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En 1040, Raimbaud de Reillanne
donne à Saint-Victor de Marseille la moitié du castrum de Urgone. En 1114,
une famille éponyme apparaît avec Raimond de Orgone, qui fait hommage au
comte. En 1147, Lauger d'Orgo fait hommage au comte de Provence. En 1183, le
castrum de Urgone est attesté comme place comtale dont dépendent un péage et
un bac. En 1204, le castrum Orgonis et celui de Saint-Gabriel sont deux
places comtales. En 1212 et 1213, Audibert et Arvieu de Noves et Rostang
Imbert vendent leurs droits et leur part du castrum de Urgone et leurs
droits sur le donjon au comte Sanche. En 1236, Giraud Amic et Giraud Adhémar
reçoivent comme gages du comte de Toulouse les châteaux de Fourques et de La
Motte, et du comte de Provence les châteaux d'Orgon et d’Albaron. En 1252,
dans l'enquête des droits du comte, celui-ci possède un palatium dans le
castrum de Orgono. Il a toutes les justices, les cavalcades, le bladage,
mais pas l'albergue et seulement un tiers du douzième du péage d'Orgon-Saint-Andiol
et un douzième du four et des tasques; une partie est tenue de lui en fief
par des chevaliers coseigneurs qui y ont des maisons, parmi lesquels Ponce
de Orgo, sa soeur Domina Bertranda et Hugues de Novis. En 1299, un litige
oppose les habitants d'Eygalières (défendus par l'abbesse Audiarda Porcelet)
à ceux d’Orgon au sujet des limites de leurs territoires.
En 1302, Rainaud Porcelet et Raimond Jaufre, coseigneurs de Sénas, demandent
que soient remises des bornes sur la limite de leur terroir avec celui
d'Orgon, les anciennes ayant été arrachées par ordre du sénéchal de
Provence. En 1302, le comte Charles II inféode le château en précaire à
Gabriel Salvagi. En 1331, le comte le cède au sénéchal. En 1338, Raimond
d’Agoult, seigneur de Sault, est nommé châtelain. En 1348, le roi-comte
nomme Bertrand Rodulphi châtelain d'Orgon et de Saint-Andiol, en
remplacement de Raimbaud Beissan d’Apt. En 1371, Rossolin de Cabassole est
nommé châtelain. Aux XIVe et XVe siècles, le castellum Orgonis est plusieurs
fois inféodé à réméré, notamment de 1379 à 1388 aux Agoult. En 1474, le
château est légué, avec ceux de Lambesc et d'Eygalières, par le roi René à
son gendre Ferry de Lorraine. En 1483, il est ruiné. En 1493, Antoine
Hermentary, chambellan et conseiller du roi René, est nommé châtelain du
castellum Orgonis. En 1524, pendant la guerre entre François 1er et
Charles-Quint, Jacques III de Chabannes, seigneur de La Palice, refortifie
Orgon. En 1590, la place est occupée par le duc de Savoie, qui en confie la
défense au seigneur de Bezaudun avec 400 arquebusiers. Au début du XVIIe
siècle, le château est démantelé par ordre de Richelieu.
Château-fort ruiné construit vers 1204, situé au lieu-dit Notre-Dame de
Beauregard (autrefois Sainte-Marie du Mont), sur un éperon rocheux se
détachant d'un grand plateau dominant la Durance, à 185 mètres d'altitude.
Une haute enceinte polygonale occupe le rocher isolé qui a été partiellement
habillé par un fort talus de maçonnerie. La chemise est renforcée d’un
flanquement semi-circulaire et elle est percée d’archères, de canonnières
et, du côté de l'attaque, de meurtrières à arquebuses. Des traces de chemin
de ronde sont conservées. On y pénètre par deux portes-tours crénelées,
ouvertes à la gorge, hautes de douze mètres; les passages étaient défendus
par des meurtrières et des herses. Le donjon quadrangulaire irrégulier
(trapèze), occupe le point le plus élevé, au nord, qui est celui de
l'attaque; il semble avoir été dressé par le comte vers 1204. Un pan est
haut encore d’une dizaine de mètres (il avait au moins trois niveaux) et ies
murs sont épais de deux mètres. Son premier niveau est une citerne. Aux
angles, il est chaîné en bossages tabulaires à chanfreins assemblés à joints
fins. Les marques de tâcheron et les décors d'étoiles en sillons, de croix
et de pointes de flèche parallèles sur ces chaînes d'angle attestent que
l'atelier qui a œuvré ici est le même qu’à Aureille. Les pierre des chaînes
d'angle sont de hauteur très voisine (24 et 25 cm), avec le même écart-type
(10 cm). En enfilade vers le midi, un logis oblong dont les murs opposés
mesurent respectivement 17 et 23 mètres, et 10 et 12 mètres, et sont épais
de 1,10 à 1,50 mètre. Il a une surface intérieure utile de 126 m². Il est
adapté aux contours du rocher et il est séparé du donjon par un espace vide.
Il était subdivisé par deux refends. Partiellement, les bases ont été
postérieurement talutées. Un fossé complète la défense vers l'arrière au
sud. Sur la pente occidentale, de nombreuses traces appartiennent à une
basse-cour. (1)
Éléments protégés MH : les restes des remparts du bourg : inscription par
arrêté du 28 décembre 1926. la porte Sainte-Anne: inscription par arrêté du
28 décembre 1926.
château d'Orgon 13660 Orgon, propriété privée,
vestiges, accès pédestre facile depuis le village. Visite libre avec
prudence
et discrétion..
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Crédit photos : Vi..Cult sous licence Creative
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