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La construction du château de
Béneauville commence le mercredi 17 avril 1589 et elle s’achève le 29
janvier 1592 C’est Louis de Touchet, sieur de Béneauville, gentilhomme
converti au protestantisme qui fait construire la demeure « ...en
fortification et assurance de lui et de sa famille, à raison des guerres
civiles qu’y sont partout la France avec d’autres afflictions, tourments à
lui advenus...». En cette période troublée de la fin des guerres de
religion, Béneauville est un logis fortifié entouré de douves, gros donjon
carré flanqué à l’arrière de deux tourelles. Louis de Touchet est un esprit
curieux et original, féru d’économie domestique. Ayant remarqué la qualité
exceptionnelle de l’argile de Bavent, il a "inventé en ces environs, à faire
la chaux, briques, tuiles sur le lieu pour la perfection du bâtiment...".
C’est avec une rigueur toute protestante, mais empreinte de l’esprit
Renaissance, que le château est construit en assises alternées de briques et
de pierres calcaires et couronné d’une haute toiture. C’est son fils,
Adrien, qui parachève l’œuvre paternelle avec les aménagements intérieurs.
Béneauville reste dans la famille de Touchet pendant près de deux siècles.
Durant cette période, le château se transforme peu. La toiture trop haute
est un peu abaissée, la lucarne centrale et les meneaux des fenêtres
disparaissent, deux pavillons sont édifiés aux extrémités (XVIIe et XVIIIe
siècles), ainsi qu’un perron sur la façade. De part et d’autre de l’axe du
château, des écuries formant ailes sont construites à l’entrée du jardin.
Divers bâtiments de communs sont édifiés à l’ouest du logis dont une
curieuse laiterie traitée comme une fabrique. En 1782, Jean-Louis de Touchet
cède le château à M. Housset de Catteville. Il est ensuite revendu plusieurs
fois jusqu’à son huitième et actuel propriétaire. Peu de renseignements nous
sont parvenus sur le parc. En 1982, Mme de Hauteville déclarait "le jardin,
au début du siècle était à l’anglaise. Les Hautteville l’ont francisé, ont
tracé l’allée centrale et planté les buis. Ils ont aussi fait dévier la
route d’Amfreville qui passait par l’avenue actuelle et tournait à hauteur
des écuries pour la remplacer par la route qui longe le verger. A la suite
de cela, ils ont abattus le mur qui séparait le château de l’ancienne route
d’Amfreville. Ils auraient aussi nivelé le sol entre le château et les
écuries pour éviter qu’il ne soit en creux. Il y avait une serre et une
orangerie le long du mur qui borde la route d’Amfreville". Occupée par les
troupes allemandes, la propriété est ainsi épargnée et évite, en cette
période de pénurie, que les arbres du domaine ne soient exploités en bois de
chauffage ou en bois d’œuvre pour les défenses côtières. Le château se
dresse en point de fuite d’une longue perspective bordée de talus plantés de
platanes et d’érables sycomore. Tout au fond, la vieille demeure apparaît
avec sa haute toiture et sa belle façade rose, aux bandes horizontales de
briques et de pierres. Deux magnifiques hêtres et quatre topiaires d’ifs,
taillés en pyramide, marquent la fin de l’allée près des écuries. Celles-ci
sont entourées de mails de tilleuls taillés qui les enveloppent de verdure.
L’ancienne allée centrale n’existe plus, une pelouse occupe désormais les
anciens jardins devant le château. Elle est bordée, à droite, par une haie
en topiaire d’ifs qui s’interrompt près d’un vieil hêtre et à gauche d’une
haie de buis et de lauriers. Les communs se situent à l’ouest du château, en
bordure d’un chemin menant à la ferme. Vers l’Est, des pelouses ponctuées
d’arbres et de massifs ornementaux s’étendent jusqu’à la route d’Amfreville.
Un beau plan d’eau subsiste des anciennes douves alimentées par le Douet du
Moulin du Pré. Les abords, soignés et fleuris, forment un écrin à la vieille
demeure qui se reflète sur le miroir d’eau avec de vieux arbres et un saule
pleureur, dans un tableau des plus romantiques. Traversée par un ruisseau,
une clairière en pelouse s’étend derrière le château. Aujourd’hui réduite,
elle est entourée d’arbres qui couvrent tout le nord-ouest du site. Un petit
pont franchit le ruisseau pour accéder au bois. Quelques vieux et beaux
sujets (hêtres, chênes, tilleuls...) y demeurent, accompagnés de plantations
plus récentes en alignement (chênes rouges et hêtraie) effectuées par le
propriétaire actuel. Le long de la route d’Amfréville, un peuplement
d’érables champêtres colonise peu à peu l’espace et déchausse le talus
empierré (restauration et replantation de hêtres en projet). Dans l’axe du
château, une allée s’enfonce, entre les chênes rouges, vers l’extrémité de
la propriété. Les anciens alignements de hêtres qui encadraient une
promenade périphérique ont aujourd’hui presque tous disparus et les
anciennes allées sont envahies de végétation spontanée. Depuis la route de
Cabourg, la départementale 236 vers Amfréville, traverse le site. Elle est
longée d’une haie de noisetiers qui masque un pré (devant le château).
Au-delà d’une entrée secondaire, de vieux murs longent la route bordant le
verger et le plan d’eau. Une maigre haie d’aulnes sépare l’étang de la route
et un muret bas, surmonté de grilles, subsiste de l’ancienne clôture
(réfection en projet). De l’autre côté de la route, une ancienne parcelle,
jadis en herbage, est aujourd’hui plantée de jeunes arbres (frênes, chênes,
merisiers, érables...) qui forment un bois dense.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, les trois plafonds à
poutres peintes dont deux sont au rez-de-chaussée, dans le salon et la salle
à manger et le troisième au premier étage dans une chambre, les 4
cheminées en pierre sculptée (une au rez-de-chaussée dans la salle à manger,
les 3 autres au premier étage dans les chambres); la cheminée et les
boiseries du salon Louis XV, la boiserie du manteau de cheminée marquée au
chiffre de Béthune Sully : classement par arrêté du 6 octobre 1958 (1)
château de Bénéauville 14860 Bavent, tel. 02
31 72 56 49, propose location chambres d'hôtes.
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