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Au Moyen-Âge, la demeure
fortifiée appartient à la famille du Chambon. Au XVe siècle, on élève un
donjon rectangulaire puis un corps de logis à l'est. Ce dernier est flanqué
au sud d'une tour d'escalier et reçoit une tour d'angle. L'habitation est
reliée à une chapelle par un passage supporté par une arche. En 1478,
Juliane du Chambon épouse Jean de Laire qui vend le château à Jean de
Traverse. Ce dernier prend le nom du domaine qu'il vient d'acheter. La
famille d'Anterroche est une puissante lignée de Haute-Auvergne dont
plusieurs membres se sont illustrés sur les champs de bataille. Au XVIIIe
siècle, on ajoute un corps de logis à l'ouest du donjon La branche aînée de
la famille d'Anterroche s'éteint au début du XIXe siècle. Le château est
vendu à Jacques de Brives de Peyrusse dont le fils revend le domaine à
Louis-François d'Anterroche, issu d'une branche cadette. C'est son fils qui
fait remanier le château qui est la résidence d'été (il séjourne l'hiver à
Paris).
Les archives concernant les travaux ont disparu, si bien qu'on ne connaît
pas avec certitude le nom de l'architecte. Selon la tradition, il pourrait
s'agir du propriétaire lui-même, de l'architecte Jean Delpirou ou même
d’Émile Lemaigre. Ce dernier est à exclure car les parties nouvelles ne
portent en rien sa marque. Les modifications touchent essentiellement la
façade sud, visible depuis la route impériale devenue route nationale.
L'aile du XVIIIe siècle est habillée dans le style néo-gothique. On
l'agrandit par l'ajout d'un pavillon. Cette partie auparavant très lisse est
animée de nombreux ressauts : une travée en légère saillie avec un
mur-pignon, une pseudo-tourelle carrée engagée et deux balcons. Les baies
sont agrandies et régularisées. Sur le logis ancien, on crée trois niveaux
de loggias à la place du balcon situé entre le donjon et la tour d'escalier.
La loggia supérieure est pourvue de créneaux à archères cruciformes. Les
façades sont refaites et les moellons sont entourés de joints gras blancs
(comme le fera Lemaigre à Pesteils d'où peut-être le rapprochement). La face
latérale ouest, bien que peu visible, reçoit un bow-window à deux niveaux.
La façade nord de l'aile ouest est garnie d'une tour d'angle et d'un petit
avant-corps qui offre une terrasse à la chambre du premier étage.
L'entrée d'honneur est reprise pour être encadrée de blocs d'andésite
finement sculptés de motifs néo-gothiques de la fin du XVe siècle. La porte
est placée sous un arc brisé à trois colonnettes, encadrées par des colonnes
grêles supportant de forts pinacles. Les écoinçons ont des motifs végétaux.
Le registre supérieur accueille deux lions tenant le blason couronné de la
famille d'Anterroche au-dessus d'un phylactère portant la devise «Semper
fidelis Deus providebit». L'ensemble est coiffé par un fleuron feuillagé. La
porte elle-même paraît assez massive à cause des deux renforts et des
pentures ouvragées. Le tympan vitré est garni de volutes en fer forgé. On
élève un grand escalier tournant en bois au centre de la demeure, sous un
très beau plafond à solives du XVe siècle qui conditionne les dimensions de
la cage d'escalier. La chapelle est déplacée au troisième étage du donjon.
L'autel d'inspiration néo-gothique reçoit des décors polychromes avec
rehauts d'or.
Le château étant construit à flanc de montagne, l'étage qui accueille les
services n'est pas visible depuis l'entrée car il est enterré. Ainsi la
cuisine peut être largement ouverte sur l'extérieur, recevant de ce fait une
lumière abondante. La distribution correspond aux habitudes locales. Au
rez-de-jardin, il y a la cuisine, la souillarde, le bûcher et des caves. Au
rez-de-chaussée, il y a deux salons et une salle manger. Le salon blanc a
des lambris bas et une imposante cheminée en marbre rouge sculpté de
colonnes et de triglyphes. Le salon bleu reçoit une cheminée néo-Renaissance
en bois très ouvragée. Sa hotte est ornée d'une peinture représentant la
bataille de Fontenoy (1745), lors de laquelle le comte d'Anterroche s'est
illustré et aurait laissé à la postérité «Messieurs les Anglais, tirez les
premiers!». Le sol est en marqueterie de trois essences de bois. Les murs
portent des lambris d'appui assez sobres et un tissu tendu bleu à hermines
jaunes. Le plafond à poutres et solives apparente est supporté par des
modillons en bois, sculptés aux armes des propriétaires. La salle à manger a
des lambris d'appui et un tissu tendu à motifs fleurs de lys. La cheminée
est en marbre rouge, elle est plus sobre que celle du salon, mais elle
reçoit en partie haute des incrustations de marbre noir. Au premier et au
deuxième étages il y a huit chambres, le propriétaire d'alors avait six
enfants. Au troisième étage, il y a la chapelle et les chambres des
domestiques. Le quatrième étage est un grenier. Seul le donjon dispose d'un
cinquième étage qui correspond au chemin de ronde. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité, y compris ses intérieurs avec
leurs décors (la cuisine, les salles basses, la salle à manger, le salon, le
billard, l'escalier d'honneur et les chambres) : inscription par arrêté du 7
avril 2008.
château d'Anteroches 15300 Murat, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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