|
En avant des Cornes de Seray, ruine de l’ancien nid d’aigle des Pagan, sur
des collines qui enserrent Satillieu, à 800 mètres d’altitude, le domaine de
La Chavas intéresse autant par son aspect actuel de petite gentilhommière
aux deux tourelles, que par les familles nobles qui portèrent son nom. Les
premiers possesseurs connus de ce fief dépendant de celui de Seray, sont les
Giraud qui le tenaient indivis avec la famille Court. Vers 1400, Arthaud
Giraud et Jean Court en étaient coseigneurs. En 1544, Balthazar de Gayant,
seigneur de Maizerolles, marié en 1568 à Marguerite de Clermont-Chaste,
acquit La Chava moyennant 3000 livres. Deux de ses filles épousèrent des
Villars, et la troisième Christophe Giraud. Cette alliance rapporta le
domaine, et sans doute dans son intégrité, aux Giraud qui le transmirent
bientôt aux Chave dont l’histoire se confond avec celle du château pendant
plus de deux siècles. Le nom de Chave, Chava en patois, est assez fréquent
dans la région. Nous trou vons le hameau de La Chave à mi-chemin des
villages de Saint-André-des-Effangeas et de Saint-Pierre-des-Macchabées. Le
nom est encore répandu comme qualificatif familial dans les départements
limitrophes. Il ne peut mieux s’appliquer qu’à l’un de ces dômes pelés aux
pins rabougris et rares qui couronnent nombre de nos monts annonéens. La
famille Chave a fourni les seigneurs de Chaves en Dombes, de Chazelet et de
la Rivière en Velay, de la Chava en Haut-Vivarais. Elle porta suivant les
branches des armes différentes où la bande figure toujours brochant sur le
tout, accompagnée de croissants ou de lion grimpant. Deux alliances, en 1535
et 1560, firent entrer chez les Chave les emblèmes de la famille de
Saint-Paul. C’est un rappel de ces armoiries que présenta en 1696, pour être
inscrites à l’Armorial général, Gaspard de Chave de Chazelet.
Chave de Chazelet, d’après le manuscrit 32242 Langue doc de la Bibliothèque
nationale: De gueules à 5 fasces d’argent, une croix ancrée d’or posée dans
le canton dextre. D’après M. de Jouvancel: De gueules à cinq pals d’argent ;
à la croix ancrée d’or posée au franc canton. Pour faire ressortir
l’analogie voici les armes que Riestap donne aux Saint-Paul de Chazelet:
D’argent à trois pals de gueules; au franc quartier d’argent chargé d’une
croix fleuronnée de sable. Enfin Steyert donne aux Saint-Paul: D’azur à
trois pals d’argent au franc canton de sable chargé d’une croix pâtée
d’argent. Nous sommes bien là en face d’un exemple probant du peu de fixité
des armoiries, et l’on voit combien rarement les mêmes armes peuvent
s’appliquer à toute une même lignée, soit à cause des changements
volontaires des intéressés, soit à cause des erreurs de lecture ou
d’exécution des emblèmes héraldiques. La branche des Chave de la Chava vint
s’établir dans le Vivarais vers 1549, époque du mariage de Sébastien de
Chave avec Jeanne Fouilhac, dame du Col (paroisse de Préaux, mandement de
Seray). Une dissidence religieuse ne fut sans doute pas étrangère à cette
exode. Certains membres vivarois se laissèrent, en effet, gagner par
l’erreur calviniste, tandis que dans le Velay, les défenseurs de l’Eglise
Romaine abondent chez les Chave. Nous citerons entre autres Nicolas de
Chazelet, en religion Dom Christophorus, fils de Jean et de Marie du Port;
il naquit au Puy en 1552, profès en 1575 de la chartreuse du Glandier, puis
prieur, il mourut en 1615 âgé de 63 ans. En mémoire de ces saints
personnages, l’aîné de la famille joignit dans la suite le prénom de Bruno
au prénom ancestral de Jean: Ephémérides de l’Ordre des Chartreux, Léon
Levasseur.
Chazalet était encore à Hugues de Celarier le 2 janvier 1484, seigneur de
Roche et de Chazalet, Hugues avait eu de Magdeleine de Roiraud du Villars,
Alix mariée à Antoine de la Tour. Ce n’est que plus tard que les Chave
devinrent possesseurs de ce domaine. Le fief de la Chava passa
successivement de Françoise de Chave, seconde femme de Thomas Giraud de la
Chava, plus connu sous le nom de capitaine de la Chava, qui l’avait épousée
en 1579, aux mains de leur fille Antoinette, mariée en 1597 à Hector d’Angères,
seigneur de Gaste. Jacqueline d’Angères, héritière de ces derniers, rapporta
la seigneurie aux Chave en la personne de Jean, sieur du Col, qu’elle épousa
le 2 mars 1620. Se titrèrent encore La Chava, leur lils Jean, mari d’Anne-Françoise
de Sauzéa en 1659; leur petit-fils Alexandre qui épousa Anne de Fourès le 28
septembre 1700. Le fief s’augmente par cette alliance du domaine du
Plantier. Autre Alexandre, fils de ces derniers, y joignit le qualificatif
de baron d’Ay à partir de 1753; il avait épousé dix ans auparavant Catherine
de L'Hermuzières. La Chava était peu propice à de longs séjours et nous ne
doutons pas un instant que les derniers possesseurs du nom n’alternassent
leur résidence entre leur hôtel de Satillieu et leur domaine du Plantier, au
détriment de leur fief montagnard. M. d’Assier de Valenches nous dit que
Bernardin de Chave, marquis de la Chava, mort en 1806 sans postérité
masculine, avait fait complètement rebâtir, avant la révolution, le château
du Plantier. Passé ensuite aux La Rochette de Bobigneux par succession, puis
par partage en 1854, à Madame Jules de Veyrac, née La Rochette, le Plantier
était habité au XXe siècle par M. de Saulieu et Madame, née Boysseulh. (1)
château de La Chavas 07290 Satillieu, propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de l'Ardèche" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|