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Situé sur un promontoire, au milieu de montagnes
boisées, la silhouette du château de Liviers se détache dans un cadre de
verdure et de très loin attire le regard du touriste. C’est une masse
rectangulaire avec mâchicoulis au-dessus de la porte d’entrée. A l’angle de
gauche un énorme donjon à terrasse, couronné de créneaux vient nous rappeler
l’ancienneté de ce castel. Il fut, pendant des siècles, le témoin de tous
les assauts qu’a subi la ville de Privas, enserrée jadis, entre de hautes
murailles et de solides bastions. Il aurait beaucoup de choses à nous
raconter, ce vieux donjon, si nous avions le temps de l’écouter. Après avoir
franchi le portail d’une grande cour d’honneur ou préau, une allée de
marronniers nous conduit au château. La façade nord n’a pas grand caractère.
Devant celle du midi, une terrasse domine plusieurs vallées. A l’un des
angles une tour de guetteur, refuge aujourd’hui des chauves-souris, est
envahie par le lierre et tombe en ruine. Le mur d’enceinte, lui aussi,
nepourra bientôt plus défier les siècles, et ces restes, très intéressants,
du château primitif disparaîtront. Ils doivent dater des premiers seigneurs
de Liviers, venus dans ce coin sauvage pour y construire leur petite
forteresse. C’est sur la route de Privas aux Ollières, à près de 700 mètres
d’altitude, que se dresse ce castel. A ses pieds grondent, dans un lit
tourmenté, les eaux du Mezayon. Du château la vue s’étend jusqu’aux alpes
dauphinoises. De sa terrasse le guetteur pouvait surveiller tous les défilés
qui aboutissaient de la vallée du Bhône à Privas et l’ennemi qui descendait
des hauts plateaux des Cévennes. A l’intérieur de cette demeure seigneuriale
nous trouvons tous les caractères du moyen-âge: les pièces sont petites,
basses et voûtées, et si ce n’était l’escalier qui rappelle l’époque, plus
moderne, de la Renaissance, nous pourrions, en pénétrant sous ces voûtes,
nous croire transportés au XIIe ou XIIIe siècle. Certaines parties de cet
édifice nous paraissent assez anciennes pour le classer parmi les plus
intéressantes des environs de Privas.
Les premiers seigneurs de Liviers que nous connaissions sont les Rostaing.
Pierre de Rostaing obtint, en 1304, une sentence confirmative de sa noblesse
et de ses privilèges dont lui et ses ancêtres avaient toujours joui. En
1328, Pons de Rostaing rendit hommage pour son fief de Liviers, au comte de
Valentinois. Pierre, son fils, rendit, en 1354, hommage au même comte pour
son fief de Liviers et les censes qu’il avait à Saint-Pierre-la-Roche ou à
Saint-Pierre-de-Barry. Claude de Rostaing, dit Symaison, possédait également
des censes au même lieu, en 1489. Pierre testa, en 1486, en faveur
d’Antoine, son fils aîné, lui substituant Jean, son autre fils. Agnès, leur
sœur, était mariée, en 1489, à Pons Guilhon, de Rochessauve. Un fils
d’Antoine, Jean, fut père d'un autre Jean, de qui descendait les Rostaing de
Champferrier et qui laissa entre autres enfants Mathieu, qui s’établit à
Valence, et Louis, resté en Vivarais, où sa descendance conserva encore
pendant cent cinquante ans environ le fief de Liviers. Les de Mars qui
devaient être en même temps que les Rostaing, seigneurs de Liviers, sont
très anciens et connus dès 1300. Jean, François et Jean-Victoire de
Mars-Liviers furent reçus chevaliers de Malte en 1571, 1597 et 1642 (Abbé
Vertot). Jean de Mars de Liviers, reçu Chevalier de Malte en 1571, devint
Grand-Prieur de Saint Gilles. Il était fils de Pierre de Mars, seigneur de
Liviers, et d’Ysabeau de Monestier, dont étaient nés deux enfants dont
François et Jean, Chevalier de Malte.
François de Mars, seigneur de Liviers, épousa, le 28 juillet 1566, Claude de
Hautvillar, fille de Claude et d’Ysabeau Mouton, dont Jean de Mars de
Liviers, marié, le 6 juillet 1595, à Antoinette de Truchet, dont Claude de
Mars de Liviers qui épousa, le 9 mars 1630, Anne de Benoist. A la fin du
XVIIe siècle nous trouvons habitant à Liviers, Jean du Faure, seigneur de
Faugerolles et de Buriane, probablement ce Jean de Faure, seigneur de
Fougeiroles et de Buriane, au diocèse de Viviers qui, le 8 août 1661, épousa
Gabrielle de Mars de Liviers. Le 21 décembre 1780, M. Barthélemy de Rozier
habitait le château de Liviers quand il mourut. Le 20 avril 1788, eut lieu
le mariage de M. Maître Charles Rozier de Liviers, fils à feu sieur
Barthélemy et à feue dame Magdeleine Duboy, du château de Liviers, et dame
Marianne Dubois de Saint-Jean, fille à feu Monsieur Claude-Louis et à dame
Marianne d’Ozier, de Villeneuve-de-Berg. Signent: Rozier de Liviers et
Saint-Jean de Liviers. (Archives de la commune de Lyas, registres
paroissiaux). (1)
château de Liviers 07000 Lyas, tél. 04 75 64 64 00, chambres et tables
d'hôtes, gîtes et séminaires.
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