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Gentilhommière vivaroise qui n’avait rien du
luxueux château qui lui succéda. Montivers ancien, avec ses gracieuses
poivrières et sa tour carrée, nous offre une silhouette pittoresque qui fait
rêver les amis du passé; amis de cette vie toute de famille et d’honneur qui
s’y écoulait. L’histoire de cette demeure, comme du reste, de nos nombreuses
gentilhommières vivaroises, mettrait au point bien des faits dénaturés et
redresserait de nombreuses erreurs historiques. Elle ferait revivre gens et
choses et sortir de l’oubli les preux, fondateurs de nos nombreuses maisons
chevaleresques ou notables. Le château de Montivers est situé sur le
territoire de la commune de Saint-André-des-Effangeas, canton de
Saint-Agrève, à 1.500 mètres de l’ancien château féodal de Beaudiné,
aujourd’hui en ruines, qui fut la propriété des maisons de Crussol et de
Romanet, et, à un kilomètre du château de Baumes, qui appartint jadis à la
maison de La Rivoire de La Tourette. Non loin de là se trouvait la
commanderie de Devesset, l’une des plus importantes de la Langue d’Auvergne,
appartenant à l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem. Le château primitif de
Montivers devait, selon l’hypothèse la plus accréditée, avoir été construit
aux débuts du XIIIe siècle. C’était une maison-forte composée d’un gros
corps de bâtiment rectangulaire flanqué de deux donjons massifs. Il fut, en
partie, reconstruit et transformé, mais dans des proportions bien moins
importantes, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par Mademoiselle
Gabrielle de Vire du Liron, dame de Chalendar de Lamothe, veuve en premières
noces de noble Jean de Montaignac, seigneur de Montivers. La terre de
Montivers passa à Antoine de Vire de Liron, frère de Gabrielle, marié à
Colombe-Pierrette Pichon de Vanosc. Charles de Liron de Montivers, leur
fils, épousa, en 1822, Azélie de La Croix-Laval dont la fille unique, Amicie
de Monthivers, épousa, le 2 juin 1811, son parent, Antoine-Louis, comte de
La Croix-Laval. Il y a un demi-siècle environ, l’ancien manoir fit place à
un château de style gothique que fit construire Antoine-Louis, comte de La
Croix-Laval.
La maison de Bronac semble avoir la première possédé Montivers. Le 25
novembre 1352, noble Hugues de Bronac, seigneur de Montivers, prête hommage
à noble et puissant Guillaume Bastet, seigneur de Crussol et seigneur de
Pierregourde, pour le franc-fief et noble des lieux et terroir de Montivers.
Par un autre acte de 1352, Guillaume Bastet, seigneur de Crussol, donne à
Hugues de Bronac, châtelain de Montivers, les rentes du château de Beaudiné,
moyennant la somme de 200 livres à payer au seigneur de Solignac. Le château
de Montivers passa ensuite à la maison Iserand de Chanelosc. Le 15 novembre
1470, noble Louis de Chanelosc, seigneur de Montivers, fonda, en l’église de
Saint-André-des-Effangeas, une chapelle sous le vocable de Sainte Anne. Il y
nomma Mre Boron vicaire de Saint-Julien. En 1492, le seigneur de Montivers
et le sieur des Boscs passent un traité de partage d’eau. Guillaume de
Montaignac testa le 30 novembre 1553. Il avait épousé, le 21 juin 1536,
Jeanne de Montivers, fille et héritière de Annet de Montivers, de la Maison
Iserand de Chanelosc, qui, en 1508, était châtelain de Beaudiner. Ils eurent
entre autres Noble Pierre de Montaignac, écuyer, seigneur de Montivers,
marié le 10 janvier 1565, à demoiselle Louise de Clavières, fille de Jean de
Clavières et de demoiselle de Villeneuve. Melchior de Montaignac, leur fils,
épousa demoiselle Françoise de Pélissac, fille de noble Claude de Pélissac,
seigneur de Pélissac, dont vint Noble Claude de Montivers, seigneur de
Montivers, marié le 24 mai 1618, à demoiselle Souveraine de Beaulieu, alias
Boulieu, fille de noble Christophe, seigneur du Mazel, et de demoiselle
Souveraine des Champs. Ils eurent entre autres enfants Noble Nicolas de
Montaignac, écuyer seigneur de Montivers et de Villeneuve, marié, le 29 mai
1650, à demoiselle Jeanne de Pinha, sœur de Claude de Pinha, seigneur de la
Tour et de Fours et de Florimond de Pinha, sieur d’Aulagny.
Noble Nicolas de Montaignac fut maintenu dans sa noblesse par jugement
souverain, en 1669. Il eut douze enfants parmi lesquels Pierre-Florimond de
Montaignac, seigneur de Montivers, marié à demoiselle
Jeanne-Marie-Magdeleine Desprès de la Suchère, fille de Jean-Antoine Desprès,
seigneur du Chastelard et de la Suchère. Leur fils noble Jean-Joseph de
Montaignac, écuyer seigneur de Montivers, de Villeneuve et de la Suchère,
marié, le 16 novembre 1744, à Marie-Marguerite-Gabrielle de Vire de Liron,
fut le dernier seigneur de Montaignac, seigneur de Montivers. Comme nous
l’avons vu, Montivers passa aux de La Croix-Laval. Antoine-Louis, Comte de
La Croix-Laval, qui avait épousé sa cousine Amicie de Monthivers, était fils
de Jean de La Croix-Laval, chevalier de la Légion d’Honneur, député et maire
de Lyon, et de Catherine Mogniat de l’Ecluse. Le titre héréditaire de Comte
lui a été donné par Pie IX en 1868, pour les services rendus par lui au
Saint Siège. Ils eurent trois enfants dont Jeanne de La Croix-Laval;
Elisabeth de La Croix-Laval, mariée à François-Samuel, baron de
Saint-Trivier; et Marie-Antoine-Rémy, comte de La Croix-Laval, ancien zouave
pontifical, ancien lieutenant aux Mobiles de l’Ain, chevalier de l’Ordre de
Saint Grégoire le Grand, marié à Marie-Gabrielle-Cécile de Noailles, fille
de Marie-Alfred, comte de Noailles, et de Marie de Beaumont. De ce mariage
naquirent quatre enfants dont Marie-Régis-Alfred, décédé le 12 août 1906;
Maurice de La Croix-Laval qui suit; Marie-Jean-Alexis de La Croix-Laval et
Marie-Madeleine, décédée le 8 décembre 1902. Marie-Léon-Gabriel-Maurice,
vicomte de La Croix-Laval, licencié ès sciences, épousa, le 29 juin 1911,
Marie-Félicie-Thérèse de La Rivoire de La Tourette, fille de
Marie-Antoine-Emmanuel de La Rivoire, marquis de La Tourette, ancien
officier de cavalerie, conseiller général de l’Ardèche, chevalier de l’Ordre
de Saint Grégoire le Grand, et de Marie-Marguerite Aubry. De ce mariage est
né Marie-Antoine-Rémy-Alfred de La Croix-Laval. (d’après les notes
communiquées par M. Maurice, vicomte de La Croix-Laval). (1)
Vers 1857, les Lacroix Laval font construire un nouveau château avec
dépendances, attribué à l'architecte Pierre Martin, sa conception se
rattache aux théories médiévales du XIXe siècle. Il est constitué d'un
quadrilatère, les angles sont flanqués d'échauguettes sur la face arrière et
de tours circulaires sur l'élévation principale. La dernière Comtesse
Lacroix-Laval a vendu la propriété à la fin du XXe siècle (1984). Le
château, de plan rectangulaire symétrique, possède un sous-sol couvert de
voûtes en berceau de brique, voûte d'ogives dans la chapelle, lambris de
couvrement dans les salons du premier étage. Escalier extérieur à un degré
droit prolongé par une terrasse à garde corps sur façade principale.
Escaliers intérieurs droits montant au 1er étage. Escalier d'honneur
tournant sur trois étages. Toit en ardoises à croupes avec fenêtres de
lucarnes et tours à toit conique. Dépendance agricole de plan en U, à un
étage et un comble à surcroît, toit en tuiles plates mécaniques sur les
longs pans, noues et croupes. Bergerie en rez-de-chaussée, toit en tuiles
creuses, avec longs pans et pignons couverts. Conciergerie de plan
symétrique et bâtiments latéraux en rez-de-chaussée, toit en ardoise à longs
pans.
Éléments protégés MH : le château en totalité, sa ferme et ses communs
façades et toitures, son potager avec sa clôture, le parc et la serve, la
loge d'entrée façades et toitures ainsi que le mur de clôture du domaine et
les parcelles sur lesquelles ils se trouvent: inscription par arrêté du 12
octobre 2007. (2)
château de Montivert 07690
Saint-André-en-Vivarais, deux mille mètres carrés de recoins, d'histoires et
de curiosités vous attendent au sein de cet exceptionnel monument historique
aux décors se reconstituant peu à peu au fil des années, assurant ainsi à
Montivert un visage changeant année après année au gré des restaurations en
cours. Ouvert au public sur rendez-vous.
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