|
Le château féodal des seigneurs de Mirepoix
protégeait la ville (implantée avant 1279 sur la rive droite de l'Hers)
depuis la hauteur. Le château est cité pour la première fois dans l'hommage
que rend en 960 Roger, fils de Bellisen à Ermengarded, fille de Rengarde de
la maison des comtes de Carcassonne. Il se trouve ensuite mentionné dans
divers actes entre le XIe et le XIIIe siècle. En 1209, au cours de la
croisade des Albigeois, le château est pris par Simon de Montfort qui le
donne à la famille de Lévis. Repris brièvement par la famille de Bellisen en
1223, il passe durablement en possession des Lévis en 1229. La haute tour
située au sud-ouest, la chapelle haute et le passage qu'elle surmonte
semblent avoir été construits à la fin du siècle; tous deux étaient reliés à
l'ouest à un corps de logis primitif disparu dont ne subsiste qu'un fragment
de l'escalier en vis qui le reliait à la chapelle. Sur le plan du compoix de
1766, ce dernier n'apparaît déjà plus mais sur la représentation du château
dessinée vers 1820 par Antoine-Ignace Melling, on distingue encore nettement
la tour d'escalier et l'on observe que la chapelle était surmontée d'un
niveau supplémentaire. On y distingue nettement la grande arcade
(actuellement murée) sur laquelle débouchait le passage voûté sous la
chapelle. Dans la demeure actuelle, deux arcs brisés indiquent l'emplacement
d'un passage de la même époque qui menait du pont d'accès à ce château
primitif. Le château prend le nom de Terride en 1563, à l'occasion du
mariage de Jean de Lévis avec Catherine de Lomagne, fille du baron de
Terride.
C'est au XVIe siècle également que la tour est réaménagée: une porte donnant
sur la cour est percée, couverte d'un arc en accolade et surmonté d'un
blason non identifié. Les salles des deux étages conservés sont percées au
nord et à l'est de vastes croisées à coussièges et sont dotées chacune d'une
cheminée monumentale. Au XVIIe siècle est aménagée la demeure actuelle, au
fronton triangulaire, ainsi que le pont à trois arches (date portée 1652)
qui remplace un pont plus ancien, situé légèrement plus au sud. La vicomté
de Terride est cédée en 1740 par Pierre Gaston de Lévis au président Molé,
afin de pouvoir rembourser certains droits. Le château lui-même avait déjà
été abandonné par les Lévis au profit du château de Lagarde. Vendu comme
bien national à la Révolution, le château est acquis par le maréchal
Clauzel. Une gravure du "Guide pittoresque du voyageur en France" (1838)
montre, sur la butte au-dessus du pont de l'Hers, un ensemble de bâtisses
proches d'une imposante tour ronde et de quelques pans de murailles qui
subsistent de l'ancienne forteresse. Le château devient par la suite
propriété de Pierre Dominique Clément Moras, procureur, conseiller à la Cour
de cassation. Celui-ci aurait fait abattre les ruines du premier château et
ouvrir sur la demeure actuelle de nouvelles fenêtres imitant des croisées
médiévales (façade sud).La terrasse actuelle daterait également du début du
XXe siècle. Envahi par la végétation dans la deuxième moitié du XXe siècle,
le château est racheté par Raymond Roger dans les années 1990. Il entreprend
de dégager les fossés, de reconstituer les glacis et de révéler les bases
des tours qui ponctuaient l'enceinte.
Le château est implanté sur un promontoire qui domine la rivière de l'Hers.
Il est constitué actuellement de trois éléments distincts entourés des
vestiges des fortifications: une haute tour au sud-ouest, la demeure
actuelle au centre et une chapelle haute surmontant un passage voûté à
l'est. Au nord-est est toujours apparent un grand fossé qui entourait le
château primitif, situé à l'est de la chapelle, Il a été comblé à l'est de
la demeure pour y constituer une cour. On accède au château par un pont à
trois arches situé au nord qui enjambe un autre niveau de douve qui fait le
tour de l'ensemble. La tour qui le commandait est en ruine. La grande tour
quadrangulaire située à l'ouest possède deux niveaux de soubassement; sa
base est située au niveau du fossé. On y accède de plain-pied depuis la
cour, par une porte aux piédroits en quart-de-rond et au linteau surmonté
d'une accolade. Un petit blason est situé au sommet de l'accolade tandis que
le linteau est surmonté par un blason (remonté) comportant quatre chevrons.
La porte mène à un escalier en vis maçonné qui dessert les différents
niveaux. Le rez-de-chaussée et l'étage comportent une organisation
identique: croisées avec coussièges sur les murs sud et ouest et cheminée
monumentale adossée au mur oriental. L'escalier se poursuit au-delà de
l'étage indiquant la présence initiale d'au moins un niveau supplémentaire.
La tour est construite en moellons assisés mais des variations dans
l'appareil indiquent de nombreuses reprises. Elle était primitivement
articulée avec un chemin de ronde qu'a remplacé la terrasse actuelle: en
témoigne l'accroche sur le mur est. L'édifice qui abrite la chapelle est
construit en brique sur un soubassement en pierre. On accède au passage
voûté (deux travées) du rez-de-chaussée par une grande arcade en arc brisé
qui était protégé par une herse. Sur le mur sud, une grande arcade (murée)
menait au château primitif. La chapelle haute était desservie par un
escalier en vis situé à l'est et dont ne subsistent que des vestiges. La
chapelle compte trois travées, dont celle du choeur (à l'ouest) a conservé
partiellement sa voûte en brique. Les chapiteaux qui portaient les arcs des
voûtes sont lisses dans les deux travées et sculptés de feuilles d'acanthes
terminées par un crochet. Les ébrasements des baies sud conservent les
vestiges d'un décor peint. La demeure actuelle occupe un plan légèrement
irrégulier dû à la présence au nord-est d'un ancien passage marqué sur
l'élévation nord par un arc brisé auquel fait un écho un second arc
identique dans la cuisine. Elle est construite en maçonnerie enduite; les
élévations sont terminées par une génoise à quatre rangs. L'élévation nord
conserve des ouvertures hétérogènes parmi lesquelles se distinguent à
l'étage une demie-croisée (partiellement murée) dont l'encadrement est à
arête vive. La fenêtre voisine est peut-être sa jumelle, masquée par
l'enduit.
A l'étage de comble, une autre demie-croisée possède un encadrement
chanfreiné terminé par un congé. La porte, surmontée par une imposte,
possède également un encadrement en pierre de taille à arête vive. Un
bandeau mouluré matérialise la séparation entre l'étage et le comble.
L'élévation ouest conserve une croisé à appui saillant dont l'encadrement
chanfreiné est terminé par un congé. Un petit jour du comble lui fait écho
en présentant le même encadrement. La façade, orientée au sud, a été l'objet
d'une reprise au début du XXe siècle qui l'a complètement remodelée. Elle
présente une organisation symétrique à quatre travées avec deux portes à
imposte dans la partie centrale, surmontée par deux portes-fenêtres menant à
un balcon au garde-corps en ferronnerie. Les travées latérales sont percées
de croisées aux deux étages inférieurs et de demies-croisées au deuxième
étage. Elles présentent toutes un encadrement néo-médiéval (appuis saillant
moulurée, baguettes reposant sur des bases prismatiques aux niveaux
inférieurs, chanfrein terminé par un congé au niveau supérieur). Un cordon
mouluré situe au niveau de l'arrivée du toit dessine un fronton
triangulaire. L'élévation latérale est comporte des ouvertures hétérogènes
dont une croisée symétrique avec celle de l'élévation ouest mais dépourvue
d'appui saillant. (1)
Éléments protégés MH : le château dit de Terride (ruines) : classement par
liste de 1875.
château de Terride 09500 Mirepoix, propriété privée, ruines situées à peu
de distance du pont de Mirepoix, sur le sommet d'une colline.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de l'Ariège" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|