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Freluc ou Ferluc, l'un et l'autre sont
employés indistinctement dans les anciens titres, est un petit château
existant encore. Il est au nord de Drugeac, et avait donné son nom à une
famille éteinte vers le milieu du XVe siècle. D'après un hommage rendu au
roi en 1684, le siège de cette seigneurie était dans un château composé
d'une tour carrée et d'un corps de logis. L'état des lieux est aujourd'hui
le même, car en 1847 tout ce qui menaçait ruine a été consolidé ou
reconstruit sur l'ancien plan; mais le corps de logis principal a été
recouvert en ardoises. Le côté nord du château, placé sur une élévation à
pic, domine une vallée fertile et riche en herbage. On l'aperçoit de loin en
venant de Mauriac. Un bois épais d'arbres séculaires existait auprès, il y a
quelques années; un coteau de verdure l'a remplacé. Le château avait droit
de guet et de garde; la reconnaissance en fut renouvelée en 1413. Ferluc
avait une châtellenie : une reconnaissance de l'affare de Freluc, de 1612
porte que les censitaires se soumettent à sa juridiction ordinaire. Un acte
extrajudiciaire de 1770, émanant de son juge, en confirme l'existence.
En 1304, Pierre et Jean la Porte firent aveu et dénombrement à Raymond de
Ferluc, pour les biens qu'ils tenaient de lui ou de ses ancêtres. En 1326,
Huguette de Rosso donna à Sybillo, sa sœur, dame de Ferluc, tous ses biens
et droits, sauf une réserve de 100 livres tournois, une robe valant 100 sols
et la moitié d'un lit garni, de valeur convenable. En 1339, Sybille, femme
de Géraud de Ferluc, fit don de la moitié de ses biens, par préciput et hors
part, à Ebles, son fils. Raymond de Ferluc n'eut qu'une fille de Catherine
d'Orignac ou d'Ornac; étant devenue veuve, elle fonda dans l'église de
Drugeac une chapelle sous le vocable de sainte Catherine, la donna par
testament au seigneur de Saint-Chamand, à ses héritiers, à leur défaut au
prieur de Drugeac, et le prieur défaillant à l'abbé d'Aurillac. En 1420,
cette terre et seigneurie passa, par le testament de Guérines de Ferluc,
fille de Raymond et de Catherine d'Ornac, dans la famille de Saint-Chamand.
Plusieurs extraits des actes de la seigneurie furent délivrés, en 1322, à
Jean de Saint-Chamand. Un acte de vente de 1536, consenti par Jean de
Saint-Chamand, transmit la propriété de Ferluc à Loy de l'Estrange, et
l'année suivante, Loy donna en échange à Jean certains droits qu'il
possédait sur la seigneurie de Saint-Chamand, en Limousin. Ferluc resta peu
de temps en possession du nouveau propriétaire: en 1540, Loy la revendit à
honorable homme Berangon de Chalvet de Bochemonteix. La baronnie de Ferluc
passa par mariage, vers 1570, à Jacques de Faye d'Espesse, président à
mortier au Parlement de Paris. Henri d'Espesse, son fils, n'ayant eu que des
filles, mortes en bas âge, donna la seigneurie de Ferluc en jouissance à
Pierre Audraud de Langeron, prieur de Saint-Pierre.
Arnoul Garnier, lieutenant de vaisseau de la marine du roi, devint seigneur
de Ferluc comme héritier de Bonne de Faye d'Espesse, sa mère, mariée en
secondes noces avec Arnoul Garnier, seigneur de Salins, lieutenant de la
vénerie de Monsieur, duc d'Orléans. En 1703, cette terre fut vendue par
Arnoul Garnier à demoiselle Anne Rodde, veuve Valette de Salers, qui maria
sa fille avec Charles-Henri Pons, seigneur de Lachaud, avocat au Parlement.
Jean-Joseph Pons, son fils, habitait le château de Ferluc, et ajouta à son
nom patronimique celui de cette seigneurie. Au XIXe siècle, Ferluc
appartenait à M. Benoid, originaire de la ville d'Allanche, juge au tribunal
de Gannat, dont la mère, Mlle Pons, était la dernière héritière de cette
branche, son frère n'ayant pas eu d'enfants. Par donation entre vifs du 14
septembre 1849, Annet Pons de Ferluc, oncle de M. Benoid, lui remit
l'habitation. Précédemment, en décembre 1847, une ordonnance royale avait
autorisé l'adjonction du nom de Pons à celui de Benoid. (1)
Isolé sur un promontoire dominant la vallée, le château de Ferluc est
composé de deux bâtiments accolés, une tour médiévale et un corps de logis
du XVIIe siècle. Outre ses baies médiévales et classiques et notamment sa
porte d'entrée à encadrement sculpté et battants cloutés, le bâtiment a
conservé l'essentiel de ses dispositions intérieures d'origine.
Éléments protégés MH : le château en totalité avec ses décors intérieurs
(cheminées et boiseries) et les terrasses : inscription par arrêté du 3
décembre 2001.
château de Ferluc 15140 Drugeac, propriété privée, ne se visite pas.
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