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Le château de Soras, avec ses
tours et tourelles, sa terrasse à la française et son encadrement de vertes
prairies vallonnées et tachetées de bosquets ombreux, est situé non loin du
chemin de Colombier-le-Cardinal à Saint-Cyr, près de ce dernier village, et
à un kilomètre de la route d’Annonay à Andance. Saint-Cyr au XIVe siècle
dépendait de Thorenc pour certains droits féodaux. Une partie de sa décime
relevait de ce fief. Nous voyons en 1317 "Pons Meyfrédi de Torencho
domicellus" faire hommage (acte reçu Volosan) à noble Bertrand de Lavieu,
coseigneur de Thorenc, de sa part de décime: "quecumque sit et ubicumque
percipiatur décima Sancti Cirici in parrochia Sancti Cirici et extra"
(Archives de Soras). N’étant pas sur une grande voie de communication, mais
se tapissant à l’abri des arbres dans un repli de terrain, la demeure
primitive de Soras dut échapper à plus d’une incursion des routiers.
Entourée de champs de bataille, elle semble être également restée indemne au
milieu des troubles des guerres religieuses du XVIe siècle. Du reste, rien
ne devait, à ce moment-là, tenter la cupidité de la soldatesque, vrai mobile
de la plupart des crimes et pillages commis alors, dans un camp comme dans
l’autre. A l’époque de ces dernières guerres, les Barberon possédaient déjà
ce domaine; le 10 octobre 1541, Maître Claude Barberon avait obtenu quelques
décharges sur ses possessions de Saint-Cyr. Sous Louis XIII, le marquis de
Saint-Chamond, seigneur de Thorenc, donnait l'autorisation à Jean de
Barberon "de bastir une maison avec créneaux, cul de lampes, pigeonnier,
garenne et estang, l’affranchissant de toutes charges comme courvée, guet et
garde, gelinage, bouverage et siverage dans l’estendue de 150 sesterées de
terre autour de sadite maison, moyennant trois baraux de vin, mesure de
Thorenc, de rente annuelle".
Par deux actes du 14 août et 7 septembre 1619, reçus Maître Léorat, notaire
royal, en faveur de noble Jean de Barberon, était érigé en fief le domaine
de Soras, comprenant les terres de la Pinée et de Fontanes. En 1672, le 11
octobre, Siméon Veyre fit l’acquisition du château de Soras pour jouir de
tous les privilèges y attachés. Ses descendants y rejoignirent la terre de
Fontanes passée entre temps à noble Jean Lombard, époux de Suzanne de
Barberon, à son fils autre Jean Lombard de Barberon, époux de Marie de Belly,
dont il eut Claude et Jean, co-seigneurs dudit Fontanes; ce dernier avait
épousé, le 15 janvier 1738, demoiselle Suzanne Gourdan, dont il n’eut pas d'enfaut.
Jean de Barberon, d’après son testament (reçu Coupa, notaire) le 22
septembre 1623, est dit conseiller du roi, receveur général du taillon de
Lyonnais, trésorier payeur de la gendarmerie de France, fils de Madame
Marguerite de Losme, il avait épousé Anne de Caron. Ces de Caron
contractèrent les plus belles alliances avec les Chaste de Clermont, de
Montchal et de Mayol. Ils portaient "d’argent, au chevron de gueules,
accompagné d’un trèfle de sinople, au chef d’azur chargé de trois étoiles
d’or". Quant à la famille Lombard que nous voyons relever le nom de Barberon,
c’était une branche des Lombard de Mars et de Quincieux. Parmi leurs
alliances, nous trouvons Chomel, de Missolz, Girodon-Pralong, Canson,
Chabert de Jullien et Traversier de la Saigne du Monteil. Les armes
attribuées aux Lombard de Barberon sont "d’azur à deux fasces d’or, la
première fasce chargée d’un barbet de gueules". Le domaine de la Pinée,
après celui de Fontanes, vint se joindre pour encadrer comme autrefois le
château de Soras. Depuis Siméon Veyre, seigneur de Soras, ses descendants
directs, à travers trois siècles, en restent détenteurs. M. Louis de Soras
était au commencement du XXe siècle propriétaire du fief érigé pour noble de
Barberon, et intégralement reconstitué entre ses mains. De son alliance avec
mademoiselle Marguerite Coste il a eu Marie-Antoinette, mariée à M. de
Parisot de la Boisse, et Henry, née le 10 juillet 1891. La famille de Soras
compte de nombreuses alliances locales, entre autres avec les de Montchal,
Albert Fournat d’Ay et de Brézenaud, la Lombardière de Canson; elle a poussé
des rameaux dans le Velay, le Dauphiné et le Lyonnais. (1)
château de Soras 07100 Saint-Cyr, propriété privée, ne se visite pas.
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