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Château d’Iserand à Vion
 
 

   Albert du Boys termine son Album du Vivarais par un article sur les ruines du château d’Iserand. Nous lui empruntons la description pittoresque qu’il fait du pays et des ruines. Sur la route d’Andance à Tournon, un peu avant d’arriver au village de Vion, on trouve un pont sur un ruisseau appelé le ruisseau d’Iserand. On remonte le cours de ce ruisseau et, après trois quarts d’heure de marche au travers d’une gorge profonde et sauvage, on arrive en face d’une colline escarpée qui s’élève, chargée de bastions et de tours en ruines, entre deux montagnes plus hautes, dont deux ravins étroits la séparent. Au bas de ces ravins coulent des torrents qui entouraient de trois côtés le château féodal d’Iserand, et lui tenait lieu de fossés. Du quatrième côté, vers le couchant, le vieux donjon se rattachait par une croupe étroite à des mamelons supérieurs. C’était son entrée principale, défendue par des ponts-levis et des tourelles. Ces ruines occupent, sur le prolongement de la colline où elles sont assises, un espace assez considérable. On distingue parfaitement le grand corps de logis que devaient habiter les châtelains et les gens de la maison. Le préau intérieur, soigneusement aplani pour qu’on pût s’y exercer au maniement des armes; les oubliettes, espèce de cachot long de dix pieds sur une largeur d’un pied et demi à deux pieds, et une hauteur de sept à huit. La grande tour carrée du levant, du sommet de laquelle on apercevait le Rhône, ainsi que les créneaux du château du Serve, sur l’autre rive de ce fleuve. Les seigneurs de Serve pouvaient facilement donner des signaux à ceux d'Iserand quand ils voyaient arriver des convois de bateaux et qu’il y avait des droits de péage à percevoir, ou bien quand ils étaient attaqués par quelques bandes de routiers et qu’ils avaient à demander main-forte à leurs voisins, comme suzerains ou comme vassaux.

En l’absence d’une autorité protectrice, on défendait de son mieux l’ordre public à l’aide de cette confédération hiérarchique qu’on appelait la féodalité. L’origine de la famille chevaleresque qui habita Iserand est des plus obscures. Ses biens, vers la fin du XIIIe siècle, furent confisqués et passèrent aux Tournon. Le baron de Tournon avait épousé Blanche d'Iserand, dont les frères et cousins passèrent en Dauphiné et formèrent les branches des seigneurs du Mouchet, de Sénaud et du Mollard. Les Iserand, restés en Vivarais, ne seraient que des branches cadettes. Trois branches de la famille d’Iserand étaient fixées, dès la fin du XIIIe siècle, dans les environs immédiats du mandement d’Iserand. C’étaient les Iserand, coseigneurs de Sarras, les Iserand, seigneurs de Chavannes, en la paroisse de Saint-Jeure d’Ay, et les Iserand, seigneurs de Chanelosc et coseigneurs d’Ay. Un rameau de celle-ci posséda au XVe siècle le château de Montiver, paroisse de Saint-André-des-Effangeas, qui passa d’elle à la famille de Montagner. M. A. de Gallier, dans la Revue d’Archéologie de La Drôme, (1870), nous donne la date de 1350 environ à la confiscation des biens des Iserand. En 1356, Iserand était possédé par les Tournon. En 1585, ce château fut surpris par un chef du parti des huguenots, le capitaine Clavel. Ce capitaine, dit Albert du Boys, était un homme aventureux et hardi. Il s’était composé une bande avec les débris de la petite armée mise en déroute à Charmes par le duc de Noailles, et il s’en allait dans les montagnes, rançonnant les bourgeois catholiques et pillant les châteaux des seigneurs. Furieux d’avoir trouvé quelque résistance à Lens, au manoir de M. de Bergède, il assouvit sa colère sur la cure et l’église de Lens, qu’il incendia après en avoir emporté les cloches; puis, peu satisfait de ce succès trop facile, il se jeta la nuit sur Iserand, dont une poterne extérieure lui fut ouverte par la trahison d’un des serviteurs du château. Le châtelain, aidé de quelques braves, voulut en vain se retrancher et se défendre dans la tour du Levant; ils furent tous forcés dans leur dernier asile et impitoyablement massacrés. Le château fut pillé et livré aux flammes. Iserand passa, en 1644, aux Levis-Ventadour, puis aux Rohan-Soubise et fut enfin vendu avec les seigneuries d’Arras et de Plats, le 1er juillet 1785, par Charles de Rohan, pour le prix global de 80000 livres, au vicomte de Monteils, sénéchal d’épée du Haut et Bas-Vivarais. (1)

château d’Iserand 07610 Vion, l'accès aux vestiges se fait par un chemin de randonnée en partant du camping de Vion.

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   Châteaux Historiques du Vivarais par Florentin Benoit d'Entrevaux (1861-1925) Ch. NORMAND, Imprimeur (1914).

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