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A l'époque romaine, un oppidum est édifié dans la ville
de Calianum. Vers 781, une forteresse Wisigothe est citée dans le village de
Kilianus ou Quilhanus. En 844, Charles le Chauve demande au Comte Milon de
restituer le domaine de Quilhanus à l'archevêque de Narbonne. En 1125, un
lieu fortifié est cité (peu de précision sur le lieu, mais pourquoi
l'installer ailleurs que sur la colline). Fin XIIe siècle, les Aragonais
d’Alphonse II, en guerre contre le Vicomte de Trencavel, prennent la ville
après une courte bataille. Vers 1202, les droits de l'archevêque de Narbonne
sont rétablis sur Quillan. Durant la croisade des Albigeois, vers 1210, le
château est pris par "l'armée du Nord". Simon de Montfort le confie à Guy de
Lévis, son fidèle lieutenant, malgré la colère de l'archevêque. En 1232, le
château est construit sur l'emplacement de la forteresse. Il est rattaché à
l'archevêché de Narbonne. La période est confuse et Quillan passe
alternativement sous le pouvoir du roi ou de l'archevêque. En 1247, Saint
Louis décide la création de plusieurs villes (Carcassonne et Limoux).
Quillan est élevée au rang de cité, le nom serait Quillanus. En 1281, la
garnison de Quillan est dirigé par un certain Bompart, il a été nommé par
l'archevêque. En 1332, le château est donné au Roi de France, début du
remaniement des bâtiments. En 1394, durant la guerre de cent ans, le Roi
somme l'archevêque de fortifier le château. Les troupes aragonaises, vers
1480, ravagent les régions de la Haute Vallée de l'Aude et du Fenouillèdes.
Les Espagnols occupent Quillan. En 1495, les troupes du Roi de France
chassent les intrus de la ville et du château. Les Calvinistes prennent la
ville en 1573. En 1575, le château est incendié par les Huguenots. Après les
guerres de religions, il semble qu'il soit délabré. En 1628, le Sénéchal de
Carcassonne demande à l'archevêque la remise en état du château et du
moulin. En 1659, le traité des Pyrénées scelle une paix entre l'Espagne et
la France et permet l'annexion du Roussillon. En 1735, Quillan est démantelé
sur la proposition de l'archevêque. Pendant la Révolution les murs ouest et
nord sont abattus, en 1791 le château est vendu aux enchères.
Le château de Quillan est construit en surplomb de l'Aude, à l'est du bourg,
qu'il domine. Il est édifié selon un plan carré d'une grande simplicité,
typique d'un château bâti ex nihilo. Son enceinte, de 34,50 mètres de côté,
est cantonnée d'échauguettes polygonales (à triple encorbellement en quart
de rond). Une tour-porte occupe le centre de l'aile orientale. Large de 8
mètres, et en saillie sur 5,50 mètres, elle surmonte une voûte en berceau
brisé dotée d'un assommoir et d'une ouverture pour une herse. Le vestige de
l'encorbellement d'une échauguette demeure, à l'intersection nord de la tour
et de la courtine. Les courtines, arasées, ont une épaisseur moyenne de 1,80
mètre: leur parement, partiellement conservé, est en moyen appareil, en
partie traité en bossage. Le blocage est constitué des galets de l'Aude,
noyés dans un bain de mortier: il est visible sur la face externe de la
courtine orientale, ainsi que sur la tour-porte, ou des effondrements
partiels donnent à voir la composition du mur. Au niveau inférieur toutes
les courtines sont percées d'archères dont l'ébrasement est couvert par des
linteaux sur coussinets; la courtine méridionale est également percée par
une poterne à arc brisé; la courtine ouest comporte deux larges baies,
couvertes par des arcs surbaissés. Le niveau supérieur comporte des
ouvertures carrées: une petite au sud, ainsi que deux autres à l'ouest,
couvertes par des linteaux; et trois ouvertures un peu plus larges au nord
et couvertes par des arcs surbaissés, dont le bon état est à mettre au
crédit des restaurations, notamment concernant les glacis.
La cour du château de Quillan a été en partie comblée au moment de la
Révolution, afin d'en faire une plateforme de tir pour des canons. Elle est
aujourd'hui occupée, dans son quart sud-est, par un château d'eau toujours
en activité. Des fouilles archéologiques réalisées dans les années 1990 ont
permis de mettre au jour les maçonneries dissimulées par le comblement: si
des bâtiments en appentis pouvaient occuper le revers des courtines ouest et
sud, il est certain qu'une grande salle d'apparat en maçonnerie, dotée d'une
cheminée monumentale occupait la partie nord de la cour. Cette salle basse
aurait été couverte par une charpente, soutenue (entre autre) par des arcs
diaphragmes dont deux départs ont été mis au jour lors des fouilles. Le mur
délimitant cette pièce a été dégagé sur trois mètres, lors de ces fouilles,
permettant notamment la découverte d'une porte en tiers-point. La présence
de cette salle d'apparat rappelle le rôle du château de Quillan comme
résidence des archevêques de Narbonne, et évoque le plan d'autres châteaux
tels ceux d'Auriac ou de Villerouge-Termenès.
Éléments protégés MH : les ruines du château de Quillan : inscription par
arrêté du 24 avril 1954. (1)
château de Quillan 11500 Quillan, propriété de la commune qui a élevé un
château d’eau à l’intérieur.
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source des photos :
https://inventaire.patrimoine.occitanie.fr
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