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Thueyts
est bâti sur une terrasse de laves, soutenue par la chaussée des géants,
inabordable rempart de basalte servant de berges à l’Ardèche et au torrent
que nous venons de traverser. Perdu derrière les épaisses ramures d’arbres
séculaires, le château de Blou actuel est formé de deux corps de bâtiments
carrés, accolés l’un à l’autre. Sur le plus petit, deux fort jolies guérites
lui donnent son vrai caractère de gentilhommière. "Ce vallon, nous dit Ovide
de Valgorge, est un lieu enchanteur. Je doute qu’il y ait à Cythère des
retraites plus mystérieuses et plus fleuries, des ruisseaux plus limpides,
des ombrages plus touffus". Notre regretté compatriote le vicomte de
Montravel nous a donné dans la Revue du Vivarais (1903) une notice très
documentée sur le château de Blou. Nous ne saurions puiser à source plus
sûre. Il nous apprend d’abord qu’il y avait plusieurs châteaux de Blou. Les
premiers châteaux de ce nom étaient situés dans la paroisse de Toulaud. Non
loin du village, sur un monticule, sont assises les ruines du château de
Blod, où l’on voit encore un corps de logis, flanqué de deux grosses tours
massives, trapues, élargies à la hase, de la même hauteur que le bâtiment.
Aujourd’hui il n’en reste qu’un monceau de pierres. Plusieurs lieux aux
environs portent le nom de Blot. Un monticule de ce nom se trouve à
Saint-Georges-les-Bains. Un vieux castel avec tourelles, situé près du
Rhône, dans la paroisse de Guilherand, porte aussi ce nom. En 1300 et 1302,
Pierre de Blou, damoiseau de Blot-les-Saiits-Marcel près Charmes, fait des
reconnaissances au seigneur de Crussol, de sa maison forte de Blot et d'Ambroyo,
en Haut-Vivarais.
La deuxième résidence des de Blou fut à Thueyts, au Bas-Vivarais. Cette
paroisse est connue de nom depuis la fondation de l’abbaye de
Saint-Théofrède, Saint-Chaffre du Monastier, en Velay, à la fin du VIIe
siècle, par Calmilius, duc d’Auvergne, dont Saint Eudes fut le premier abbé,
auquel succéda Saint Théofrède. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, ses abbés
furent les hauts et puissants seigneurs temporels de Thueyts, recevant les
hommages des nombreux nobles de la contrée, parmi lesquels se trouvent les
Ithier de Géorand, les du Mas de Chapdenac, les Darlempde de Mirabel, les
Goys, les Gout de La Charrière, les Luc de Luzay, les Mirmande et les de
Pressis. Les Précis ou Pressis seuls eurent leur résidence dans le Bourg,
sur l’emplacement du château actuel qui comme de nombreux châteaux a été
souvent remanié. Les de Précis sont connus par filiation, d’après le Vicomte
de Montravel, depuis le milieu du XIIe siècle, jusqu’à leur extinction dans
la maison de Blou. Marguerite de Pressis qui hérita des biens de sa famille,
épousa, le 14 février 1461, noble François de Blou, fils de noble Jean,
autrefois de Toulau. Leurs enfants ajoutèrent à leur nom celui de Pressis.
François de Blou, chevalier, qualifié magnifique et puissant Seigneur du
Pouzin, écuyer et chambellan du roi Louis XI, s’établit à Thueyts, dont la
descendance s’éteignit en la personne d’Oscar, Comte de Blou, né en 1819,
décédé en 1886. Il avait épousé en 1846, Catherine du Bouzet, fille du Comte
du Bouzet, et de Charlotte de Tascher; puis en en 1852, Aline Gratet, fille
du Comte du Bouchaye et de Cécile de Lage. Du premier lit, il eut
Marguerite, née en 1847, décédée en 1875, âgée de 28 ans, mariée en 1874, au
baron Léonce de Cassin, dont un fils: Pierre, héritier de tous les biens des
de Blou. Le baron Pierre de Cassin vendit, en 1930, à la famille de Montra
vol, ses propriétés de Thueyts. (1)
château de Blou 07330
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