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Château de Rochecolombe (Ardèche)
 
 

         Le château de Rochecolombe apparaît vers XIIe siècle. Il est mentionné pour la première fois dans la documentation en 1170, concédée à la famille d'Ucel par les comtes de Toulouse. Dans le courant de la première moitié du XIIIe siècle, la famille de Vogüé, originaire de la seigneurie voisine, acquiert le château et la seigneurie de Rochecolombe. Les Vogüé deviennent ainsi les seigneurs de Rochecolombe, et viennent y résider. Ils y demeurent jusqu'au début du XVIIe siècle, les troubles des guerres de religion les contraignent à quitter le château, alors incendié. Abandonné, le château de Rochecolombe tombe peu à peu en ruines. De nos jours, seuls quelques vestiges sont visibles au sommet de l'éperon rocheux. Leur étude permet de retracer les principales phases d'évolution du château selon les époques et sa fonction. Le premier château construit au XIIe siècle se caractérise par la présence d'un petit donjon carré, entouré d'une courtine, le tout étant installé sur un éperon rocheux barré par un fossé taillé dans le rocher. C'est une disposition des plus courantes dans les régions montagneuses du sud de la France qui répond à la construction des mottes castrales dans les régions de plaine. De cette époque on peut encore voir le fossé, la courtine, la base du donjon taillée dans le rocher et la trace de quelques bâtiments occupant les alentours du donjon, dont une citerne. Ce château, bien loin des châteaux forts, ne présentait aucun confort. Vraisemblablement, seul devait y résider un officier chargé de représenter le seigneur sur les lieux.

Le marquis de Vogüé donne à ses enfants la description suivante du château de Rochecolombe dans "Une famille Vivaroise". "Figurez-vous un rocher escarpé, se détachant de la falaise calcaire, au fond d’un cirque; la langue de terre qui le relie à la falaise est coupée par une fissure naturelle, dont la main de l’homme a fait un fossé profond, taillé en plein roc; sur le petit plateau ainsi isolé, le château, solidement et fièrement assis; du côté de la falaise, une haute courtine, que dominait un donjon carré aux épaisses murailles, couronnait l’escarpe du fossé et rendait tout approche impossible; des trois autres côtés, le vide, le rocher continué par une enceinte flanquée de tourelles. Une seule entrée dans un angle rentrant; pour l’atteindre du dehors, un sentier, serpentant le long d’une pente abrupte, aboutissant à une porte de fer, au fond du fossé; de l’autre côté, le village, dévalant le long de la falaise, comme une avalanche de pierre. Entre cette porte et celle du château, les maisons, accrochées au rocher, et se confondant avec lui, bordant l’unique rue, en escalier, de leurs murailles grises; blotties dans l’ombre du donjon féodal, comme des poussins sous l’aile protectrice d’une mère vaillante, couvrant elles-mêmes la porte du château de l’obstacle de leurs masses superposées. Image saisissante de l’association féodale: le manoir protégeant la chaumière, la chaumière nourrissant le manoir et concourrant à sa défense. Entre l’un et l’autre, dans ce coin retiré, les rapports ont toujours été bons; nos annales n’enregistrent aucune trace de violence; le temps seul a eu raison de l’association.

Le château d’abord, le village ensuite ont été successivement abandonnés pour les séjours plus accessibles et des régions plus hospitalières; les pierres du rempart ont roulé dans le ravin; celles du logis seigneurial ont servi à construire des bâtisses modernes. Seule, la petite église s’est maintenue, symbole de l’idée qui demeure au milieu de l’écroulement des choses; ses voûtes ont résisté; son petit campanile dresse encore ses arcades superposées devant l’entrée ruinée du château; à l’intérieur, les voûtes d’ogives, les chapiteaux à crochets accusent le commencement du XIIIe siècle; un naïf bas-relief des douze apôtres, une curieuse monstrance en pierre ajourée signalent des additions faites au XVIe siècle; devant l’autel une dalle carrée recouvre l’entrée du caveau solitaire où dorment dans l’oubli et l’abandon dix générations de seigneurs et de dames de Rochecolombe. Le dernier pour lequel la pierre s’était soulevée est Balthazar de Vogüé, chevalier de Malte, qui vint mourir, en 1630, au foyer paternel, ses caravanes achevées, tandis que son frère Gaspard, tué en capturant une frégate turque, trouvait au fond des eaux bleues de la Méditerranée la sépulture du marin. Le silence s’est fait sur les tombes et sur les ruines, silence à peine troublé en hiver par le bruit du torrent se brisant sur les rochers, en été par le cri des pigeons sauvages qui tournoient au-dessus de son lit desséché. L’âme des ancêtres anime seule ces solitudes pour leur descendant, venu près d’eux en pèlerin de la piété familiale et qui trouble leur sommeil de sa respectueuse curiosité. Pour lui, les ruines se peuplent de souvenirs" Marquis de Vogüé. Nous n’avons pu résister à l’envie de transcrire ici cette belle page. (1)

château de Rochecolombe 07200 Rochecolombe, propriété privée, ne se visite pas, vestiges.


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source de la photo par satellite : https://www.google.fr/maps

 
 


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    Châteaux Historiques du Vivarais par Florentin Benoit d'Entrevaux (1861-1925) Ch. NORMAND, Imprimeur (1914).

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