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Il semble vraisemblable que tout au début du IXe siècle, au moment des
luttes contre les Sarrasins, un poste militaire fut rapidement édifié sur
cet emplacement et baptisé "Roquepertuse". Une fois les Sarrasins refoulés
en Espagne, le Razès et le Roussillon réunis entre les mains du comte
Guillem, le poste de Perapertusa perdit de l'intérêt et fut abandonné.
La première mention d'un "castrum" de Perapertusa date de 1020, à une époque
où il était dans la mouvance des comtes
catalans de Besalù. Passé dans le domaine des comtes de Barcelone en 1111,
le château devient un fief de la vicomté de Narbonne. Au cours de la
croisade contre les Albigeois, Guillaume de Peyrepertuse, ne voulant pas
faire sa soumission est excommunié en 1224. Après l'échec du siège de
Carcassonne, Guillaume se soumet et le château devient possession française
en novembre 1240. Deux ans plus tard, Saint Louis ordonne la réalisation de
l'escalier qui porte son nom. Dans les années 1250, le donjon St-Jordi est
en cours de construction, on réaménage aussi le Donjon Vieux et l'église
Sainte-Marie qui existait antérieurement. Avec le traité de Corbeil, en
1258, Peyrepertuse devient une forteresse royale française avancée sur la
frontière du royaume d'Aragon. Et en 1285, le château sert de résidence
forcée à des notables de Perpignan, lors de la guerre de Philippe le Hardi
contre les Catalans. En 1355, il est remis en état de défense. En 1367-1368,
Charles V, roi de France, autorise Henri de Transtamare, prétendant au trône
de Castille, à se réfugier au château après sa defaite de Navaretle. L'année
1542 voit Peyrepertuse sur pied de guerre. Jean de Graves, seigneur de
Sérignan, s'empare du château au nom de la Réforme, il est pris et exécuté
avec quatre complices. Déclassé comme place frontière par le traité des
Pyrénées en 1659, il perd son intérêt stratégique. Peyrepertuse est alors
occupé par une faible garnison commandée par un officier subalterne, tout en
conservant un gouverneur nominal. Il est abandonné dans les premières années
de la Révolution puis vendu comme Bien National en 1820.
L'ensemble des constructions est disposé en longueur sur une arête rocheuse.
Le seul passage possible est au nord-est, avec un escalier taillé dans le
rocher. Intérieurement, la disposition générale du château comprend deux
grands donjons indépendants, réunis par une enceinte formant deux esplanades
séparées par une courtine intérieure et renfermant de nombreux logements. Au
début du XIe siècle, le château se présentait sous la forme d'un petit
bâtiment rectangulaire de deux étages, flanqué à l'ouest d'une tour ronde.
Le rez-de-chaussée comprenait deux pièces voûtées. Au XIIe siècle, une
chapelle fut édifiée au nord des constructions du XIe siècle, auxquelles
elle est reliée par une courtine crénelée encore intacte à l'ouest. Une
courtine existait très probablement à l'est mais il n'en reste rien. A la
fin du XIIe siècle, Pérapertusa, devenu le gardien de la frontière nord
aragonaise, se vit augmenté d'une importante fortification. Un rempart fut
construit au nord-est, longue courtine rectiligne flanquée de deux tours
demi-circulaires. L'ouvrage est percé d'archères au niveau du sol et sa
crête est parcourue par un chemin de ronde crénelé. Une courtine intérieure,
percée d'une poterne, réunit ce rempart à l'angle nord-ouest de la chapelle.
Au XIIIe siècle, le château devint la principale défense de la frontière sud
du royaume et Saint-Louis débuta les travaux dès 1242. L'ancien castrum
considérablement modifié devint un premier donjon placé au centre des
nouvelles constructions. Une grande tour demi-circulaire fut accolée sur sa
face est. Cette tour flanque une courtine également construite à cette
époque, crénelée de merlons à meurtrières, hourdée et percée d'une poterne
en arc brisé. A cette époque, la chapelle fut surélevée de deux étages,
crénelée et munie d'une échauguette. L'extrémité est de l'esplanade, fermée
et surélevée, devint une sorte de tour pentagonale, formant un éperon aigu.
En 1242, Saint-Louis ordonna la construction d'un escalier qui s'élève en
corniche le long de la paroi nord. Sur ce point culminant fut alors
construit un deuxième donjon. Trois tours, dont deux rasées au niveau du
premier étage, flanquaient l'ouvrage. L'esplanade ouest, fermée au nord par
un mur crénelé parcouru d'un chemin de ronde et, au sud, par un parapet
naturel de rocher, fut couverte de nombreux logements.
Éléments protégés MH : les ruines du château de Peyrepertuse : classement
par arrêté du 19 mars 1908. (1)
château de Peyrepertuse 11350 Duilhac-sous-Peyrepertuse, tél. 06 71 58 63
36, ouvert au public en février, mars, novembre, décembre tous les jours de
10h à 17h, Juillet et août tous les jours 9h à 20h 30, en avril, mai,
octobre tous les jours de 10h à 18h 30, juin et septembre tous les jours 9h
à 19h. Visite libre ou audioguidée.
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