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Tauriers fut certainement un des châteaux
les plus importants du Vivarais. Construit en bel appareil, ce qui lui donne
droit de cité parmi les plus anciens de la province du Vivarais. Dès le XIIe
siècle nous trouvons son nom comme nom de fief et de famille. "En juillet
1198, un accord fut conclu entre Raymond, comte de Toulouse, d’une part, et
le seigneur Nicolas, évêque de Viviers, Aymar de Poitiers et Bermond
d'Anduze, d’autre part. L’évêque, du consentement de son chapitre, en
présence et du consentement d’Aymar de Poitiers et de Bernard d'Anduze,
donna, concéda et remit comme fief, tant en son nom qu’au nom de ses
successeurs, au seigneur Raymond et à ses successeurs, la moitié du château
de Tauriers et de toutes les mines de Ségualières, la moitié des mines de
Chassiers, de Tauriers et de toutes celles qui sont ouvertes ou qu’on
ouvrira dans la suite depuis la rivière de Lende jusqu’à Tauriers et depuis
le Roubreau jusqu’à Chassiers. Il est convenu, de plus, que si l’évêque
établit que la mine, donnée par Etienne de Tauriers au comte de Toulouse,
est un fief de son Eglise, le comte n’aura droit qu’au quart de l’argent
qu’on en extraira; dans le cas contraire, le comte aura cette mine en alleu.
Mais que l’évêque établisse ou ne puisse pas établir son droit sur cette
mine, Etienne de Tauriers ne sera condamné à aucun dommage, ni à aucune
peine pour en avoir fait donation au comte de Toulouse. Fait à Aubenas sur
la place du Trau, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1198, au mois de
juillet". En 1208, le comte de Toulouse, malgré les conventions avec
l’évêque de Viviers, avait fait bâtir le château de Fanjau sur le domaine de
l’évêque et il avait requis les châteaux d’Etienne de Tauriers, de Pons de
Rochefort, d’Ayzac, de Pierre de Vernon ainsi que plusieurs autres mouvant
de l’Eglise de Viviers.
Le nom de Tauriers revient souvent dans les débats entre l’évêque de Viviers
et le comte de Toulouse. Laure de Thauriers reconnaît la suzeraineté de
l’évêque de Viviers sur la terre qui lui appartient, 1207. Les documents
nous manquent pour pouvoir donner la suite des seigneurs de Tauriers portant
le nom. Ce n’est que de loin en loin que nous apercevons la famille de
Tauriers dans ses relations avec les familles de la région. En 1449,
Guillaume de Tauriers était seigneur dudit lieu. Noble Mathieu de Sampzon,
seigneur de la Bastide, coseigneur de Saint-Alban, épouse, en 1481,
demoiselle Béatrix de Tauriers, fille de noble Olivier, seigneur duditlieu.
(Revue du Vivarais, 1897). Pierre de La Baulme, seigneur d’Uzer, vendit, par
acte de 1449, diverses censes et rentes qu’il prenait dans le mandement d’Ucel.
Il avait épousé Catherine de Saunier, dont il eut Pierre II de la Baulme,
seigneur d’Uzer, racheta ses rentes, le 3 novembre 1481 et mourut avant
1512. Il avait épousé Antoinette de Tauriers dont il eut Noble Olivier de la
Baulme, écuyer, seigneur d’Uzer et coseigneur de Tauriers, connu par
plusieurs actes de 1512 et 1544, fut père de plusieurs filles et de noble
Antoine de La Baulme, seigneur d’Uzer. Les de Fages, famille très ancienne,
forma plusieurs branches et entre autres celles des seigneurs de Lauriers et
de Bertis, fondée par Guillaume de Fages, lieutenant-colonel au régiment de
Laugères, qui épousa, le 3 novembre 1622, Anne de la Motte, fille à Jean,
syndic général de Languedoc.
Branche éteinte en la personne de Allain de Fages, mort en 1773. Le 28
septembre 1691, Louis de Comte, coseigneur de Saint-Montan, acheta de la
famille de Mouraret de Malet les terres et seigneuries de Lauriers et
Chalabrèges. Jean de Mouraret, sieur de Malet, coseigneur de Lauriers, de la
ville de Largentière, lors des recherches contre les usurpateurs des titres
de noblesse, produisit des pièces sur lesquelles figuraient les noms de
noble Antoine de Mouraret, fils de noble Louis, 22 juillet 1558. Il fit
enregistrer ses armes à l’armorial de 1696: "D'azur, au chevron d’or
accompagné de trois roses d'argent". Louis de Comte, coseigneur de
Saint-Montan, seigneur de Lauriers et Chalabrèges fut gouverneur de
Largentière et sénéchal de la baronnie par commission de Monseigneur de Suze,
évêque de Viviers, en date du 27 octobre 1671. Il fut maintenu dans sa
noblesse par jugement souverain du 21 mars 1670 et avait épousé, vers 1650,
Elisabeth-Louise de Blou, fille de Jean-Antoine, seigneur de Laval, et de
Catherine de Rochemore. Son fils, Jean-Louis de Comte, seigneur de Tauriers
et Chalabrèges, grand bailli et sénéchal de Joyeuse, en 1706 soutint contre
le marquis de Brison un procès au sujet des seigneuries de Tauriers et
Chalabrèges, et le gagna en 1721. Il épousa, le 27 juillet 1673, Blanche de
Rocher, fille d’Etienne, coseigneur du Villard, Saint-Cirgues et des
Eperviers, et de Françoise de Chanaleilles. Joseph de Comte de Tauriers
d’Aubusson, lieutenant-colonel d’infanterie, chevalier de Saint-Louis, fut
présent à l’assemblée de la noblesse de Villeneuve-de-Berg, en 1789. (1)
Le château, bâti sur une éminence rocheuse, domine le bourg et son église
située à peu de distance. Il présente un plan en L, formé d’un donjon à
éperon et de deux corps de logis auxquels s’ajoutent plusieurs cours et
enceintes successives en avant du château. Le donjon se caractérise par un
plan rare en Vivarais: une tour carrée complétée par un éperon appuyé contre
la façade sud. Les quatre faces du donjon, bâti en bel appareil régulier,
sont presque complètement aveugles. Les rares ouvertures se réduisent à
quelques étroites et courtes fentes de jour inégalement réparties entre la
tour et l’éperon. Dans le mur sud-ouest de l’éperon, au deuxième étage, on
remarque un jour de plus grandes dimensions ayant conservé des corbeaux
auxquels devait être fixé un volet en bois. Le donjon compte quatre niveaux.
Chaque niveau enferme une simple pièce voûtée, assez haute. Sauf au
rez-de-chaussée, l’éperon comporte également à chaque étage une pièce
triangulaire voûtée. Le donjon possédait initialement deux accès extérieurs:
un à l’ouest, au premier étage de la tour, et un second au nord, au deuxième
étage. Les étages sont desservis par un escalier à retour droit aménagé dans
l’épaisseur du mur est. Cet escalier débouche aujourd'hui sur la terrasse
sommitale de la tour. C’est par une porte charretière en arc plein cintre,
ouverte dans le petit côté de l’enceinte, que l’on pénètre dans le château
de Tauriers, dans une cour au pied du donjon. Ce premier château,
apparemment très homogène, pourrait appartenir aux premières décennies du
XIIIe siècle. À la fin du Moyen Âge, le château primitif est largement
modifié. La fonction résidentielle est améliorée, grâce à la construction
d’un corps de bâtiment à deux niveaux, et la défense du site est renforcée,
notamment pat la construction d’une nouvelle enceinte et par l’ajout de
mâchicoulis au donjon.
Éléments protégés MH: le château de Tauriers en totalité : inscription par
arrêté du 28 septembre 1926. (2)
château de Tauriers
07110 Tauriers, propriété privée, ne se visite pas, bien visible de l'extérieur.
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