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La route des Ollières à Saint-Pierreville est pittoresque et se trouve
parfois encaissée entre de vraies falaises, défilé facile à défendre. A côté
des fortifications naturelles et derrière lesquelles quelques braves,
embusqués, pouvaient arrêter toute une armée, nous apercevons, parsemés le
long de la vallée, des pans de murs, ouvrages aujourd’hui en ruines,
sentinelles avancées, chargées de faire le premier coup de feu et de donner
l’alarme au bourg voisin. Perchées au faîte des rochers, des maisons y
paraissent accrochées. Ce sont de vrais nids d’hirondelles et nous nous
demandons comment des mortels ont pu avoir l’idée d’aller bâtir là-haut un
abri pour y vivre. Sur les bords de la route, à peu de distance du dernier
tournant, d’où l’on aperçoit Saint-Pierreville, le fief de Sibleyras défend
la route et la rivière. Saint-Pierreville, situé au centre d’une riche
vallée couverte de châtaigniers, était un bourg trop important pour le
laisser sans défense contre la convoitise des voisins et les incursions des
malandrins. Aussi est-il entouré d’une ceinture de maisons fortes et de
châteaux. Construit au XVe siècle, Sibleyras a été souvent remanié mais il
conserve encore beaucoup de son caractère ancien avec son corps de bâtiment
rectangulaire flanqué, sur l'un des grands côtés, de deux tours circulaires
et certaines parties du vieux château. Ce fut certainement un fief important
et dont l’histoire serait intéressante, mais notre but n’étant pas de faire
la monographie de chaque château du Vivarais, nous nous contenterons de dire
quelques mots de ses divers propriétaires.
En 1464, dans l’estimation des biens de la paroisse de Saint-Pierreville,
figure Guillaume de Sibleyras, du lieu de Sibleyras. D’après des notes
manuscrites, du château de Vaurenard, près Villefranche (Rhône), il semble
qu’à la branche restée à Saint-Pierreville se soit substituée une famille de
La Boissière. Philibert Boissière ou La Boissière épousa l’héritière de
Sibleyras, dont il prit le nom et les armes, en l’année 1500. Elle pouvait
être fille de noble Jean de Sibleyras qui reçut une quittance pour l’arrière
ban, de la somme de 31 sols, 5 deniers, le 1er septembre 1472. Il devait
aller à la guerre de Bourgogne, commandé par M. de Maulevrier. Ledit
Philibert Sibleyras, alias La Boissière, est qualifié de notaire en 1556.
"De Noble Bonne Alard, veuve de noble Glande de Ville, a esté procrée de
leur mariage noble Marguerite de Ville et par le décès dudit Glande de
Ville, icelles mère et filles soient dépourvues de soutien en leurs biens. A
cette cause establie, Monseigneur Christophe d’Alzon, évêque de Troye,
chanoine et sufragant du Puy, et Pierre de Chariest désirant pourvoir
esdites dames de Ville, ses nièces, car il ne leur est loisible demeurer en
tel estât ayant en conseil tant avec mestre Guillaume Allard, père de ladite
demoiselle Bonne que autre parent de ladite de Ville. Considérant aussi la
bonne réputation de noble Philibert de Sibleyras, habitant dudit lieu,
paroisse de Saint-Pierreville, ayant son fils Antoine de Sibleyras d’une
bonne espérance. Savoir est que ledit noble Philibert épousera ladite Bonne
Alard et Antoine Sibleyras, son fils, ladite Marguerite de Ville. Dote de
ladite Allard, 50 livres portées à son premier mariage et autre 50 livres en
faveur du second, en outre ce, certaines rentes données audit présent
mariage et ledit sieur Evêque percevoir au nom de ladite de Ville, sa nièce,
les biens dudit Glande Deville, son père, et Aymieux Deville, son ayeul.
Fait au Puy, maison dudit évêque de Troye, présent: noble Adam d’Alzon,
chanoine de l’église de Notre Dame du Puy, Pierre Mondot, notaire royal
dudit Puy.
Philibert de Sibleyras mourut catholique, le 4 septembre 1571. "Le 20 mars
1571, noble Jean de La Croix, habitant à Saint-Michel, paroisse de
Rochessauve, en Vivarais, d’une part, et Antoine Sibleyras, écuyer, noble
Bonne Allard et Madeleine de Sibleyras, de la paroisse de Saint-Pierreville,
d’autre part. Ladite Madeleine, de l’avis de ladite Bonne, sa mère, et dudit
Antoine, son frère, épouse ledit (de La Croix), en l’église réformée. Ledit
Antoine de Sibleyras avait été perverti. Bernard, notaire". Cette famille
forma plusieurs branches, entre autres celles établies à Privas, Rochemaure
et Saint-Symphorien. En 1464, dans l’estimation des biens de la paroisse de
Privas (archives départementales) figurent Etienne de Sibleyras et Pierre
Sibleyras, à Tournon-lès-Privas Jacques et Jean de Sibleyras. Pierre
Sibleyras, du mas de Rodesches, près Chomérac, est dit fils de Lancelot de
Sibleyras et de Jeannette Loras qui, le 5 mars 1489, passa une vente et fit
un échange devant maître Pierre Roudon, notaire à Chomérac. Noble Jean de
Sibleyras était, en 1575, bailli de la ville et vicomté de Privas et en
1602, noble Claude de Sibleyras, sieur de Rostaing, en était bailli et
châtelain. Le château de Sibleyras fut vendu par le dernier du nom, en 1782,
à N. Marze qui, en 1789, fut député du Tiers-Etat; il avait épousé
Marie-Thérèse de France dont il eut Onésime, marié à demoiselle Rastie du
Cheylard, dont il eut deux filles Amédée et Amélie, mariée au baron du Roys
de Saint-Jean. Amédée Marze épousa, en 1873, Marie-Andréa-Lucie Verne, dont
Joseph qui suit; Marie-Thérèse; et Auguste. Joseph, marié en 1902 à
Anne-Marie Luquet de Saint Germain, dont: Amédée; Louis-Joseph; Odette;
Alex..., demeurant à Saint-Chamond (Loire). (1)
château de Sibleyras 07190 Saint-Pierreville, propriété privée, ne se
visite pas.
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