|
Au XIIIe siècle, cette seigneurie était partagée entre l’évêque de Viviers
et les seigneurs de Balazuc. Une partieappartenait également à la famille
Chaste. Elle fut vendue, au XIIIe siècle, à Aymar de Julien et à Pierre de
Laudun. A la fin du même siècle, elle est divisée entre un Julien et un
Testamelhe. Au siècle suivant, parmi les coseigneurs se trouve un Alzias,
seigneur de Joanas qui, en 1387, approuve une délibération des habitants de
Vinezac s’imposant un supplément de dîmes, des journées de travail et la
fourniture de divers matériaux pour la réparation de leurs murailles.
(Brive, notaire de Largentière, étude Brun, notaire à Joyeuse). Parmi les
coseigneurs du XVe siècle apparaissent les Servissas, originaires d’un
hameau de ce nom, à la Chapelle. Ils sont avec les Alzias, coseigneurs du
lieu de Merzelet, un quartier important de la paroisse de Vinezac, et ils
vendent, de concert, ce lieu à Guigon de Chalendar, d’une famille notariale
de Chassiers. En 1488, les seigneurs de Joanas vendent en bloc la place de
Vinezac, avec le château, la juridiction et toutes dépendances, au nouveau
seigneur de Merzelet. M. Albert Mazon, auquel nous empruntons ces notes,
nous dit que le château de Vinezac ne souffrit pas des guerres religieuses,
ce qui s’explique par la puissance ainsi que l’esprit militaire de ses
seigneurs, non moins que par leur attachement à la foi catholique. Les
Charbonnel de Chauzon avaient succédé aux Chalendar de la Motte, de
Chassiers (seigneurs dominants de Vinezac, depuis 1488), par suite du
mariage de Charles de Charbonnel avec mademoiselle Claudine de La Motte.
Louis de Charbonnel, seigneur de Vinezac et de Chauzon, était premier
capitaine au régiment de Montréal et il eut souvent à commander le régiment
entier. Il était fils de Charles de Charbonnel et d’Anne de Tardieu de
Servissas.
Comme Louis, son fils, Charles de Charbonnel s’était distingué dans les
guerres religieuses. Les Julien devinrent successeurs des Charbonnel par le
mariage de Marie, fille de Louis de Charbonnel, qui épousa, en 1644, Louis
de Julien et lui apporta la seigneurie de Vinezac. Les Julien de Vinezac
s’éteignirent, vers 1815, dans la personne de Joseph-Xavier de Julien qui,
après avoir émigré avec un de ses frères, s’établit à Largentière et y
mourut sans être marié. M. Grellet de La Deyte, ancien sous-préfet de
Largentière et conseiller général d’Allègre (Haute-Loire), est le dernier
représentant par les femmes de l’ancienne famille des Julien de Vinezac
(Albert Mazon, Revue du Vivarais, 1896). La maison ou château de Charbonel,
situé derrière l’église, est actuellement occupé par les sœurs. Le village
de Vinezac est un de ceux qui ont le mieux conservé le cachet des temps
anciens. L’enceinte fortifiée existe presque intacte avec ses trois portes,
et l’on se croirait dans un bourg du moyen-âge. Nous avons vu que les
premiers seigneurs de Vinezac étaient les Balazuc, maison des plus anciennes
et marquantes du Vivarais. Nous trouvons ensuite comme seigneurs de Vinezac,
les Julien et les Laudun. Les Julien étaient des plus anciens dans le
Bas-Vivarais où ils sont connus dès le commencement du XIe siècle, époque où
vivait Pons de Julien, qui rendit hommage, en juillet 1019, à Pierre de
Beaumont. On lui donne pour fils Guillaume de Julien qui est rappelé dans un
hommage rendu à l’évêque de Viviers, le 19 décembre 1266, par Adhémar de
Julien, qui se dit fils de Pierre et petit-fils de Guillaume.
Le même Adhémar acheta, conjointement avec Pierre de Laudun, à Damas de
Casteljau, la coseigneurie de Vinezac et d’Uzer, par acte passé à
Largentière, aux ides de décembre 1256. Il rendit hommages de ses terres, en
1266 et 1288. Son fils Pierre, coseigneur de Vinezac, d’Uzer, Mirabel, en
rendit hommage en 1298 et 1304, et laissa d’Aigline, veuve, en 1351: Aymar
II, coseigneur de Vinezac, d’Uzer, dont la fille, Aigline de Julien, porta
ses terres au seigneurs de Loubaresse d’où elles passèrent aux Jonas et aux
Charbonnel qui la rapportèrent aux Julien, en 1664. En 1256, les Casteljau
vendirent Vinezac aux Julien et aux Laudun. La maison de Casteljau est
d’origine chevaleresque et connue dès le XIIIe siècle. Pierre de la Baume de
Casteljau était, en 1438, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur
de Jalès, en Vivarais. Cette famille s’éteignit au XIXe siècle, dans les
Fayet de Casteljau. Dès le XIIIe siècle, la baronnie de Laudun, au diocèse
d’Uzès, appartenait à une maison féodale de ce nom. Bertrand et Guillaume de
Laudun abandonnèrent, en 1219, au comte de Toulouse, tout ce qu’ils avaient
dans la juridiction de Roquemaure, en échange de Rocafort et l’alberge de
vingt chevaliers qu’il prenait sur le château de Borne. François de Laudun,
écuyer, échanson du Dauphin, plus tard Louis XI, reçut Charles VII, dans son
château de Laudun, en 1437. Cette maison posséda dès le XIIIe siècle des
biens en Vivarais. Les Chalendar sont anciens en Vivarais où Jacques de
Chalendar figure dans un arrêt de franc-fief rendu par Josselin Boichonis,
procureur du Boi, le 17 juillet 1389. Guigne ou Guigon de Chalendar acheta,
en 1448, la place de Vinezac avec le château, la juridiction et toutes
dépendances, des Alzias, seigneurs de Joannas et de Servissas. Les de
Charbonnel qui succédèrent aux Chalendar étaient connus en Vivarais dès
1314. Madame Marie de Charbonnel de Chauzon, veuve de Julien de Rochevive,
seigneur de Vinezac-la-Baume, fit enregistrer ses armes en 1696: "Ecartelé:
aux 1 et 4 d’azur, à la tour d’argent, maçonnée et crénelée de sable; aux 2
et 3 de gueules, au cerf passant d’or". (1)
À l’extrémité méridionale du village de Vinezac se dresse un château
composite constitué notamment de plusieurs corps de logis et d’une tour
d’angle circulaire. Ces bâtiments appartiennent à la fin du Moyen Âge et à
l’Époque Moderne, cependant, au centre de cet ensemble, émerge un donjon
quadrangulaire qui paraît beaucoup plus ancien5. Celui-ci, remarquablement
préservé, présente un bel appareil régulier et montre sans doute deux phases
de construction avec un usage abondant de blocs à bossage dans la seconde
phase. Par ailleurs, les traces d’ancrage d’un hourd couronnant la
plate-forme sommitale sont encore très nettement visibles. Ce donjon peut
être daté de la fin du XIIe siècle ou du tout début du XIIIe siècle pour ses
parties les plus anciennes. Immédiatement au sud du donjon, on peut
remarquer un vestige de la chemise maçonnée qui lui était associée. Malgré
la présence de cette fortification, antérieure sans doute au XIIIe siècle,
le village de Vinezac n’est pas d’origine castrale; en effet, le lieu de
Vinezac est mentionné dès le VIe ou le VIIe siècle dans le premier
cartulaire de l’Église cathédrale de Viviers. Comme le laisse supposer
l’étude du parcellaire du début du XIXe siècle, l’habitat primitif s’est
sans doute développé autour de l’église Sainte-Marie relevant de l’Église de
Viviers; le château développant ensuite à son tour un habitat dans une
basse-cour qui s’étendait au nord. L’ensemble a enfin été réuni dans un
dernier temps. (2)
château de Jullien 07110 Vinezac, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur. A noter que le lieu de Vinezac est mentionné dès le
VIe ou le VIIe siècle dans le 1er cartulaire de l'Eglise cathédrale de
Viviers.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E, photos
ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un autre usage
nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
de l'Ardèche" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|