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Fontenille, est une grosse demeure attachée à un domaine foncier. Elle est
située au-dessus du hameau de Fontenille, sur la commune de Jussac..
L’édifice est construit sur une terrasse aménagée sur le flanc de la
montagne, mais la déclivité étant forte, le premier étage de la façade
principale est au niveau du sol à l’arrière du bâtiment. En 1471, le hameau
appartient à Jean de la Gardette, chambellan du duc de Bourbon et capitaine
des troupes de Haute-auvergne. Le château de Fontenille semble ne dater que
de 1773, date gravée au-dessus de la porte du premier étage, côté montagne.
Le bâtiment affecte une forme sensiblement carrée, avec à l’arrière une tour
d’escalier circulaire demi-hors œuvre et demi-enterrée. Il a deux niveaux
d’habitation plus des combles surhaussés.
Paul Sarrauste de Menthière fait appel à Émile Lemaigre, un architecte alors
reconnu qu'il a peut-être déjà eu l'occasion de côtoyer car le beau-père de
l'architecte possède une grosse maison à Jussac, à quelques kilomètres
seulement du château. En février 1892, Lemaigre présente une planche
figurant les élévations de la façade principale et d’une façade latérale,
ainsi que les plans du rez-de-chaussée et du premier étage. Il propose deux
adjonctions: une grosse tour circulaire à l’angle gauche de la façade
principale et une orangerie accolée à la face arrière, sur la partie droite
de l’escalier. La tour peut être couronnée de créneaux ou d’une balustrade,
dans ces cas elle n’a que deux niveaux et s’arrête en dessous du toit du
pavillon central. Dernière solution envisagée, et d’ailleurs retenue,
l’architecte ajoute un niveau supplémentaire qu’il couvre d’un toit conique,
plus haut que le faîtage du logis. L’orangerie est isolée du reste de
l’habitation, il semble quel’on ne puisse y pénétrer que depuis l’extérieur.
Les autres modifications sont internes, des ajouts de cloisons. Au
rez-de-chaussée, la pièce située derrière la salle à manger est divisée pour
créer une seconde entrée, une cave, un caveau, un placard et un escalier de
service qui relie la salle à manger à la cuisine située au premier étage. De
l’autre côté du vestibule, la chambre d’été est amputée de près d’un tiers
de sa surface. Dans ce dégagement divisé en deux, un caveau donnant sur le
couloir est créé, et un cabinet de toilette est installé, il ouvre sur la
chambre. Au premier étage, la. chambre située au-dessus de la chambre d’été
est pourvue d’une deuxième garde-robe; entre ces deux annexes une petite
antichambre est créée. Cette cloison d’annexes isole ce qui est devenu un
appartement par l’adjonction, au-dessus de l’orangerie, d’une salle de bains
avec baignoire et d’un lieu d’aisance. Ces deux pièces sont accessibles
directement depuis la chambre précédemment évoquée, mais également par un
passage ménagé dans l’épaisseur du mur de la tour d’escalier. Ces commodités
appartiennent à l’appartement, mais peuvent aussi être utilisées par les
autres occupants de la maison, car les trois autres chambres de l’étage se
partagent un seul cabinet de toilette qui ne semble pas avoir d’arrivée
d’eau.
Les modifications structurelles sont réalisées. La tour de trois niveaux est
couverte d’un toit conique. Émile Lemaigre est également intervenu sur la
distribution et la décoration de pièces de réception. Le vestibule de
l’entrée principale est séparé de celui qui dessert les pièces de stockage
et les appartements privés. De part et d’autre du hall, se trouvent la salle
à manger et le grand salon, que l’architecte ouvre largement l’un sur
l’autre par le biais de grandes portes vitrées. Le salon est décoré dans le
goût du XVIIIe siècle. La salle à manger reçoit une cheminée en bois sculpté
avec deux blasons unis sous un heaume et encadrés par des rinceaux. La
structure de cette cheminée ainsi que l’organisation des volumes sont assez
dans le goût du sculpteur Cantournet. Mais la forme de la cheminée avec un
rétrécissement ébrasé extrêmement grand n’est pas du tout habituelle dans la
production. Il peut toutefois s’agir d’une forme particulière, spécialement
créée pour masquer une ancienne cheminée sans la détruire. Le heaume et les
rinceaux sont très précis, avec des volumes francs et des arêtes précises,
mais les blasons semblent un peu moins finement exécutés. Toutefois cette
impression peut s’expliquer par le fait que l’on y a représenté les hachures
qui symbolisent la couleur du fond des écus. Les raies de sable, d’azur et
de gueule brouillent un peu le décor. C'est un petit château familial qui ne
peut guère accueillir de grandes réceptions compte tenu de la superficie des
pièces. Cependant, en 1906, Paul Sarrauste de Menthière donne dans le Bottin
Mondain de 1906 son adresse estivale au château de Fontenille, Jussac. (1)
château de Fontenille 15250 Jussac, propriété privée, ne se visite pas.
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