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Château de Crussol à Saint-Péray
 
 

       Excelsior !... N’est-ce pas le cri de cet audacieux qui éleva son donjon au faîte de cette falaise inaccessible. Au nord-ouest du château, dans une pente rapide de la montagne, sont venues se grouper les maisons des vassaux. Plusieurs enceintes existent encore avec leurs portes fortifiées. Crussol, dans une position bien faite pour défier les plus braves, commandait au pays environnant: à la vallée du Rhône, à plusieurs défilés de nos montagnes, et à la ville de Valence elle-même qui, vue de ce nid d’aigle, paraît être son humble vassale. De très loin, on aperçoit ces ruines qui se dressent et se découpent dans le ciel. Le sire de Bastet plaça si haut son donjon, et son courage était si réputé à cent lieues à la ronde que le puissant comte de Poitiers le trouva digne de sa fille Béatrix. M. Henri Chevalier, dans le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Chaffre du Monastier, fait mention du château de Crussol dans une charte de 936. Le plus ancien seigneur de Crussol connu était Giraud Bastet, sa femme se nommait Agnès, il avait un frère, Guillaume Bastet de Crussol, et eut pour descendant Guy et Adalbert. Guy eut pour fils Giraud Bastet. Jean Bastet, qui testa en 1337, fut marié à Béatrix de Poitiers. Leur petit-fils, Giraud (1412-1463), eut plusieurs enfants et, entre autres, Galienne et Louis qui fut grand panetier de France, gouverneur du Dauphiné. Louis de Crussol avait épousé, en 1461, Jeanne de Lévy ou Lévis. Il écartela ses armes de celles des Lévis, qui sont: d’or, à trois chevrons de sable. Son fils Jacques 1er de Crussol lui succéda et fut sénéchal de Beaucaire et de Nîmes. Il se trouva à toutes les guerres d’Italie avec Charles VIII et Louis XII. Blessé à la bataille de Fornoue, il mourut en 1524. Il avait épousé, 14 juin 1486, Simone d’Uzès, fille unique et héritière de Jean, vicomte d’Uzès, et de Jeanne de Brancas, qui lui avait apporté en dot le vicomté d’Uzès, à la condition formelle qu’il prendrait désormais le nom et les armes d’Uzès, écartelées de celles de Crussol. Armes des Crussol-d'Uzès: Ecartelé: aux 1 et 4 fascé d’or et de sinople de six pièces; aux 2 et 3, de gueules, à trois bandes d’or (qui est d’Uzès).
Le vicomté d’Uzès fut érigé en duché, en mai 1565, et en pairie, le 17 janvier 1572, par Charles IX. Depuis cette époque, les ducs d’Uzès abandonnèrent leur nid d’aigle pour se fixer dans leur nouvelle résidence. Charles, fils de Simone d’Uzès et de Jacques de Crussol, succéda à son père dans sa charge de grand panetier de France et de sénéchal de Beaucaire et de Nîmes. Il fut de plus gouverneur du Languedoc. Il épousa Jeanne de Genouillac, fille de Jacques de Genouillac, grand maître de l’artillerie du royaume, sénéchal d’Armagnac et de Quercy, et grand écuyer de France. A la suite de ce mariage, les armes des Crussol-d’Uzès furent: Ecartelé: aux 1 et 4, partie au 1 de Crussol, au 2 de Lévis; aux 2 et 3 contre-écartelés; aux 1 et 4 d’azur, à trois étoiles d’or en pal (qui est de Galiot); aux 2 et 3 d’or, à trois bandes de gueules (qui est de Gourdon-Genouilhac); et sur le tout: de gueules, à trois bandes d’or (qui est d’Uzès). Jacques de Crussol et son fils Charles avaient, comme sénéchaux de Beaucaire et contrairement à l’usage suivi par leurs prédécesseurs, refusé de prêter serment entre les mains des évêques. Antoine, fils aîné de Charles de Crussol, n’avait pas abandonné ostensiblement le catholicisme, mais Jacques II de Crussol, son frère et son successeur, embrassa ouvertement la Réforme. Il fut d’abord l’un de ses chefs les plus redoutés, jusqu’au moment où il en devint, après la bataille de Moncontour, où il fut fait prisonnier, un des plus violents antagonistes. Antoine de Crussol, chevalier d’honneur de Catherine de Médicis, fut, comme son père, gouverneur du Languedoc et aussi de Provence et du Dauphiné, et sénéchal de Quercy. Il épousa, le 10 avril 1556, Louise de Clermont-Tonnerre, veuve de François de Bellay, prince d’Ivetot, dame d’honneur de la reine-mère et gouvernante de Charles IX. Jacques II de Crussol, frère d’Antoine, et deuxième duc d’Uzès, épousa, le 28 août 1568, Françoise de Clermont-Tallard, fille de Françoise de Poitiers et d’Antoine II de Clermont, frère de Bernardin.
Les descendants de cet illustre audacieux, auteur du château de Crussol, marchèrent sur ses traces, et sa lignée se divisa en plusieurs branches: celles des comtes d'Amboise, des marquis de Florensac, des marquis de Montausier, de Saint-Sulpice et de Monsalez. La branche aînée est seule actuellement représentée. La maison de Crussol-d'Uzès a donné trois grands-pane tiers de France; des lieutenants-généraux, maréchaux de camp et officiers supérieurs de terre et de mer; des chevaliers de l’ordre et des ordres; des conseillers et des chambellans de nos rois; des sénéchaux, gouverneurs, lieutenants-généraux de provinces et sept ducs et pairs. Au début du XXe siècle cette illustre maison était représentée et restait l’une des plus considérables de France. (1)
Les vestiges du château de Crussol occupent le point le plus haut du site. Sont principalement visibles aujourd’hui les ruines d’un grand logis du XIVe ou XVe siècle, en grande partie détruit au milieu du XIXe, ainsi que, au voisinage même du logis, la base d’un petit donjon carré (environ 6,50 mètres de côté) des XIIe ou XIIIe siècles. Sur les pentes que domine le château s’est développé un vaste ensemble villageois enserré dans une et peut-être même deux enceintes successives. La dernière et la plus vaste de ces enceintes (plus de 330 m de longueur) semble avoir été bâtie à la fin du XIVe siècle dans le contexte de la Guerre de Cent Ans et avoir connu de nombreux remaniements lors des Guerres de Religion des XVIe et XVIIe siècles, notamment, au sud, près du château. De nombreuses ruines de maisons se dressent encore à l’intérieur de l’espace villageois, on y remarque aussi la présence de plusieurs citernes collectives. Au XVe siècle, le bourg castral de Crussol s’est pour l’essentiel vidé au profit d’habitats établis dans la plaine du Rhône. Depuis plusieurs années, le site fait l’objet d’intenses campagnes de restauration. (2)

Éléments protégés MH : les ruines du château de Crussol : inscription par arrêté du 31 mai 1927.

château de Crussol 07130 Saint-Péray, à chaque début d'été, une fête a lieu pendant deux jours sur le site, concerts, animations et reconstitutions. La commune de Guilherand Granges a acquise en 1984 les ruines, mais le site est situé sur la commune de Saint-Péray. La communauté de communes Rhône-Crussol travaille à la réhabilitation du site. On peut voir une belle avancée des travaux de rénovation.

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château de Crussol   Sain-Péray

 château de Crussol   Sain-Péray
 
château de Crussol   Sain-Péray château de Crussol   Sain-Péray  château de Crussol   Sain-Péray
 
 
 


(1)      Châteaux Historiques du Vivarais par Florentin Benoit d'Entrevaux (1861-1925) Ch. NORMAND, Imprimeur (1914).
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     Source : Atlas des châteaux du Vivarais (Xe-XIIIe siècles) Éditions Pierre-Yves Laffont, en vente sur ALPARA

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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