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Château de Varés à Recoules-Prévinquieres
 
 

      Le vaste château de Varès a subi d’importantes et complètes transformations depuis l’époque où les Prévinquières abandonnant dans la seconde moitié du XVe siècle et certainement avant 1472 leur "castrum" de Prévinquières, établirent à une petite lieue dans un site riant de la vallée, leur nouvelle demeure. Jean de Prévinquières, mari de Catherine de La Panouse de Loupiac, aurait fait bâtir le château de Varès dans la deuxième moitié du XVe siècle et cette tradition concorde parfaitement avec les documents, car si aucun titre ne signale la date exacte de la construction et n’en fait connaître les conditions, nous trouvons un Prévinquières prenant pour la première fois en 1454 la qualification de seigneur de Varès et en 1472 celle de seigneur du château de Varès. La construction se place évidemment entre ces deux dates. Jusque-là Varès était un simple hameau composé de plusieurs mas, habité par diverses familles: les Pons, les Olier, les Castanier, etc, relevant du château de Prévinquières et inégalement réparti, quant aux droits seigneuriaux, entre les trois coseigneurs. Toutefois, par des échanges les Prévinquières avaient fini par y dominer et depuis longtemps ils y possédaient une maison, dont l'importance reste inconnue, probablement le premier embryon du château actuel, qui est clairement désignée dans une reconnaissance du 28 juin 1395 faite par Guillaume Castanié, fils de Jean, à noble Bernard de Luzençon pour divers immeubles à Varès dont sa maison, sise dans un clos confrontant d'un côté avec chemin public allant de la maison de noble Jean de Prévinquières coseigneur dudit lieu vers la plante du rien de Merdanson. La disposition intérieure avec ses voûtes, ses étroits escaliers de pierre en spirale, laisse deviner que le château, s’il fut considérablement agrandi et remanié, ne fut pas cependant entièrement rasé et rebâti.
Il comprend aujourd’hui un vaste corps de logis, élevé de trois étages au-dessus du rez-de-chaussée, flanqué de deux ailes inégales débordant sur les deux façades; trois tours carrées, hautes et grêles couronnées de mâchicoulis le flanquent: l’une sur la grande façade nord, l’autre sur la façade est de l’aile gauche, la troisième au midi, à l’intersection de l’aile gauche et du corps principal. L’extrémité nord de cette aile gauche semble avoir été dans le passé, le donjon du château; à son sommet la base des corbeaux, des mâchicoulis enlevés et taillés au ciseau pour faire disparaître la saillie des pierres se distingue encore et semble corroborer l’opinion que l’antique tour fut sacrifiée au goût nouveau et à la régularité de l’ensemble, visé dans cette transformation. La plupart des ouvertures, les toitures ont subi la même influence et le manoir primitif a laissé place à une vaste habitation dans le goût du XVIIe siècle. Une terrasse, recouverte d’une toiture, s’ouvre sur la grande porte de la façade, celle-ci formant retrait sur le rez-de-chaussée. Les documents et les renseignements manquent pour préciser la date de cette complète transformation intérieure et extérieure, car le château est précédé d’une cour et d’une avant-cour, fermées toutes deux de hautes murailles, celles de la cour intérieure ornée d’un couronnement de balustres de pierre dans lesquels s’ouvrent deux portails encadrés dans de hauts et larges pilastres et accompagnés au sud-est d’un jardin soigneusement clos, lui-même encadré à ses quatre angles par de petits pavillons. Du côté du nord la pente assez abrupte n’avait fait ménager aucun dégagement; deux tours rondes, réunies par une terrasse, semblaient mises là dans un but de défense.
Nous serions fort tentés de faire remonter la transformation du château aux années qui suivirent le mariage du seigneur de Varès, Jacques-François de Prévinquières avec Anne-Marie Fajole, fille de Jean Fajole sieur de la Ferrière et de Marie Vezin, dont le contrat fut reçu le 27 novembre 1689 par Maître Barrière, notaire royal de Prévinquières. La date de 1687 gravée sur la vaste cheminée de la grande cuisine du château n’infirme pas cette supposition si on tient compte de la raison autrement probante de la grosse dot apportée dans la maison de Varès par cette alliance. A cette époque les Fajole, de Saint-Geniez, en association avec les Dumas, exploitaient une importante maison de commerce, dont le siège principal se trouvait en Italie, à Livourne, d'où elle rayonnait dans tout le Levant. Ses affaires étaient prospères, sa fortune assez considérable pour lui permettre d’acquérir à la génération suivante des seigneuries importantes en Rouergue et surtout en Languedoc, ainsi que des charges anoblissantes de judicature et de finances dont furent pourvus tous les frères laïcs de la marquise de Prévinquières. Varès devenu dans le premier quart du XIXe siècle la principale habitation du général comte Ricard, fut à nouveau l’objet de réparations importantes, intérieures et extérieures, faciles à reconnaître dans l’ensemble actuel. Au cours des siècles, Varès resta la possession et la résidence des Prévinquières; ils y résidaient encore à la veille de la Terreur Révolutionnaire. Nous avons rapporté en parlant de Prévinquières les divers actes par lesquels la maison de Prévinquières avait semblé un moment se désintéresser de sa seigneurie patrimoniale pour se créer avec une part de celle-ci et le mandement de Saint-Amans de Laissaguais une nouvelle seigneurie indépendante, dont Varès devenait le siège.
L’échange du 16 mai 1472 par lequel les seigneurs Jean et autre Jean de Prévinquières père et fils cédaient à un des autres coseigneurs de Prévinquières, Bernard de Cénaret, leurs droits sur le château ou bourg de Prévinquières et le reste du mandement, sauf sur la partie aux appartenances de Varès délimitée dans cet acte, et recevaient en retour le château de Saint-Amans de Laissaguais et la cession à prix d’estimation de tous les droits des Cénaret dans le voisinage de Varès, peut être considéré comme la charte de fondation de la seigneurie de Varès, que la vente consentie le 29 février 1527 par Pierre de Prévinquières au seigneur de Recoules venait en quelque sorte étayer puisqu’elle cédait à l’acquéreur tous les droits quelconques appartenant aux Prévinquières sur le mandement de leur nom sous la réserve de Varès, Vacquières, Vaisse-Rodier et Malissart. Mais après l’achat par le seigneur de Varès en 1589 de la coseignerie de Prévinquières ayant appartenu aux Cénaret, la situation change et les ambitions des Prévinquières se reportent à nouveau sur leur lieu d’origine et quand l’accord du 5 juin 1646 sépare les droits des seigneurs de Recoules et de Varès sur Prévinquières, et remet les Prévinquières en pleine possession de leur lieu d’origine, Varès, s’il reste le séjour des seigneurs, redevient simplement un membre de la seigneurie et marquisat de Prévinquières. Antoine-Louis de Prévinquières, marquis du dit lieu, héritier de son frère aîné, mort sans enfants de Marie-Anne de Levézou de Vezins qui lui survécut longtemps et lui-même sans postérité de Marie-Julie-Henriette de Bessuéjouls-Roquelaure, dénombra en 1780 dans la communauté de Prévinquières le marquisat de Prévinquières en toute justice avec le château de Varès comprenant: 133 séterées pré, 463 séterées terre et 184 séterées pacage et bois, d’un revenu total en biens fonds de 3.098 livres et en censives et menus droits de 2.182 livres dont 123 livres provenant du droit de lods.
Des quatre frères ou sœurs du dernier marquis de Prévinquières, nés du mariage du marquis François de Prévinquières et de Marie-Elisabeth de Barthélemy-Las Cases, celle-ci, fille d’Antoine de Barthélemy, seigneur de las Cases, secrétaire du roi en la chancellerie de Montpellier et de dame Jeanne de Foucras de Cabrières habitants de Sévérac, une seule, Jeanne de Prévinquières, appelée avant son mariage, Mlle de Montferand, laissa deux enfants de son union avec Pierre-Louis de Carbon, conseiller au parlement de Toulouse, une des victimes du tribunal révolutionnaire de Paris en 1794. Son fils qui joignit à son nom celui de Prévinquières, Pierre-Jean-Louis de Carbon-Prévinquières juge de paix, puis sous-préfet de Millau sous la Restauration eut dix enfants de son mariage, contracté en 1794 avec Julie-Anthoine des Brunes. Ses charges de famille l'empêchèrent sans doute de conserver Varès, qui à la suite d’arrangements conclus en 1810 passa à sa sœur, Elisabeth-Gabrielle-Antoinette de Carbon-Prévinquières, mariée à Pierre-Jean-Joseph d’Alingrin, ancien capitaine au régiment des cuirassiers du roi. Les autres possessions de la maison de Prévinquières nombreuses et importantes: Cabrières, Favars, Barbarès, etc., furent aliénées. M. d’Alingrin qui appartenait à une vieille famille du diocèse de Vabres, anoblie au XVIIIe siècle par le service militaire, aliéna même sa terre du Falgous près de Camarès acquise par sa famille depuis près d’un siècle. La fdle unique de M. et de Mme d’Alingrin-Falgous, Marie-Louise-Elisabeth-Adrienne d’Alingrin-Falgous, fut mariée le 14 février 1816 au lieutenant-général baron Ricard, créé comte le 8 janvier 1818, pair de France, conseiller d’Etat, grand-croix de la Légion d’honneur, chevalier de Saint-Louis, grand-croix de Saint-Ferdinand d'Espagne, grand cordon de Saint-Henri de Saxe, un des glorieux survivants de l’épopée impériale, soldat et diplomate. Le général Ricard, fils d’un notaire de Castres, avait 45 ans lors de son mariage et bien que natif d’un pays voisin, établit sa résidence au château de Varès où il se retira définitivement après 1830.
Il y décéda le 6 novembre 1843 à l’âge de 72 ans, ayant eu de son mariage un fils et trois filles: Mmes de Montai, Thierion de Monclin et la comtesse Odon de Luppé. Le comte Edmond Ricard marié à Mademoiselle Rouvellet d’une famille millavoise, en possession d'un héritage considérable comme héritière de M. Antoine Talon, son oncle maternel, conserva intacte la belle terre de Varès, une des plus considérables du Rouergue, mais quelques années avant sa mort survenue le 24 décembre 1871, à peine âgé de 50 ans, il avait cédé Varès à sa femme qui y conserva sa principale résidence jusqu’à son décès au château de Varès le 29 juillet 1908. Elle était âgée de 84 ans et ne laissait aucune postérité. Elle avait institué pour son légataire universel, M. Antoine Talon, son parent, maire et conseiller général de Saint-Geniez, député de l’Aveyron. Cette succession portait sur un patrimoine territorial considérable, mais grevé de lourdes charges qui amenèrent son héritier à aliéner la terre de Varès, vendue en 1911 à M. Tissot, ingénieur-administrateur des aciéries d'Outreau, chevalier de la Légion d’honneur. Aussitôt en possession, M. Tissot entreprit à Varès des réparations très importantes, portant d’abord sur les bâtiments d’exploitation, contemporains du premier manoir de Varès. De nouvelles constructions dégagèrent le château de ce trop étroit encerclement; lui-même fut l’objet d’aménagements heureux: la grande salle voûtée du premier étage notamment, divisée en deux pièces, fut rendue à ses dimensions premières. La déclaration de guerre d'abord, la mort prématurée de M. Tissot survenue le 11 janvier 1919, alors que cet ingénieur de grand mérite travailleur infatigable, à peine âgé de 55 ans, pouvait espérer diriger lui-même les travaux décidés dans le repos nécessaire après toute une vie de travail intense, ont arrêté, au moins momentanément, l’exécution de projets destinés à faire de Varès une des plus agréables demeures et une des propriétés modèles du pays du Rouergue. Par suite de règlements d’affaires entre Madame Veuve Tissot, remariée à M. Cassé-Barthe, préfet de l’Aveyron, et Madame Pierre Assié née Tissot, sa fdle, le château et la terre de Varès ont été vendus judiciairement en septembre 1925 et adjugés la terre au Dr Saleil et le château à Madame Pierre Assié. (1)

château de Varés 12150 Recoules-Prévinquieres, centre de colonie de vacances de la SNCF, visite des extérieurs.

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    Les châteaux de l'ancien Rouergue par le marquis Pierre-Christian d'Yzarn-Freissinet de Valady (1868-1935). Imprimerie de P. Carrère, Rodez (1927)

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