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En 1206,
Burnon, évêque de Viviers, accorde à Guigue de Châteauneuf un délai pour
prêter hommage du château de Montréal. Accord entre l’Église de Viviers et
le comte de Toulouse Raymond VI en 1210. L’évêque de Viviers et les
chanoines se plaignaient de ce que le comte de Toulouse avait fait
construire sur leur domaine le château de Fanjau et ils prétendaient que
comme construit sur leur terrain il leur appartenait. Ils se plaignaient
encore que le comte avait fait plusieurs acquisitions dans leurs fiefs et
notamment la tour de Pierre de Vernon à Montréal. Hommage rendu en 1213 à
l’évêque de Viviers par Pierre de Vernon pour sa tour et son château de
Montréal. Guigue de Châteauneuf et son neveu, autre Guigue de Châteauneuf,
se partagent le castrum vetus de Montréal en 1255. Permission accordée
en1299 par les consuls de Largentière à Béraud, seigneur de Montréal, de
détourner les eaux de la Ligne pour les amener à son moulin. Reconnaissance
en 1329 par Pons d’Antraigues, de Largentière, à l’abbé des Chambons et à
noble Guillaume, seigneur de Montréal, pour des vignes dans la paroisse de
Largentière. En 1363, hommage par Louis de Joyeuse au roi de France de la
troisième partie du chasteau viel de Montroyal. La seigneurie de Montréal a
appartenu pendant plusieurs siècles à la famille de Balazuc, la plus
puissante du bas-Vivarais au moyen-âge. Pons de Balazuc prit part à la
première croisade et fut tué au siège d’Archos, après avoir collaboré à
l’histoire de cette première expédition écrite par le chanoine Raymond
d’Agiles. Les Balazuc laissèrent une longue lignée de vaillants chevaliers
qui jouèrent un rôle glorieux dans les guerres religieuses du Vivarais. Deux
d’entre eux méritent une mention spéciale, ce sont Jean de Balazuc, au XVIe
siècle, et son fils Guillaume, au XVIIe siècle. Tous deux se distinguèrent
par leur courage et leur énergie, non moins que par leur dévouement à la
cause royale et catholique. Jean de Balazuc fut, avec le comte de Montlor et
le comte de Tournon, l’un des plus ardents soutiens de la ligue en Vivarais.
Ces trois personnages, dont l’influence dominait le pays, ne firent leur
soumission qu’après la conversion d’Henri IV. Le traité par lequel ils
s’engagèrent au service du nouveau roi fut signé, le 3 septembre 1594, dans
une assemblée des Etats du Vivarais, tenue à la Voulte. Son fils Guillaume,
sous le nom de Sanilhac, enleva par une surprise hardie, en 1587, la ville
d'Aubenas aux protestants. On trouve encore ce vaillant capitaine au siège
de Privas, commandant une partie des troupes. Il mourut la même année. Il
avait épousé Françoise de Beauvoir du Roure dont il eut un fils, Jean de
Balazuc, et une fille, Anne, qui épousa le fameux Merle de La Gorce et
convertit son mari. Jean n’eut qu’une fille, Marie de Balazuc, qui épousa
Gabriel de Hautefort, marquis de Lestrange, et lui porta la seigneurie de
Montréal. M. Mazon ajoute "Notons, à ce propos, à la date du 18 avril 1708,
le mariage de Jeanne de Hautefort avec Pierre Fayolle, un simple marchand de
Montréal. Ils eurent une fille appelée Marie, et l’on voit figurer à son
baptême comme parrain noble François de Rochier, de Joanas, et comme
marraine, Louise de Beaumont-Brison. Noble Christophe d’Agrain est parmi les
témoins. Ces alliances, très fréquentes entre la bourgeoisie et la noblesse,
prouvent que celle-ci était loin de constituer, comme on le croit
généralement, une caste fermée aux classes inférieures. Il serait même,
croyons-nous, facile de prouver par une foule de faits authentiques, que la
distance entre les classes sous l’ancien régime était beaucoup moindre
qu’elle ne l’est entre les simples citoyens de nos jours et la noblesse
d’argent et de spéculation véreuse qui occupe une si large place dans la
nouvelle société républicaine". En 1769, Charlotte de Lestrange, héritière
de sa famille, épousa son cousin, Urbain de Merle de La Gorce, et c’est leur
fils, Emmanuel, marquis de La Gorce et de Montréal, mort sans enfant après
la Révolution, qui fut le dernier seigneur de Montréal.
Implanté sur une hauteur, le village de Montréal domine la vallée de la
Ligne et la route départementale D5, à quelques kilomètres au sud-ouest de
Largentière. Montréal est un bourg d’origine castral. Le cœur du village
actuel, dont de nombreuses maisons ont conservé des caractères
architecturaux médiévaux et modernes, s’est développé autour de deux
châteaux immédiatement voisins. Ces deux châteaux ont pour origine, comme il
est fréquent dans le Midi, une coseigneurie ; celle-ci est attestée dès la
première moitié du XIIIe siècle. L’état de conservation des deux châteaux de
Montréal est assez dissemblable : pour l’un, qui correspond peut-être au
"château vieux" mentionné en 1255, il ne subsiste pour l’essentiel qu’un
donjon ; en revanche, le second est un ensemble complexe dont le noyau
originel du XIIIe siècle a été transformé et agrandi jusqu’au XXe siècle. Le
château de Montréal, le "château neuf", encore habité aujourd’hui, est un
édifice très bien conservé, dont les évolutions successives depuis la
fortification d’origine sont nettement perceptibles. Le château est implanté
à l’extrémité nord-ouest du village sur un socle rocheux. Il présente
actuellement un plan hexagonal à l’intérieur duquel on distingue le donjon
et des bâtiments répartis entre quatre ailes entourant une cour centrale. Du
XIIIe siècle à nos jours, divers états peuvent être reconnus. Appartiennent
au premier état du château, un haut donjon quadrangulaire, une étroite
chemise maçonnée ainsi qu’un logis que l’on peut aisément interpréter comme
une aula. L’ensemble, remarquablement préservé et d’un intérêt exceptionnel,
fournit un exemple tout à fait significatif de ce que pouvait être un
château au début du XIIIe siècle en Vivarais et plus largement en France
méridionale. Ce château primitif est tout à la fois modeste quant à son
emprise au sol et imposant par sa masse et la verticalité de son donjon
ainsi que par la qualité de ses maçonneries de grès.
Le donjon, qui présente des élévations parfaitement homogènes en appareil à
bossage, mesure 10 m de côté pour une hauteur conservée de 23 m ; ses murs
possèdent une épaisseur constante de 2 m. Cette tour compte quatre niveaux.
Le rez-de-chaussée est une basse-fosse en partie creusée dans le rocher.
Presque aveugle, elle est éclairée par un seul jour. Postérieurement, ce
niveau a été utilisé comme citerne ; le premier étage, qui est le plus riche
en éléments de confort et d’habitabilité, était séparé de la basse-fosse par
un plancher. L’accès au donjon se faisait à ce niveau par une porte surmonté
d’un arc très légèrement brisé. La pièce est éclairée par quatre jours, un
par côté, très étroits en façade mais très ébrasés à l’intérieur. Dans le
mur est, sous le jour, sont aménagées deux niches ; l’une avait fonction
d’évier. Dans le mur nord, se trouve l’orifice d’un conduit porte-voix
ménagé dans l’épaisseur du mur et correspondant avec l’étage supérieur ; le
second étage repose sur une voûte. Le passage du premier au second niveau se
fait par un escalier de pierre ménagé dans l’épaisseur du mur ; du dernier
et troisième étage, qui reposait sur un plancher, ne sont conservées que
l’arrivée de l’escalier de pierre venant du second niveau et quelques
assises des murs périmétraux.
Dans le courant du XIVe siècle, sans doute dans la seconde moitié de ce
siècle, le château connaît une phase de travaux importants qui se traduit
par la construction d’une seconde enceinte, plus étendue que la première
tout en reprenant le plan de celle-ci, et par la construction d’un grand
bâtiment en L accolé aux courtines de cette seconde enceinte. Au XVe et au
XVIe siècles, le château de Montréal connaît d’importantes modifications
qui, tout en préservant le noyau originel, vont profondément transformer le
plan et les élévations du château (réorganisation du château autour de
quatre ailes s’élevant désormais sur trois niveaux, construction d’une tour
d’escalier, création de galeries de circulation extérieure, etc.). Il
acquiert alors pour l’essentiel l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui : ces
modifications en font une demeure d’apparat plus confortable et plus
fonctionnelle tout en mettant en œuvre de nouveaux éléments de défense
active (mâchicoulis, ouvertures de tir pour armes à feu, échauguettes). Les
aménagements des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles se caractérisent
essentiellement par le percement de nouvelles ouvertures, par la
construction d’annexes (hangars, remises) et d’escaliers. (1)
Éléments protégés MH: le château, y compris l'emprise foncière de la cour
dite "verger" au nord et de l'avant-cour au sud, ainsi que la tour :
inscription par arrêté du 28 décembre 2000.
château de Montréal 07110 Montréal, tel. 04 75 89 91 81, le donjon mesure
presque trente mètres sur sa hauteur, les visiteurs ont la vue à 360°,
animations médiévales du 7 juillet au 25 août tous les jours sauf samedi de
10h 30 à 13h et de 15h à 19h. Location du château pour mariage, séminaire,
film... et également deux chambres d'hôtes.
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