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Château de Peyraud (Ardèche)
 
 

     Sur sa belle terrasse et adossé à sa montagne boisée, Peyraud, château du XVIIIe siècle, voit à ses pieds rouler rapide, sur une grande étendue, le beau fleuve aux flots bleus. La situation de Peyraud commandant cette vallée qu’enrichit la superbe voie fluviale, a, de tout temps, attiré les grands seigneurs non seulement amis de la belle nature mais aussi et surtout de la source de revenus très appréciable que leur procurait le péage. Sans doute la vallée du Rhône demandait des ouvrages considérables de défense, comme nous le verrons, mais les hauts et puissants seigneurs ne dédaignaient pas de voisiner avec le beau fleuve qui pour eux roulait des flots d’or. Ils savaient s’y dresser des donjons dans lesquels ils s’offrirent tout le confortable connu de leur temps. Peyraud appartint d’abord à une famille qui porta ce nom. Le comte de Charpin-Feugerolles et M. G. Guigne, dans le "Cartulaire de Saint- Sauveur-en-Rue", nous fournissent la note suivante: "Peyraud, Peyraudo (Hugo de), officialis curiæ Viennæ. Hugues de Peyraud, official de la cour de Vienne". La seigneurie de Peyraud, en Vivarais, a donné son nom à une maison éteinte dès la fin du XIIIe siècle. Ses armes devaient être "D’azur, à la croix d’argent". Cette seigneurie passa ensuite aux Roussillon, marquis d’Annonay, illustre maison et une des plus puissantes au temps de la féodalité. Elle possédait de nombreuses seigneuries en Vivarais, en Dauphiné, Lyonnais et Forez. Peyraud fut vendu, en 1329, par Jean de Roussillon, à Guillaume de Fay, dit Coquart, bailli de Forez, Velay et Vivarais.
Le château de Peyraud fut plusieurs fois démoli. Le dernier fut construit au commencement du XVIIIe siècle. Albert du Roys, dans son Album du Vivarais, nous raconte que vers le milieu du XIVe siècle, Aymar de Roussillon eut avec l’Église de Lyon des différends qui se terminèrent par une guerre. Il battit les champions de l’archevêché qui étaient Bernard de Varey et Aymar de Villeneuve. Il les fit prisonniers, les jeta au cachot et, par pure cruauté, fit arracher une dent à Aymar de Villeneuve. Le roi qui était à Avignon fut si outré de cette conduite, qu’avant de revenir à Paris, il fit raser le château de Peyraud et deux autres places fortes qui appartenaient au sire de Roussillon. Peu de temps après, Arnaud de Fay devint seigneur de la terre de Peyraud par suite d’un mariage qu’il avait contracté précédemment avec une parente d’Aymar de Roussillon, marquis d’Annonay. Arnaud de Fay, avec l’autorisation du roi, fit relever la bâtisse en ruines. Les Fay avaient donné une grande importance à leur château. C’était un de ces manoirs vastes et somptueux, comme ceux de Tournon, Crussol, La Voulte ou Rochemaure, qui commandaient la rive droite du Rhône. François de Fay, baron de Peyraud, était colonel de cavalerie dans les armées protestantes du Languedoc. Il s’empara, en 1562, avec l’autorisation de son général, le baron des Adrets, du couvent des Célestins ou château de Colombier. Mais il empêcha qu’on y commit aucune espèce de désordre. Son fils, plus fougueux huguenot, s’empara des châteaux de La Barge et de Serrières. Il se mit, comme au temps de l’anarchie féodale, ajoute Albert du Boys, à enlever les convois de marchandises qui passaient le long du Rhône sous les murailles de sa terrasse.
Le sénéchal de Lyon, à la tête de quelques compagnies royales, vint mettre ce noble séditieux à la raison. A l’aide de deux canons et de quelques couleuvrines, il battit en brèche avec tant de vigueur les deux châteaux de la Barge et de Peyraud, que les garnisons demandèrent à se rendre. Pendant qu’on parlementait, le sire de Peyraud s’échappa, avec quelques hommes déterminés, par une porte de derrière, du côté de la montagne. Plus de vingt ans après, sous le règne d’Henri IV, quand on reconstruisit le château de Peyraud, on trouva une grande quantité de boulets provenant du siège de 1574. Le dernier des Fay-Peyraud ne laissa qu’une fille mariée au Président de Saint-Priest. M. E. Nicod, dans la Revue du Vivarais, 1903, nous donne d’intéressantes notes d’après lesquelles, Jeanne-Marie de Fay épousa messire Denis-Emmanuel de Guignard, vicomte de Saint-Priest, seigneur de Chasselay, Veyssilieu, Surgy, Croissia, Buffières, président à mortier au Parlement de Grenoble et veuf de Catherine de Lescot de Chasselay. Par des notes écrites de sa main, elle raconte son mariage et ses affaires: "Le 20 mars 1716, j’ai passé articles de mariage avec Monsieur le Président de Saint-Priest et, le 4 du mois suivant, je l’ai épousé dans l’église de Saint-Maurice de Vienne. Le 1 er novembre de la même année nous avons passé notre contrat de mariage à Peyraud, devant Maître Desrois, notaire à Champagne. Dans le contrat je me suis constitué en dot 80.000 livres sur ma terre de Peyraud et 15.000 livres en meubles, équipages. Monsieur de Saint-Priest m’a donné pour augment 45.000 livres et pour bagues et joyaux 6.000 livres". Pierre-Christophe Crottier de Chambonas, sieur de Mars, chevalier de Saint-Louis, capitaine de grenadiers au régiment de Penthièvre, acheta, en 1745, de Madame de Saint-Priest (Jeanne de Fay-Peyraud) la terre de Peyraud et se qualifia marquis de Peyraud. Sa petite-fille, Geneviève-Joséphine de Crottier de Chambonas, marquise de Peyraud, épousa, le 3 messidor an IX, Joseph-Prosper-Hippolyte de Barrin, auditeur au Conseil d’Etat et sous-préfet de Castres, sous l’Empire, puis préfet de la Lozère et de la Haute-Vienne, sous les Bourbons. Elle apporta à son mari tous les biens de sa maison. Peyraud passa ensuite aux de Barjac par le mariage de Louise-Charlotte, née en 1812, avec M. de Barjac. (1)

château de Peyraud 07340 Peyraud, propriété privée, ne se visite pas. Restauré et exhaussé sur de vastes et hautes terrasses, il possède une imposante façade à l’est avec un beau jardin en terrasse. Chaleureux remerciements au propriétaire du château pour l'accueil qu'il nous a réservé lors de notre passage !

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Châteaux Historiques du Vivarais par Florentin Benoit d'Entrevaux (1861-1925) Ch. NORMAND, Imprimeur (1914).

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