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En 976 et 979 est mentionnée la "villa
Tharasconis". En 1033-1036 apparaissent une famille éponyme de châtelains et
un castrum de Tarascone relevant des comtes de Provence. En 1041, Rostaing
de Tarascon et ses frères Renard et Aufant assistent au plaid d'Arles. En
1053, le comte Gaufred établit un acte in castro Tarascone en présence de sa
femme Stéphanie et de Guillaume et Geoffroi, fils de Bertrand, comte
d'Avignon. En 1096 est cité le chevalier Guillelm Rostaing de Tarascon. En
1107, les chevaliers du château possèdent des maisons dans le castrum. Vers
1113, Peire de Tarascone est l'homme du comte. En 1129, Guilhem de Tarascone
est chanoine d'Arles. Vers 1144/1150, pendant les guerres baussenques, les
chevaliers et les prud'hommes (probi homines) obtiennent le Consulat. En
1147, les seigneurs fidèles au comte-régent de Provence Raimond-Bérenger de
Barcelone viennent lui rendre foi et hommage à Tarascon. En 1155, les
chevaliers de Tarascon sont chevaliers d'Arles. En 1190, le roi-comte
Alphonse 1er d'Aragon séjourne dans le château. En 1208, le comte Alphonse
II donne les châteaux de Tarascon et Saint-Gabriel en garantie d’un prêt. En
1226, le comte de Provence Raimond-Bérenger V impose l’abolition du Consulat
sous prétexte de mieux contrôler le passage du Rhône; il établit de nouveaux
statuts réglant les droits des nobles. Entre 1231 et 1233, le château est
rasé par les habitants qui se donnent à Raimond VII de Toulouse. Le 28 juin
1233, une sentence arbitrale de Caille de Gurzan, nonce de l'empereur
Frédéric II, roi de Bourgogne-Provence, rétablit le Consulat, mais les
habitants sont contraints de rebâtir le château et de payer de lourdes
amendes.
En 1252, le nouveau comte, Charles d’Anjou, restaure le château et en fait
le siège d’un viguier. Le château doté d’un jardin est alors qualifié de
palatium. À partir de 1272, il abrite l’administration comtale, un tribunal,
une prison et un atelier monétaire. En 1290, d’autres travaux sont entrepris
par Chartes II. En 1291, un acte est établi "in palacio domini régis Karoli".
En 1368, le château et la ville de Tarascon sont assiégés pendant deux mois
et demi par Bertrand du Guesclin avec 2000 hommes. En 1387, il est assiégé
et endommagé par le vicomte de Turenne. De 1401 à 1435, et plus
particulièrement après 1430, Louis II d'Anjou entreprend une reconstruction
intégrant des parties antérieures (reconnaissables notamment à la présence
de hautes archères). En 1417 sont inventoriées les pièces d’armement et
d'artillerie, parmi lesquelles on relève 65 cuirasses, dont 24 de Gênes,
neuves et complètes, 4 haches à bec de faucon, 17 arbalètes à tour, 14 à
girelle, 34 à croc, 20 caisses de traits d’arbalète; 12 bombardes à main, 22
bombardes petites ou grosses, 7 moules à balles, 3 quintaux de charbon à
poudre, plusieurs sacs de soufre à poudre et 4 barils de salpêtre. De 1447 à
1449, d'importants remaniements sont effectués par le roi René; de cette
époque datent notamment la chapelle et les appartements royaux. En 1457, le
château devient la résidence de la comtesse de Provence, Jeanne de Laval; on
procède à un nouvel inventaire de l'artillerie: 58 arbalètes avec girelle,
15 frondes, 10 bombardes de fer, certaines assez grosses, 19 bombardes sans
affût, 1 veuglaire, 22 petites bombardelles, dont certaines avec affût. À
partir du XVIIe siècle, le château sert de prison. Vers 1817, on détruit la
barbacane et une tour hors oeuvre au nord. En 1894, le crénelage est rétabli
par l'architecte Revoil. Depuis 1932, le château de Tarascon est propriété
de l'administration des Monuments historiques, il a été restauré par
l’architecte J. Formigé.
Château-fort construit au XVe siècle (entre 1400 et 1449), au bord du Rhône.
Un rocher calcaire qui s'avançait dans le Rhône est taillé et isolé par des
fossés larges de quinze mètres. Il sert d'assise à une courtine de plan
barlong dont l’irrégularité est commandée par le tracé du terrain. Le
château est réparti en deux: les logis et la basse-cour. Le carré
résidentiel au midi mesure environ 35 mètres de côté. Les bâtiments sont
disposés autour d’une petite cour intérieure. Ils sont flanqués aux angles
d’une tour cylindrique de onze mètres de diamètre, au mur épais de trois
mètres cinquante, dite Tour-de-l'Horloge, qui commande la porte au nord-est;
d'une tour en fer à cheval au sud-est, dite Tour-de-la-Chapelle; d’une
quadrangulaire au sud-ouest, dite Tour-du-Rhône; d’une autre carrée, au
nord-ouest, dite Tour-de-l'Artillerie; entre ces deux dernières, une
cinquième tour, également carrée, est dite le donjon. Les courtines, hautes
de 48 mètres, épaisses de trois mètres, sont soigneusement appareillées.
Elles sont fortement talutées à la base, percées de meurtrières (les grandes
fenêtres datent du XVIe siècle) et couronnées de mâchicoulis. Le parapet
crénelé est une reconstitution moderne. Le sommet des bâtiments est en
terrasse. La basse-cour, large de vingt mètres, longue de cinquante mètres,
qui s'étend au nord, était isolée des logis par un fossé. Elle remploie des
fragments d’une courtine antérieure. Ses murs, assez peu élevés, sont percés
de meurtrières à la base. Les corbeaux des mâchicoulis qui les couronnaient
sont encore visibles sur les lithographies du XIXe siècle. Le chemin de
ronde n’est pas interrompu par les flanquements carrés qu'il traverse à la
gorge. La pointe nord était commandée par un ouvrage avancé, grosse tour
carrée disposée en éperon. Le "château du Roi René" est érigé par les comtes
de Provence, prétendants au royaume de Naples, entre 1400 et 1449. (1)
Éléments protégés MH : le château de Tarascon en totalité : classement par
liste de 1840.
château de Tarascon 13150 Tarascon, ouvert au public du 1er septembre au
lundi 31 mars, du mardi au dimanche de 10h 30 à 17h, du mardi 1er avril au
dimanche 31 août toute la semaine de 10h à 18h 30, du lundi 1er septembre au
31 décembre du mardi au dimanche de 10h 30 à 17h.
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