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Château de Clavières à Saint-Agrève
 
 

  Personne n’était plus qualifié que notre savant compatriote, M. A Mazon, pour nous parler de Saint-Agrève et des châteaux qui en dépendaient, aussi est-ce à lui que nous emprunterons, en partie, la notice qui va suivre. Le château de Clavières, à 1200 mètres à l’est de Saint-Agrève, était possédé avant 1359 par un Clavières qui, d’après Aubaïs, était originaire du Gévaudan. L’auteur de la branche de Tournon du Vergier, Antoine, fils de Jacques de Tournon et de Jeanne de Polignac, épousa, le 6 mai 1502, Marie de Clavières, fille et héritière de noble Artaud de Clavières. Marie était orpheline; ses témoins sont Claude des Bannes, son oncle et tuteur, et Louis de Montmeyran, son cousin germain. (Le contrat de mariage se trouve clans l’ouvrage de l’abbé Garnodier). D’autres documents mentionnent vers le même temps un Vital de Clavières, dont le fils, Bernard, écuyer, épousa, en 1523, Jeanne Boussun dite de Villeneuve. Anne ou Annet, fils de Bernard, se distingua par son zèle en faveur de la cause royale et catholique. Son château avait été occupé par les protestants, en 1577. Dès le mois de janvier 1577, Barghac, un ancien chanoine du Puy, devenu capitaine protestant, ayant sous ses ordres environ 2000 hommes, occupa pour Damville, alors avec les protestants, un certain nombre de places du Velay et du Vivarais, notamment Saint-Agrève, Fay, Beaudiner et Langogne. Le baron de Saint-Vidal ayant alors demandé des renforts à Mandelot, à Lyon et à Saint-Herem, le gouverneur d’Auvergne se mit à la poursuite de Barghac, qui évacua la plupart des places qu’il avait occupées. Saint-Vidal prit Saint-Paul de Tartas et Langogne (mars 1577), mais il n’osa pas attaquer Saint-Agrève, où Barghac avait laissé pour commander dans le haut Vivarais, un capitaine Lacroix, lequel s’était établi fortement dans ce lieu, en se formant une ligne de défense par l’occupation des châteaux de Rochebonne, Clavières, Truchet, Lamastre et La Bâtie.
Comme nous l’avons vu la maison de Clavières florissait en Vivarais, dès le XIVe siècle. Elle a donné un chevalier de Malte, en 1605, des officiers supérieurs à l’armée et fut maintenue dans sa noblesse par jugement souverain du 12 décembre 1669, en la personne de Just-Antoine de Clavières, seigneur de Saint-Romain, fils de Just-François-Gabriel de Clavières, seigneur de Saint-Romain, Martinas et autres places. Il fut chargé, le 22 mai 1698, des poursuites contre les usurpateurs des titres de noblesse. Une branche de cette maison passa en Lyonnais où elle donna, au milieu du XVIIIe siècle, un échevin de la ville de Lyon. Elle est actuellement représentée dans le Rhône. Nous trouvons de nombreux actes intéressant cette famille dans nos archives départementales et communales. La branche aînée de cette maison possédait, avec le cas tel de Clavières, la seigneurie de Saint-Agrève et prenait le titre de comte de Saint-Agrève. Elle s’éteignit au milieu du XVIIIe siècle en la personne de demoiselle Albertine de Clavières qui, par la mort de ses deux frères sur le champ de bataille, se trouva héritière de tous les biens de sa maison. Elle avait épousé, en 1725, le comte Guillaume-Antoine de Bouille. Une branche cadette eut pour auteur Jean-François-Gabriel de Clavières qui épousa, en 1659, demoiselle Anne du Bessé, dame de Saint-Romain-Valmordane et Boucieu, dans le Haut-Vivarais, jadis patrimoine d’une branche de la maison de Fay-Etables. Cette branche s’est éteinte seulement en 1827, en la personne du comte Armand-Louis-René de Clavières, mort sans postérité. Sa sœur avait épousé, en 1797, Athanase de Chazotte-Carrière, dont les descendants se qualifient aujourd’hui comtes de Clavières.
C’est aussi de cette branche des Clavières-Saint-Romain que sortit celle fixée en Lyonnais et reconnue par acte reçu à Tournon (Dorel, notaire), le 29 décembre 1788: "Messire René-Jean-Antoine de Clavières, seigneur de Saint-Barthélemy, Saint-Romain et autres places, habitant pour lors la ville de Tournon; sur le vu des titres et généalogie de sa maison, et sur le vu des titres qui lui ont été communiqués par Messire Gabriel de Clavières, fils de Messire François de Clavières, de la ville de Lyon, reconnaît que ledit Messire François de Clavières descend en bonne, vraie et légitime lignée d’une branche cadette de ladite maison de Clavières". Le fief de Clavières fut ensuite possédé, avant 1775, par les Bollon, famille originaire de Saint-Agrève. M. Bollon, juge de Saint-Agrève, en 1607, est qualifié d’écuyer. Il dresse, le 21 juin de cette année, un procès-verbal établissant le sac de Saint-Agrève. Nous trouvons plusieurs reconnaissances du XVIIe siècle intéressant cette maison. Le 15 décembre 1670, reconnaissance par sieur Jean Bollon, docteur ès droits, juge de Saint-Agrève, pour son domaine de Perrier. Le 25 décembre 1670, reconnaissance de M. Claude Bollon, docteur ès droits, juge de Saint-Agrève, pour son domaine de Meifresches. Le 26 octobre 1676, reconnaissance de Ennemond Bollon, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, mari et maître des biens de dame Magdeleine Freidier, habitant à l’Estras, faubourg de Saint-Agrève, rappel de la reconnaissance de sieur François Lamy, du 15 avril 1671. Cette famille a fourni plusieurs juges et maires de Saint-Agrève. (1)
La maison forte primitive se compose d'une tour isolée au nord et d'un corps de logis avec tour d'angle au sud contenant un escalier en vis. Au XVIIe siècle le corps de logis est agrandi et relié à la tour nord, prenant ainsi sa forme actuelle. Au milieu du XVIIIe siècle Clavière est mentionné sur la carte de Cassini mais le château n'y est pas représenté. En 1911, une importante campagne de travaux touche les parties supérieures de l'édifice; sous l'égide d'Etienne Paume, architecte lyonnais, les deux tours tronquées et couvertes d'un toit en appentis sont surélevées et coiffées d'un toit conique en ardoises tandis que la toiture du corps principal est refaite. On peut penser que l'harmonisation des ouvertures du bâtiment est réalisée à cette date. Le cadastre de 1981 montre ce domaine ceint d'un mur de clôture avec un étang et une ancienne porcherie. A proximité de la tour nord; deux cheminées datables du XVIIIe siècle ont été rapportées dans le rez-de-chaussée surélevé du corps de logis. Le corps de logis, rectangulaire, est marqué par une reprise de construction: une chaîne d'angle est visible au centre de l'élévation postérieure, côté nord. Les murs sont en moellons de granite montés en petit et moyen appareil. Les encadrements des ouvertures et les chaînes d'angle sont en pierre de taille. La toiture est recouverte d'ardoise. Chaque tour est coiffée d'un toit conique, le corps de logis est surmonté d'un toit à longs pans avec croupes. Côté sud, il est desservi par un escalier en vis demi hors oeuvre, en maçonnerie, situé dans la tour de la façade principale à quatre travées et quatre niveaux. L'édifice comporte un étage de soubassement (cave voûtée en berceau), un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré surmonté d'un comble à surcroît. La tour nord comporte trois étages carrés. Une remise agricole en rez-de-chaussée jouxte le château et donne sur la cour ; elle est surmontée d'un toit à longs pans couvert de lauzes. L'édifice comprend deux cheminées dont une avec four dans l'étage de soubassement. Armoiries de la famille de Clavières: pierre sculptée déposée au pied de la tour escalier, sans doute à l'origine au-dessus de la porte d'entrée de la tour. (2)

château de Clavières 07320 Saint-Agrève, propriété privée, ne se visite pas.

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 château de Clavières à Saint-Agrève  château de Clavières à Saint-Agrève
 
 
 


(1)     Châteaux Historiques du Vivarais par Florentin Benoit d'Entrevaux (1861-1925) Ch. NORMAND, Imprimeur (1914).
(2)
      Source : Atlas des châteaux du Vivarais (Xe-XIIIe siècles) Éditions Pierre-Yves Laffont, en vente sur ALPARA

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