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Le château de Bouttemont s'élève sur la rive droite
de la rivière de Touque, au pied du coteau sinueux qui circonscrit la
vallée. Des fossés, qu'alimentaient autrefois les eaux d'un petit ruisseau,
forment une enceinte à peu près carrée. Les bâtiments étaient distribués de
manière à laisser une cour intérieure. Ceux qui garnissaient le côté voisin
de la vallée ont disparu. L'entrée regarde le nord. C'est un gros pavillon
dont la base est construite en pierre de taille; l'étage supérieur est en
briques avec chaînes de pierre. Un pont de maçonnerie, jeté sur le fossé,
conduit à la porte cintrée, qu'accompagne une petite poterne fort étroite.
Ce pont a remplacé un pont-levis, et l'on voit encore dans les murs les
trois enrayures destinées au passage des chaînes. Une fenêtre assez large,
entourée d'un encadrement de pierre mouluré, occupe le centre du pavillon;
au-dessous, une grande pierre portait un blason totalement bûché. Le toit
rapide, qui surmonte une corniche à mâchicoulis, est couverte de tuiles
arrondies vernissées, rouges et noires; une lucarne en pierre , ouverte en
forme d'oculus, éclaire l'intérieur du comble. A droite et à gauche
s'étendent des bâtiments moins élevés, construits simplement en blocage sans
ouvertures. Les angles sont occupés par deux tourelles cylindriques à toit
conique. La partie orientale, qui fait face au coteau, n'offre aucun vestige
d'ornementation. Elle était longée autrefois par l'ancien chemin de Lisieux
à Honfleur. La partie supérieure est en bois. Toutes les fenêtres ont été
refaites à la moderne, sauf une fort petite, qui a pu conserver ses plombs
disposés en imbrications, présentant ce qu'en blason on appelle le papelonné.
Derrière, s'ajuste un petit volet sculpté, de la Renaissance. Toutes ces
constructions datent du XVIe siècle.
Ce sont les bâtiments du midi qui, à l'extérieur, offrent le plus d'intérêt.
Ils paraissent plus anciens que les autres: peut-être pourraient-ils
remonter jusqu'au XVe siècle. Ils sont construits tout en pierre de grand
appareil et font saillie sur le plan général. Trois larges corbeaux
suspendent, au milieu de leur hauteur, des constructions supplémentaires
servant de cabinets d'aisance. Ces pièces ont leur entrée dans la grande
salle du château. Les seules fenêtres ouvertes dans ce corps de logis
regardent la vallée. Leurs appuis sont garnis de moulures prismatiques, et
comme elles sont larges et élevées, il est vraisemblable que des meneaux de
pierre les divisaient en croix. Il n'en reste point de traces. Les
constructions qui complétaient ce côté du parallélogramme ont disparu, comme
celles qui regardaient la vallée. Il en reste la petite tourelle d'angle,
circulaire comme les deux premières et maintenant tout à fait isolée. Les
façades de la cour intérieure ont beaucoup plus souffert de la diversité des
modes introduites par la succession des siècles. La brique y domine, et le
style accuse le règne de Louis XIV et de Louis XV. Seul, le pavillon
d'entrée a conservé intact son aspect primitif. Sa partie haute est en bois:
les principales pièces sont sculptées de larges feuillages ou de pilastres
d'ordre classique, conformément au goût de l'époque. On retrouve, au centre
de la cour, le puits, d'un diamètre considérable, avec son armature en fer.
Sa margelle ronde est formée d'une seule pierre creusée au centre.
Outre les anciens seigneurs du nom de Bouttemont, qui vivaient aux XIIe et
XIIIe siècles, on a trouvé deux familles qui se sont succédé l'une à l'autre
dans la possession de ce fief: la première vivait dans le XVIe et le XVIIe
siècle; l'autre apparaît à la fin du XVIIIe siècle. Philippe Paysant, sieur
de Bouttemont, fut anobli par le roi, en octobre 1522, moyennant 500 écus
par lui payées. C'est un de ses descendants, dont le nom figure sur la
cloche qui a émigré dans le clocher d'Ouillie-le-Vicomte. Il avait épousé
damoiselle Florence de Bernard. La Recherche de 1666 inscrit, sous l'article
de la paroisse Saint-Lubin-de-Bouttemont: Jean et Alexandre de Paisant,
sieurs de Baudrouet; Louis de Faisant, sieur de Saint-Martin et Lenfrand de
Paisant, sieur de Boutemont, tous anciens nobles, fils de Alexandre de
Paisant, dont le nom est sur la cloche. Suivant Chevillard, la famille de
Paisant portait d'azur au sautoir d'or. En 1751, dans la déclaration de son
bénéfice, suivant un registre des Archives du Calvados, le curé de
Saint-Lubin-de-Bouttemont, Anthoine Le Petit, reconnaît qu'il a pour
patronne Madame Françoise-Gabrielle d'Abos, épouse de David Guéroult,
écuyer, sieur de Villers et de Bouttemont, et l'Armorial manuscrit de
d'Hozier donne le nom de dame Catherine Le Maire, veuve de Henri-Siméon
Guéroult, sieur de Bouttemont, qui portait d'azur au chevron d'argent chargé
de trois glands de sinople. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité : inscription par arrêté du 19
janvier 1927. La cour d'honneur, les douves sèches avec les murs de
soutènement et le pont dormant : inscription par arrêté du 2 octobre 1995
(2)
château de Boutemont, chemin de Boutemont, 14100 Ouilly-le-Vicomte,
tél. 02 31 61 12 16, ouverture le 16 avril 2022, Avril, Mai et Juin : tous
les jours de 14h à 18h. Juillet et août tous les jours de 11h à 19h.
Septembre : en semaine tous les jours 14h-18h et le WE 11h-18h, Octobre les
WE 14h-18h (sur réservation en semaine) Vacances de la Toussaint tous les
jours 14h-18h (Fermeture annuelle à la fin des vacances de la Toussaint).
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