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Jean II d’Aubeterre qui, à la fin du XVIe
siècle, acheta les seigneuries de Fouchères et de Vaux, était le fils de
Pierre d’Aubeterre, négociant à Troyes, et de Jeannette de Mesgrigny, fille
d’un président au bailliage de la ville. Dans les années 1630, Jean d’Aubeterre,
l’un de ses successeurs, habite à Vaux une maison seigneuriale fermée de
murailles et de fossés. C’est dans cette demeure, dont un acte de 1680
signale le très mauvais état, que meurt en 1693 son fils Jean-Baptiste.
Jacques d’Aubeterre qui hérite alors du domaine, est capitaine de cavalerie
et beau-frère de Joseph-Antoine Hennequin, ancien ambassadeur à Venise, qui
fait bâtir Charmont. En 1715, il obtient l’érection en comté de sa terre de
Vaux, réunie à la châtellenie de Jully-le-Châtel;, et lorsqu’en 1720, un
incendie ravage le château, n’épargnant que la chapelle, il en décide la
reconstruction, comme en témoigne un marché de couverture daté de 1723. Les
travaux excèdent ses possibilités financières car lors de sa mort, trois ans
plus tard, ses créanciers imposent un bail judiciaire du domaine. Son fils
Jean-Jacques, comte de Jully, est chambellan de l’empereur Charles VII, puis
capitaine des gardes de l'électeur de Bavière. Il ne réside que rarement en
Champagne et, vers 1750, cède le domaine à son beau-frère, Claude-Joseph de
La Rue, comte de Mareilles, qui fait achever les travaux. En 1760, le
marquis de Montmort, lieutenant général des armées du Roi, achète Vaux et
Jully. Saisi après sa mort, survenue en 1795, le domaine revient finalement
à sa petite-fille, Adélaïde Mony. Charles-Emile de Maupas qui, en 1855,
achète Vaux aux héritiers des Mony, est un ami intime de Napoléon III et
l’un des principaux acteurs du coup d’État du 2 décembre. Préfet de Police
de Paris, puis ambassadeur à Naples et préfet des Bouches-du-Rhone, il mène
grand train à Vaux où il se retire après la chute de l’Empire et meurt en
1888. À sa fille Mme de Fontenay, succède sa petite-fille, la comtesse de
Ponton d’Amécourt. Délaissé à partir de 1934, abandonné depuis l’occupation,
le château est dans un état critique en 1971, lors de son rachat par M.
Philippe Vallery-Radot qui fait procéder aux travaux conservatoires les plus
urgents, fait dégager le parc paysager et aménager l’un des corps de
dépendances pour accueillir un établissement de l’Association parisienne
pour l'Éducation de l’Enfance inadaptée.
À partir de la route de Bar-sur-Seine, une majestueuse allée rectiligne,
large de cinquante mètres et longue de plus de deux kilomètres, remonte un
vallon boisé jusqu’à un immense espace traité en parc à l’anglaise, dont les
pentes rejoignent la forêt d’Aumont. Ce site grandiose et solitaire
s’accorde parfaitement avec le caractère de cet imposant édifice, alliant à
des proportions superbes un soin particulier dans la mise en oeuvre. A la
qualité de l’architecture répond celle des sculptures de l’avant-corps.
Au-dessus de l’entrée, le masque d’Hercule revêtu de la peau du lion de
Némée symbolise la force. A la naissance du toit, des groupes d’enfants
couronnent une balustrade aveugle, de part et d’autre des armoiries
monumentales de Maupas, encadrées de chevaux. Sur le parc, les clés sont
également historiées et les balustrades chargées de trophées militaires.
Gravement éprouvé par un long abandon, cet exceptionnel édifice, l’un des
plus remarquables de Champagne, avec ceux de La Motte-Tilly et de Brienne,
est dans un état quasi désespéré: les lucarnes s’effondrent, les toitures et
les planchers percent. Les travaux conservatoires effectués au milieu du XXe
siècle à l’imitiative de M. Vallery-Radot; étaiement et couverture
provisoire, ont temporairement interrompu le processus de dégradation. Ils
ne rendent que plus souhaitable la restauration plusieurs fois envisagée
d’une demeure conçue par l’un des plus grands architectes du XVIIe siècle et
parvenue intacte jusqu’à nous, dans son ordonnance comme dans son
environnement. (1)
Éléments protégés MH: les façades et les toitures ainsi que l'escalier avec
sa rampe en fer forgé et les grilles d'entrée : classement par arrêté du 25
janvier 1980. Les façades et les toitures des communs y compris le
pigeonnier ainsi que l'allée d'accès au château: inscription par arrêté du
25 janvier 1980.
château de Vaux 10260 Fouchères,
propriété d'une association, centre d'adolescentes inadaptées.
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