteur des seigneuries de Charaix. Son
petit-fils, François de Gigord, seigneur de Charaix, n’eut que deux filles.
Il mourut le 26 février 1755. A la Révolution, le domaine de Charaix fut
vendu en plusieurs lots. (1)
château de Charay 07380 La Souche, propriété privée, ne se visite pas.
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