|
En se rendant de Bayeux à Arromanches, on rencontre
d'abord Magny, jadis érigé en marquisat pour Nicolas Foucault, intendant de
Caen en 1689, qui y avait réuni une foule d'objets curieux et anciens. Plus
loin, à quelques kilomètres de la côte, sur la hauteur qui forme le second
rang des falaises du Bessin, se voit à droite le château de Tracy. Un large
saut-de-loup avec grille sépare de la route la cour d'honneur. Le château
est situé au fond; il est orné, de chaque côté, de deux quinconces d'arbres
destinés à masquer les bâtiments d'exploitation des deux fermes qui
l'accompagnent. En face, de l'autre côté de la route, une demi-lune plantée
d'arbres donnait naissance à des allées actuellement rasées presque en
entier. Derrière le château, de belles rangées d'ormes séparent les herbages
et donnent un ombrage, rare à cette distance de la mer. La vue, actuellement
raccourcie par un petit jardin planté à l'anglaise, s'étendait sur la
campagne de Rye. Le château de Tracy, jadis habité par une famille Hudebert,
fut rebâti à la fin du siècle dernier par M. du Manoir de Juhaye; sa façade,
avec avant-corps et fronton dont les pierres d'attente n'ont pas été
sculptées, se termine par deux pavillons; on y accède par un large perron de
quelques marches. La salle à manger, au rez-de-chaussée, le salon situé
au-dessus, ont conservé leurs boiseries sculptées. Ces pièces sont octogones
et, dans le salon, de fausses fenêtres en glaces, placées dans les angles,
lui donnent une lumière et un aspect tout particuliers. Quelques chambres,
notamment celle du rez-de-chaussée, ont conservé encore leurs trumeaux
peints, dont quelques-uns paraissent même remonter à l'époque de Louis XV.
Au commencement de ce siècle, Tracy appartenait à M. Moisson, baron de Vaux,
dont le père, célèbre botaniste, avait introduit en France les platanes, les
hêtres pourpres, etc. C'était là, au milieu d'une nombreuse famille, dans ce
salon peuplé de souvenirs précieux, de dessins de Carle Vernet et de toiles
de Gudin, que nous l'avons connu, et après lui sa femme, dont le caractère
affable et l'exquise habitude du monde attiraient auprès d'elle tous ceux
qui avaient l'avantage de la connaître et les nombreux baigneurs
d'Arromanches. A sa mort, Tracy fut vendu. Son fils aîné était alors consul
de France en Italie. Le château de Tracy appartenait à la fin du XIXe siècle
au baron Delort de Gléon (inscription dans un salon du rez-de-chaussée), qui
y a fait de somptueux aménagements: aménagement de la remise, fontaine du
jardin portant ses armoiries, disparition de la grande allée transversale et
de deux portails à fossés la barrant de part et d'autre de la ferme nord,
décor architectural peut-être réalisé à cette époque. Le salon est décoré de
sculptures animalières en bois peint ornant les lambris du XVIIIe siècle.
(1)
Éléments protégés MH : le logis, y compris son décor intérieur, les façades
et les toitures des communs du château, les façades et les toitures des
bâtiments anciens de la ferme de La Grande Noë, la grange avec son porche,
la maison d'habitation, la charretterie, le parc avec ses sauts-de-loup et
sa douve : inscription par arrêté du 11 mai 1994. Le salon Frémiet :
classement par arrêté du 20 octobre 1995. (2)
château
de la Noë 14117 Tracy-sur-Mer, propriété privée, ne se visite pas. Nous
remercions chaleureusement le propriétaire pour l'accueil qu'il nous a
réservé lors de notre passage.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster B-E,
photos ci-dessous interdites à la publication sur internet, pour un autre
usage nous demander.
A voir sur cette page "châteaux
du Calvados" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|