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Tel un espalier adossé aux collines et montagnes qui l’abritent des vents du
nord, nous dit le vicomte de Montravel dans sa monographie sur cette
paroisse, Vernon est fort ancien et, dès le XIIIe siècle, nous trouvons une
famille de ce nom, possédant la seigneurie et château dudit lieu. Le 2
juillet 1365, Béraud d’Agrain, seigneur des Hubas, épousa mademoiselle
Catherine de Vernon, dame dudit lieu, fille unique et héritière de la
branche aînée de Raymond de Vernon. Le mariage fut conclu au château de
Vernon, dans la chambre du chapelain, en présence de Pons et Pierre de
Malet, coseigneur de Vernon, Messire Bertrand Jonadan, curé de
Saint-Michel-de- Vernon. Leurs descendants se qualifièrent coseigneurs de
Vernon. Les Montjeu, seigneurs de Chassagne, furent également coseigneurs de
Vernon et après eux les Ginestoux par le mariage, en 1594, de mademoiselle
Martine de Montjeu avec Jacques de Ginestoux. Ceux-ci firent leur résidence
au château de Vernon et au commencement du XVIIIe siècle, ils s’en
qualifiaient comte. Le 19 mai 1764, le comte de Vernon, demeurant alors à
Arles, vendit à Julien et Jean-Louis Dussargues père et fils, de la paroisse
de La Blachère, le château, terres et seigneuries de Vernon, au prix de
trente-six mille livres (J.-J. de La Croix, notaire). Le dernier de cette
famille épousa, en 1805, Christine de Vanel de Lisleroy, de laquelle il eut
deux filles. Ses biens ayant été vendus, furent acquis par Messieurs de
Bournet et Colomb qui les revendirent en partie brisée. Le château de Vernon
devint la propriété de la famille Vielfaure.
Les Malet, coseigneurs de Vernon au commencement du XIVe siècle,
s’éteignirent en la personne de Vierne de Malet qui épousa, le 5 décembre
1391, noble Etienne Ailhaud. Un rameau des Barjac devint coseigneur de
Vernon et du Sault, même paroisse, où ils demeurèrent, par le mariage de
Bernard de Barjac avec Anne de Vernon, en 1310. Anne de Barjac, dame du
Sault, baronne de Barjac, Sabran, la dernière de cette branche, fille d’Ozias
et d’Anne de Combes, épousa, en 1542, Jean de Cadoëne de Gabriac. Leur
petit-fils, seigneur du Sault, coseigneur de la ville du Bourg-Saint-Andéol,
baron de Saint-Paulet-de-Coisson, y demeurant, vendit toutes ses possessions
de Vernon. En 1432, le seigneur de Vernon était sénéchal de Joyeuse. En
1695, dame Marie de Chanaleilles était dite veuve de M. de Vernon,
coseigneur dudit lieu. Nous avons vu que les premiers seigneurs de Vernon
s’étaient fondus dans les Agrain des Hubas, maison des plus anciennes en
Velay. Elle fut représentée à l’Assemblée de la noblesse tenue à
Villeneuve-de-Berg en 1791 par Jean-Baptiste-Charles d’Agrain et par
Louis-François d’Agrain des Hubas. La maison de Montjeu ou Montjoc, qui
posséda la seigneurie de Vernon, prit son nom du fief de Montjeu, en la
paroisse de Saint-Vincent-de-Gravière, au mandement de Naves. Jean de
Montjoc rendit hommage au sire de Joyeuse pour divers villages de la
paroisse de Saint-Jean-de-Pourcharesse. Les hommages rendus, de 1360 à 1380,
au sire de Joyeuse, mentionnent: noble Jaucerand ou Jaucelin de Montjoc,
noble Pierre de Montjoc, noble Jaucelin de Montjoc, etc...
Les Montjeu ou Montjoc, seigneurs de Vernon, s’éteignirent en la personne de
Martine de Montjeu, mariée, le 19 mai 1594, à noble Jacques de Ginestoux,
fils de Jacques et de Anne d’Agrain, auquel elle porta la terre de Vernon
(Armorial du Vivarais: article Montjeu). Les de Ginestoux possédaient aussi
Vernon. Cette famille originaire des Basses-Cévennes est trop importante et
trop connue pour faire autre chose que de donner ici quelques notes
intéressant le seigneur de Vernon. Le 12 novembre 1593, Maître Mathieu,
notaire, reçut le contrat de mariage de noble Guillaume de Ginestoux,
seigneur de La Bastide, avec demoiselle Clauda de La Tour, dans lequel il
est dit fils de noble Charles de Ginestoux et de demoiselle Anne d’Agrain.
Le 16 juillet 1626, une transaction reçue par Maspetit, notaire, est passée
entre noble Guillaume de Ginestoux, seigneur de la Bastide et noble Jacques
de Ginestoux, seigneur de Vernon, son frère, à raison de la succession des
biens dudit noble Charles de Ginestoux et d’Anne d’Agrain, leur père et
mère. Les Dussargues furent les derniers seigneurs de Vernon. Le vicomte de
Montravel nous apprend que cette famille est originaire des environs de
Joyeuse et qu’on trouve un Etienne du Sargues qualifié: "Dominus Stephanus
des Sargis, miles qui épousa, le 3 des ides de novembre 1395, Agnès de la
Saulmée, fille de Pierre, seigneur de Cyroliers, paroisse de la Blachère
(Antoine de La Vie, notaire)". Le sieur de Vernon fut un ardent royaliste
qui prit part aux assemblées du camp de Jalès. Le site de Vernon domine, sur une hauteur, un des méandres de la
vallée de la Beaume. Immédiatement à proximité de l’église, s’élève, dans
une propriété non accessible, un grand corps de logis avec une tour ronde
munie de bouches à feu attribuables au XVe ou au XVIe siècle. L’ensemble du
bâtiment a été très remanié aux XVIIIe et XIXe siècles mais diverses
ouvertures laissent supposer la présence de maçonneries antérieures au XVe
siècle. Un petit bourg castral a dû se développer au pied du château et de
l’église : deux maisons habitées sont mentionnées dans le castrum de Vernon
en 1464. Mais le village de Vernon est ensuite descendu beaucoup plus bas
sur la pente. L’église de Vernon est encore à la fin du Moyen Âge une
succursale de l’église de Rosières, ce qui confirme, avec d’ailleurs sa
dédicace à Saint-Michel, sa fonction originelle de chapelle du castrum. (1)
château de Vernon 07260 Vernon, propriété privée, ne se visite pas.
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