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Construit par Claude de Tournon, évêque de Viviers (1495-1542) ce château
forme un quadrilatère avec quatre tours rondes arasées et une tour
d'escalier au célèbre degré, dont les crénelages furent rasés en 1793.
L'évidement central de l'emmarchement, analogue à celui de la tour Nicolay
de Bourg, marquait une structure rare également rencontrée à Lyon
(Saint-Jean). La cour intérieure aux meneaux vigoureux évoquait la
Renaissance tourangelle avec sa galerie de trois travées sous voûte d'ogives
face aux corbeaux d’une autre galerie ruinée. Une salle d'honneur de 17
mètres ornée d'une cheminée imposante occupait l'aile ouest. Mazon signalait
bien celle-ci en 1880, "avec ses belles sculptures", mais trop discrètement
pour que, l'opinion alertée, elle fût classée. Elle vécut donc et disparut
ignorée de tous, jusqu'en 1914 où, achetée par un antiquaire d'Alès 5000
francs, elle gagna Paris et de là Philadelphie en 1930. Le Musée d'Art de
Philadelphie nous la fit connaître vers 1960 en nous questionnant sur son
origine et ses armoiries. Sans ce problème héraldique, le musée de
Philadelphie eût gardé son secret.
Ancien aumônier d'Anne de Bretagne, et si fastueux dans son mécénat de
bâtisseur que François 1er l'en gronda, Claude de Tournon fit placer la
cheminée primitive, réduite à son entablement sur modillons encadrant
rinceaux et sirènes, dans le plus pur style de cette première Renaissance
dont Blois et le tombeau de Louis XII restent les archétypes les plus
marqués. Sans doute vers 1520. Les Grimoard du Roure, qui acquirent la
seigneurie d'Aiguèze et le Bosquet dans le dernier quart du XVIe siècle y
ajoutèrent un trumeau supérieur dans une ordonnance d'architecture à
frontons et pilastres avec chutes de fruits et personnages étirés, évoquant
aussi parfaitement, l'école de Fontainebleau et Jean Goujon vers 1560. Un
cartouche central porte l'écu émanché des Grimoard du Roure sommé des clefs
pontificales, en souvenir du pontificat d'Urbain V, gloire de la famille. La
liaison des deux parties est si étroite dans la diversité des inspirations
de ces deux écoles, Blois et Fontainebleau, qu'elle compose en un ensemble
de grande valeur dont il nous faut pleurer la disparition, ajoutée à tant
d'autres merveilles françaises.
Éléments protégés MH: le château du Bosquet en totalité : inscription par
arrêté du 2 septembre 2003. (1)
château du Bosquet
07700 Saint-Martin-d'Ardèche, propriété privée, ne se visite pas.
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