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À quelques kilomètres d'Aix-en-Provence, sur la
gauche de la route de Vauvenargues, s'étendent les croupes boisées et les
vallons du quartier de Repentance, autrefois dit des Molières (du provençal
mouliero: lieu humide et mou) en raison de l'abondance des eaux qui le
parcourent. C'est au fond de l'un de ces vallons au sommet d'une succession
de terrasses ceintes de balustres, que se dresse la bastide de Repentance,
qui est un échantillon particulièrement représentatif de l'architecture
rurale du Pays d'Aix de l'époque classique. Cet édifice a été mis en
chantier en 1609 pour Joseph Martelly, avocat au Parlement. Après son
décès, sa fille Claire de Martelly hérita de la bastide. Le 26 avril 1657,
Jean-Louis de Fabry, seigneur de Mazan, procureur de Claire de Martelly,
dame de Mazan et co-dame de la ville de Riez, vendait la propriété au prix
de 19 000 livres à Charles de Grimaldi-Regusse, président au Parlement. Le
président de Regusse conserva ce domaine, qu'il avait agrandi par l'achat de
terres voisines, pendant une vingtaine d'années mais dut se résigner à le
vendre à la suite d'endettements excessifs de sa part. Le 16 octobre 1681,
Charles de Grimaldi-Regusse et Elzear d'Antoine, sieur de St Pons, héritier
de son père Antoine, réglaient une dette due par le premier depuis 1645.
Pour se libérer, Charles de Grimaldi-Regusse cédait sa propriété à Elzear
d'Antoine. La bastide devait rester qu'une quinzaine d'années aux mains de
la famille d'Antoine. Le 17 mai 1695 Elzear d'Antoine la vendait à Jacques
Peyssonel, avocat à la Cour. Un rapport d'expertise de la bastide de
Repentance située au terroir de cette ville d'Aix, cartier des Molières, en
date du 18 mars 1706 établi à la demande de Joseph d'André, époux de Jeanne
Peyssonel, héritière de feu Jacques Peyssonel, avocat à la Cour et l'un des
douze anciens de l'Université, nous renseigne de manière très précise sur
l'état du domaine à cette époque. Il révèle au rez-de-chaussée des dégâts
causés par l'humidité et les infiltrations d'eau. Pour monter à l'étage, les
experts empruntent "l'escalier qui est en dehors du cotté du couchant, en
forme de fer à cheval, formant un balcon y ayant vingt deux marches de
chaque cotté savoir douze sans mains courante jusques au premier reposoir et
au surplus y en ayant une, avec dix neuf balustres, le tout pierre de
taille"...
Éléments protégés MH : le jardin ordonnancé avec ses terrasses, ses éléments
architecturaux et son allée d'accès du domaine: classement par arrêté du 16
novembre 1984. Les façades, y compris l'escalier sur la façade principale,
et les toitures : inscription par arrêté du 16 novembre 1984. (1)
château de Repentance, chemin de l'Olivette, 13100 Aix-en-Provence,
propriété privée, ne se visite pas.
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