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C'est à la jonction des quatre
paroisses de Saint-Prix, Monnens, Cluac et Saint-Julien-la-Brousse qu’est
situé en un pittoresque cirque de pins l’ancienne maison forte du Besset,
berceau de la famille de même nom, qu’on y voit fixée dès le XVe siècle.
Suivant le terrier de Retourtour, la terre du Besset était déjà considérable
en 1447. Elle était bornée au levant, par le ruisseau de Verzenelle et le
domaine de Chavagnac qui en faisait partie intégrante ; au nord, par les
terroirs de Romanet, Déaux et les Salins; au couchant, par le mas de Marson,
et s’étendait au midi, bien au delà des chemins des Nonnières à Chalancon et
à Cluac, qui devaient être la limite séparative des mandements de Retourtour
et de Chalancon, au moins pour la seigneurie directe. Elle comportait, outre
Chavagnac, les domaines du Rey, du Serre et de l’Héritier, ainsi que les
tènements de la Croix de fer, du Cros de Pomier, de Prat-Maya, etc. Elle ne
dépendait pas exclusivement du baron de Retourtour, au profit duquel nous
voyons souscrire trois reconnaissances le 6 juin 1447; quelques parcelles
non sans importance relevaient de la baronnie de Chalancon; d’autres, du
seigneur de Meyres. Une partie enfin de la terre du Besset était tenue "en
fief franc" par ses possesseurs, ainsi qu’en témoignent des actes
postérieurs. Le terrier de Retourtour mentionne parmi ses possesseurs,
Messire Antoine du Besset "dominus Antonius de Besseto", Laurent qui devait
être son fils, Lambert et Michel du Besset, probablement ses frères. Dans la
seconde moitié du XVe siècle, la terre du Besset est possédée par Pierre et
Vital du Besset, frères, suivant une reconnaissance du 10 juin 1470 passée
au baron de Retourtour.
Quant aux domaines du Rey, de Chavagnac et de l’Héritier, ils sont élus en
partage à des cadets, donc sortis du patrimoine. Antoine l’Héritier du
Besset, "Antonius Hereterii de Besseto", qui est dit habitant de Chavagnac
et possesseur du mas de l’Héritier, dans sa reconnaissance du 15 juin 1470,
en ajoute le nom au sien, selon l’usage, et ses descendants le porteront
bientôt, à l’exclusion du premier. Sa branche ne le conservera cependant pas
un siècle et demi, puisqu’il aura fait retour avant la fin du XVIe siècle,
aux aînés qui ne s’en dessaisiront plus. C’est à l’esprit de famille de
Vital du Besset, 1er chanoine de Saint-Paul, deuxième chanoine-baron de
Saint-Just de Lyon qu’est dû cet intéressant rachat en date du 5 février
1592. Il acquit simultanément du vendeur, Maître Mathieu l’Héritier, la
chapelle de Sainte-Catherine, fondée en février 1520, dans l’église de
Saint-Prix, par Messire Claude l’Héritier, prêtre habitant dudit lieu. Elle
comportait entre autres droits pour ses possesseurs, ceux de patronage, de
nomination, d’armoiries, bancs ou sièges, et enfin de sépulture, et les
membres de la famille y furent inhumés jusqu’à sa suppression lors de la
reconstruction de l’église en 1860. Messire Claude du Besset, neveu de Vital
et comme lui chanoine de Saint-Paul et Saint-Just de Lyon, contribua
également à l’augmentation du patrimoine. La célèbre Paule de Chambaud,
femme de René de la Tour-Gouvernet, lui vendit, le 12 septembre 1608, au
prix de 4500 livres, les terres de Marsou et des Préaux limitrophes du
Besset, ainsi que des cens ou rentes à lever à Saint-Prix et aux Nonnières.
Noble Pierre du Besset, seigneur du Besset et dépendances, reçut
l’investiture de François de Tournon de Meyres pour ces différentes
acquisitions le 6 avril 1610 il devait percevoir des rentes assez
importantes en dehors de celles indiquées plus haut, puisque Philippe de
Maisonseule l’avait élu et subrogé en la moitié de l’achat de la rente levée
par la dame de Vausèche au mandement de Retourtour, et qu'Anne du Vergier,
sa fille, fut tenue d’exécuter cet engagement, suivant arrêt rendu par la
cour royale d'Annonay le 1er février 1612, au profit de Pierre du Besset,
écuyer, seigneur dudit lieu. C’est en raison de ces rentes, servies par
environ 70 vassaux, que fut sans doute porté le qualificatif de seigneur ou
coseigneur de Saint-Prix par les descendants de Pierre du Besset jusqu’au
commencement du XVIIIe siècle. Claude du Besset, son fils, avait dû pourtant
en aliéner une bonne partie au profit de Just-Henry de Ginestous de la
Tourette, baron de Chalancon, le 17 octobre 1675. Les procès onéreux dans
lesquels il s’était engagé, les dettes qu’il avait forcément contractées,
expliquent la nécessité de cette vente, suivie d’autres plus ou moins
importantes. Il put garder du moins les terres patrimoniales, augmentées de
celles de Marson et des Préaux. Les domaines de Lafardaille et de Boutonac,
pour ne parler que des acquisitions contiguës, furent réunis, au cours du
XVIIIe siècle, au tènement du Besset, et celui-ci s’est encore accru, dans
la seconde moitié du XIXe siècle, des terres voisines de Déaux, de Chirol,
de Malfay et des Combes. Des vicissitudes ont nécessité la réalisation de
biens importants au dehors (à Marcols, à Valence, à Cluac), mais elles n’ont
pu entamer l’ancien patrimoine que l’esprit de famille a conservé jusqu’à ce
jour.
La maison du Besset a fourni, dans la seconde moitié du XVIe siècle ou le
début du XVIIe siècle, outre Vital et Claude du Besset, chanoines de
Saint-Paul, chanoines-barons de Saint-Just de Lyon, dont il a été parlé plus
haut, François du Besset, frère de Claude, qui, après avoir été aussi
chanoine de Saint-Paul, entra, en 1596, dans l’ordre des Chartreux, fut
prieur de Montrieux, Vallebonne, Sylve-Bénite, visiteur et scribe du
Révérend Père général. Suivant les éphémérides cartusiennes, il rendit à son
ordre de grands services par son habileté qui le désigna pour une mission
importante qu’il accomplit avec succès chez les Hollandais, muni de lettres
de recommandation du roi Henri IV. On remarque encore parmi les membres de
la famille, Claude du Resset, cadet au régiment lyonnais, qui obtint de
Louis XIV, le 31 juillet 1677, des lettres de rémission pour avoir tué à
Dole, en un combat singulier, un jeune seigneur; Joseph du Resset,
lieutenant à la Reine-Dragons, chevalier de Saint-Louis, du 28 septembre
1759. On voit enfin plusieurs avocats distingués, notamment Antoine, nommé,
le 10 octobre 1730, par Claudine de Maisonseule, capitaine-châtelain et
magistrat primordial de ses terres de Maisonseule, Saint-Bazile, Lamastre,
Désaignes, Lacourt, Fraissinet et dépendances; et Alexandre-Antoine du
Resset, qui fut désigné, le 16 juillet 1787, par le marquis de Grollier,
comme capitaine-châtelain des mêmes terres. Il fut quelques temps
administrateur du département de l’Ardèche, arrêté et incarcéré à la
Révolution et relâché en mars 1794. Xavier du Besset a été maire de Lamastre
pendant 22 ans, jusqu’en 1871.
Voici les alliances contractées par les aînés ou chefs des générations
successives depuis le XVIe siècle: Geneviève de Verseil (vers 1550) ; Jeanne
de Pibères (1589); Marie Bollon de Montpeyroux (1641); Claudine de
Montreynaud (1692); Yzabeau d'Audigier (1747) par qui on descend des Barjac
et du fameux Pierregourde, comme aussi des Maisonseule, de Mars de Liviers,
de Balazuc, du brave Montréal et des Grimoard du Roure; Marie-Thérèse de
Girons (1762) qui a comme ascendants les Châteauneuf de Rochebonne et
Royraud de Villard; André tte-Pierrette de la Blache (1805), fille du baron
et d’Adélaïde d'Hauterive, descendante elle-même des Grattet de Dolomieu, de
Maugiron et de Sassenage. Xavier du Besset, fils d’Alexandre-Antoine-Raymond
et de ladite Andrette-Pierrette, se maria deux fois: le 16 octobre 1838,
avec Lucie de Goys, fille d’Antoine, vicomte de Mezeyrac, sa cousine par les
de la Tour-Beauzac, dont deux enfants morts en bas âge; puis, le 4 mai 1863,
avec Claire de Reboul, fille de Nicolas-Antoine et de Nempsé Botu de
Verchères, d’où sont issus Joseph et Charles. Joseph du Besset, l’aîné, né
le 8 septembre 1865, habitait le Besset et a épousé, le 29 juillet 1896,
Suzanne de Boissieu du Tiret, fille de Louis, ancien directeur des Cultes,
et de Marie Guénin, d’où cinq enfants: Louis, Pierre, Armande, Claire et
Régis. Charles du Besset, né le 27 janvier 1872, a épousé, le 4 avril 1899,
Marguerite-Marie de Boissieu, sœur de la précédente, d’où quatre enfants:
Xavier, Marie, Jacques et Jean. Ils habitent alternativement Valence et les
Sauvages, près Désaignes. La maison du Besset porte "parti: au 1er ,
d’argent aux 3 rocs de sable, au 2e, d’azur à la fasce d’argent accompagnée
en chef de 3 molettes d’or et en pointe d’un lion de même campé sur une
terrasse de sinople, tendant sa patte dextre à une main d’argent sortant
d’un nuage de même, mouvant de sénestre". (1)
château du Besset 07570 Saint-Prix, tel. 04 75 29 33 06, propose la location
de chambres d'hôtes.
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