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Vers 975-978, le
château est construit sur le territoire d’un domaine de l'Église d'Arles, in
vallis Felauria; il est d’abord tenu par Isnard pour l’archevêque d'Arles.
En 981 est cité le castrum Balcium. En 1031, une famille éponyme est celle
des puissants sires de Baux connue avec Hugues et Amelius de Balcio. Avant
1040, Hugues, fils de Pons d'Arles et de Profecta, est seigneur de Berre et
de Marignane, domaines qu’il tient de sa mère; il devient sire du château de
Baux (castrum que dicitur Balcius) par sa femme Alix. Dans la première
moitié du XIIe siècle, les sires augmentent considérablement leur puissance
et leur territoire, notamment par une alliance avec les comtes de Provence.
En 1145, Raimond de Baux, époux d’Etiennette de Provence, obtient de
l'empereur Conrad III de Hohenstaufen l'investiture du royaume de Provence.
Cela provoque un conflit de vingt ans, la première Guerre Baussenque. En
1150, Hugues, fils aîné de Raimond (qui vient de mourir) accepte un premier
accord; puis, il se ravise et reprend les armes. En décembre 1155, le comte
Raimond-Bérenger assiège le château; en décembre 1156, on convient d’une
trêve. En février 1162, le comte assiège une nouvelle fois le château; pour
faire lever le siège, les Baux doivent promettre de faire hommage pour les
châteaux de Baux, Castillon et Vitrolles. En 1163, l'empereur
Frédéric-Barberousse retire son soutien au sire de Baux et donne
l'investiture du comté de Provence à Raimond-Bérenger. En 1167, Hugues se
soumet. Il laisse ses droits sur la seigneurie à son fils aîné Raimond et
s’exile en Sardaigne avec son deuxième fils Hugues, et, en 1186, il y
devient juge d'Arborée.
En 1167, Raimond, fils de Hugues, reçoit la succession de son père. Mais il
n’a pas d'héritier direct. En 1170, il lègue à Raimond de Villeneuve et à
son cousin Pierre de Lambesc les seigneuries de Meyrargues et Puyricard. Par
ailleurs, il cède à son oncle Bertrand, frère de Hugues, les seigneuries de
Berre, Châteauneuf, Cornillon, La Fare, La Garde, Istres, Lançon, Martigues,
Miramas, Ventabren et Vitrolles. Bertrand obtient en outre la restitution
des biens familiaux avec le château de Baux. En 1173, il devient, par son
mariage avec l’héritière, prince d’une partie d’Orange. A l’aube du XIIIe
siècle, la famille se divise en trois branches qui sont les princes
d’Orange, les sires de Baux, vicomtes de Marseille, les sires de Berre. En
1233, les sires de Baux servent de caution dans une trêve pendant le conflit
entre le comte de Toulouse et le comte de Provence; leur château de Baux
sert de gage. En 1252, l'enquête des droits du comte ne signale aucun droit
à Marseille (dont la commune est alors hostile à Charles 1er), ni dans la
région de l’Etang de Berre, ni dans divers castrum de l’archevêché d'Aix et
du Bas-Rhône (c’est-à-dire partout où les Baux sont influents ou seigneurs):
Eguilles, Châteauneuf-le-Rouge, Rousset, Saint-Antonin, Saint-Canadet,
Saint-Estève-Janson, Saint-Marc, Saint-Paul-lès-Durance, Ventabren,
Aureille, et Les Baux. Le XIIe siècle est en effet marqué par une nouvelle
guerre des sires de Baux contre le comte de Provence, qui est cette fois
Charles d'Anjou, et qui se termine en 1252 par la victoire de ce dernier.
Mais à la fin du XIIIe siècle, Bertrand de Baux, comte d'Avellino, ne
reconnaît au comte que les droits de souveraineté, sans autres impositions
(pour les châteaux de Baux, Aubagne, Montpaon).
En 1324, les nobles et les habitants de Baux, Mouriès, Castillon et Montpaon
font hommage au comte-roi Robert. En 1345, la comtesse-reine Jeanne inféode
le château à Guillaume-Roger de Beaufort (en Anjou), vicomte de Turenne,
neveu du pape. En 1355, le comte ordonne aux Toulonnais en état de porter
les armes de se joindre à Philippe d'Agoult, grand sénéchal, pour assiéger
le château de Baux occupé par Robert de Duras. En 1390, Alix de Baux,
comtesse d'Avellino, exige la restitution des châteaux de Baux, Montpaon et
Castillon. En 1392, le château, qui est occupé par Turenne, est pris par les
troupes du pape et la garnison est faite prisonnière. En 1394, Boucicaut et
les troupes du comte de Provence assiègent le château où Turenne s'est de
nouveau réfugié. En 1426, lorsque la famille des seigneurs de Baux s'éteint,
les baronnies de Baux et d’Aubagne sont annexées au comté de Provence; on
établit alors un inventaire des lieux. En 1458, un nouvel inventaire est
établi. En 1483, lors de la réunion de la Provence à la couronne de France,
la ville de Baux se révolte et Louis XI la fait assiéger et démanteler. En
1562, le château est incendié par les Protestants. En 1632, i est démoli par
ordre de Richelieu. Château-fort ruiné construit au XIlIe siècle, sur une
arête calcaire en bordure des Alpilles. Restes d’enceinte, de logis, d’une
chapelle et de salles troglodytiques. Le donjon-logis quadrangulaire
reconstruit à la fin du XIIIe siècle est percé de fenêtres au-dessus de
l’abrupt à l'orient. À l’occident, au pied du rocher, s'étendent une vaste
basse-cour et, en contrebas, la ville médiévale. Les fouilles archéologiques
permettent de mieux présenter et restaurer ce haut lieu de l'histoire. Les
travaux ont commencé dans le secteur nord où les reconnaissances
archéologiques ont été engagées depuis octobre 1991. (1)
Éléments protégés MH : le donjon et les constructions contiguës, y compris
les salles taillées dans le roc, les tours des Bannes, Sarrazine, Parravelle
et autres tours voisines qui faisaient jadis partie de l'enceinte du
château, les restes des murs et dépendances de cette enceinte, l'ancienne
chapelle Sainte-Catherine : classement par arrêté du 9 juin 1904.
château des Baux 13520 Les Baux-de-Provence. Tel : 04 90 54 55 56, ouvert au
public, visite toute l'année, voir les horaires sur le site :
www.chateau-baux-provence.com
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