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Quand on quitte Dives par la route
allant vers Dozulé, on découvre, à peu de distance du point d'arrivée, vers
la gauche, au fond de la verdoyante vallée d'Ancre, une importante
construction datant des dernières années du XVIe siècle. C'est le château de
Crcquevillë, dont les tourelles couvertes d'ardoises de forme
quadrangulaire, détachent leurs toits aigus sur les peupliers d'alentour.
Moins heureux que son voisin le vieux manoir de Victot, celui-ci n'a pas
l'avantage de mirer ses murs carrelés en brique et pierre dans les eaux de
douves profondes, mais son ensemble n'en est pas moins d'un effet très
pittoresque. On trouve à l'intérieur d'une des salles, une superbe cheminée,
portant la date de 1584. Au moyen âge, la cure de Cricqueville était divisée
en deux portions: l'une à la nomination du roi de France, et l'autre à celle
du seigneur du lieu. C'était, au XIVe siècle, Thomas de Silly, dont la
famille possédait aussi les terres voisines de Dozulé et Saint-Léger-du-Bosc,
et devait, trois siècles plus tard, porter d'abord aux Madaillan-Lesparre,
puis aux Brancas, la terre célèbre du Mont-Canisy. Puis nous trouvons à
Cricqueville les de Lannoy. En 1540, lors de la recherche des élus de
Lisieux; ce document si important pour l'histoire de la noblesse du pays
d'Auge, Charles de Lannoy, escuyer, seigneur de Cricqueville; Robert,
seigneur de Bray, et Laurent, seigneur de Clermont, ses cousins,
justifièrent de l'anoblissement, en 1467, de Benoît de Lannoy, leur
bisaïeul. C'est sans doute à cette famille qu'on doit la construction du
château, car, en 1668, les de Lannoy étaient encore à Cricqueville, où ils
furent maintenus dans leur noblesse le 30 janvier de cette année: c'étaient
alors Robert de Lannoy, escuyer, seigneur de Piteville, époux de Marguerite
Dauge, d'une noble famille normande; Jean, seigneur de Montdavid, et un
autre Jean, seigneur du Hamel. Mais, en 1675, apparaît à Cricqueville une
autre famille; à cette époque, Adrien Bence en était seigneur: il
appartenait sans doute à cette famille de robe qui, dès 1668, possédait la
terre du Breuil et présentait encore à la cure de Cricqueville, en 1692. En
1722, Jeanne-Philippe Bence, dame de Cricqueville, veuve de Me Claude de la
Fond, conseiller du roi, présentait à cette cure; en 1767, c'étaient les
héritiers de la Fond, MM. Gaultier de Besigny et Jacquier de
Vieilles-Maisons, qui s'acquittaient de cet office. Le château de
Cricqueville et ses dépendances appartenaient à la fin du XIXe siècle a la
famille Chevallier, de Dozulé. (1)
Éléments protégés MH : le château, à l'exclusion des parties classées :
inscription par arrêté du 9 février 1927. Les façades, à l'exclusion de la
façade postérieure, et des toitures correspondantes : classement par arrêté
du 9 septembre 1965. Les façades et les toitures des communs : inscription
par arrêté du 16 décembre 1996. Les quatre cheminées du XVIe siècle (l'une
au rez-de-chaussée adossée au mur pignon est et les trois autres à l'étage)
: classement par arrêté du 17 juillet 1997. (2)
château
de Cricqueville 14430 Cricqueville-en-Auge, propriété privée, visite des
extérieurs uniquement.
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