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En 1059 est cité un castellum dont le seigneur est
Bertrand de Boulbon, issu des vicomtes d'Avignon, seigneur de Mézoargues et
de Boulbon. En 1166 et 1198, la famille est devenue éponyme avec Rostang de
Barbentane qui a le castrum de Barbentana et qui occasionnellement se dit
encore vicomte. En 1178, l'empereur Frédéric-Barberousse autorise l’évêque
d’Avignon à posséder un port sur la Durance proche du castrum de Barbentane
et se fait confirmer la possession de l’église castrale Notre-Dame. En
1200/1201 (février), Robert de Barbentane et son frère Philippe-Hugues font
hommage à l’évêque d'Avignon pour leur château en présence du roi-comte
Alphonse II; le roi-comte reconnaît la possession de Barbentane à l’évêque à
la suite de son litige avec les coseigneurs locaux. En 1209, un acte est
établi dans la chambre du donjon (in camera furrim). En 1233, le comte
Raimond-Bérenger V confirme à l'évêque d’Avignon la possession des
cavalcades de Noves et de Barbentane que son père Alphonse II avait cédées
pour six sous raimondins; l’évêque verse 14000 sous supplémentaires. À
partir de 1234, l’évêque possède deux tiers de la seigneurie directe. En
1247-1248, les châteaux de Bédarrides, Châteauneuf et Barbentane sont
pillés. En 1254 est citée l’église castrale Notre-Dame dans le testament de
Rostang de Barbentane. En 1274, l’évêque d'Avignon promet de faire hommage
du château au comte de Provence. En 1303, les coseigneurs font hommage pour
le castrum à l’évêque d’Avignon. En 1332, l’évêque d'Avignon fait hommage au
comte. Entre 1364 et 1365, une nouvelle tour est dressée par Anglic de
Grimoard, évêque d'Avignon de 1363 à 1366, puis cardinal en 1366, frère du
pape d'Avignon Urbain V (de 1362 à 1370). Il finance les travaux pour 4000
florins, et pour cette raison la tour est appelée "Tour Anglica" (per me pro
edifico et opere turris nove hospici castri de Barbentana… appelate
vulgariter Anglesia), En 1366, le tiers de la seigneurie qui n’est pas à
l'évêque est partagé entre dix coseigneurs. En 1386 et 1389, l’évêque fait
hommage du château au comte de Provence. En 1408, le comte donne le château
à Nicolas Ruffi, comte de Croton. En 1482, Pierre Robini est inféodé. En
1674, le logis est restauré et, en 1740, il est remanié par le marquis
Paul-François II de Barbentane. En 1793, l’ensemble fut vendu comme bien
national. Seule la tour résista aux révolutionnaires. Cette tour, propriété
du marquis de Robin de Barbentane en 1852, demeure de nos jours aux mains de
ses descendants.
Château-fort dit Tour-Anglica construit au XIVe siècle (1365). Situé sur un
rocher en éperon, à l'entrée sud-est du village, à 52 mètres d'altitude. Le
donjon carré de 10 mètres de côté, haut de 28 mètres, est en appareil moyen
assemblé à joints assez fins et avec de nombreuses marques de tâcherons. Il
est percé de sept archères dans des embrasures à bancs de pierre. Une tour
d'escalier flanque ce donjon et le surmonte en guette circulaire; on y
accédait par une porte à l’étage (l'actuelle, sur la face septentrionale,
est moderne). Il est divisé en trois étages habitables, pourvus de
cheminées, sur une salle basse voûtée en berceau. Le dernier niveau est
voûté d’ogives, à clé de voûte armoriée (du blason des Grimoard), les deux
autres sont planchéiés. Il était pourvu de bretèches-latrines. Le
couronnement est garni de mâchicoulis: il en reste les consoles, à six
ressauts sur les faces et à huit ressauts aux angles. D'une enceinte, il
subsiste un mur perpendiculaire à la tour, long de quatorze mètres. Un
dessin de peu contemporain de la tour montre des détails disparus: des
fenêtres géminées et des archères cruciformes, une porte en plein-cintre
ouvrant dans une enceinte. Il indique aussi qu'à l'origine les mâchicoulis
n’existaient pas encore et qu’ils ont été ajoutés plus tard. (1)
Éléments protégés MH : tour du Cardinal Grimaldi : classement par arrêté du
3 août 1925.
tour Anglica 13570 Barbentane, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la route.
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