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Le château de
Pesteils est bâti sur une proéminence rocheuse à environ 700 mètres
d’altitude, il surplombe le village, domine la vallée de la Cère, l'un des
grands axes conduisant à Aurillac. Son enceinte est délimitée sur trois de
ses côtés (nord-ouest, sud-ouest et sud-est) par un escarpement naturel, le
côté nord-est est défini par un fossé creusé dans le rocher.La première
mention d’une construction fortifiée sur ce site date du début du XIIIe
siècle. En 1219 (ou 1221), Henri 1er comte de Rodez et vicomte de Carlat,
lègue à son fils puîné, Guibert, la forteresse de Polminhac, sous réserve
que ce dernier rende hommage au comte de Rodez et vicomte de Carlat,
reconnaissant ainsi son propre père comme suzerain. Quelques années plus
tard, Hugues IV comte de Rodez inféode la forteresse à plusieurs familles.
En juillet 1266, Raymond, Pierre et Guy de Teissières, co-seigneurs de
Polminhac, rendent hommage au comte de Rodez et vicomte de Carlat. À la
toute fin du XIVe siècle, Jean de Foulholes, époux d’Hélène de Teissières,
élève un donjon en pierre de quatre niveaux reposant sur un puissant
soubassement, probablement en lieu et place du donjon primitif du XIIIe
siècle. Les armes des Foulholes sont sculptées sur les trois clefs de voûtes
(une pièce aujourd'hui double en hauteur était divisée par un plancher).
Vers 1418, Benoîte de Foulholes, fille de Jean de Foulholes et d’Hélène de
Teissières, épouse son cousin Rigaud de Montamat, seigneur de Bassignac et
descendant de la branche cadette de la maison de Carlat. Celui-ci continue,
ou entreprend, la construction du corps de logis, le tympan sculpté
au-dessus de la porte d’entrée principale est orné d’un blason écartelé aux
armes des Montamat et des Foulholes. Son fils Jean unifie la seigneurie.
Puis Jean, ou son fils Jacques, continue la construction du donjon, en lui
ajoutant un étage surmonté par le chemin de ronde.
Vers 1510, Anne de Montamat, fille et héritière de Jacques de Montamat,
épouse Guy de Pesteils. Dès lors, la forteresse prend le nom de château de
Pesteils (ou Pestel), bien que la famille de Pesteils n’ait gardé en sa
possession le château que durant trois générations. En 1568, le château est
assiégé et pris par les huguenots. Il est libéré quelque temps après par
l'armée royale qui y établit une place forte. En 1581, le marquis de
Canillac, lieutenant du roi en Haute Auvergne, dépêche à Pesteils un corps
d’arquebusiers pour maintenir le château, ses abords et la route sous
contrôle. En 1608, Camille de Pesteils, fille de Jean-Claude de Pesteils et
de Jeanne de Lévis de Caylus, épouse Charles de Cassagnes de Beaufort de
Miramon, Gentilhomme ordinaire à la Chambre du Roi. L’alliance ainsi
contractée lui apporte en dot la terre et le château de Pesteils. C’est
vraisemblablement Camille de Pesteils et son fils Charles Jacques François
de Cassagnes de Beaufort de Miramon Pesteils qui ajoutent au nord-est du
corps de logis central une aile en légère avancée. Au XVIIe siècle, les murs
du logis sont percés de nombreuses fenêtres, l’étage est desservi par une
galerie du côté nord et les appartements du premier étage sont décorés de
plafonds peints. Ceux-ci ont probablement été réalisés aux environs de 1670.
En 1768, le comté de Miramon est érigé en marquisat par un acte de Louis XV,
en faveur d’Alexandre Emmanuel de Cassagnes de Beaufort de Miramon,
Gentilhomme à la Chambre du roi et colonel du régiment de Provence. À la
suite de son décès en 1769, Jean Gaspard, marquis de Miramon, son fil aîné,
dresse en 1770 l’état de ses biens. Il estime que des modifications
pourraient être apportées au château "qui sans être beau, est logeable, en y
ajoutant une aile, on aurait une assez belle maison". Il mentionne également
la présence d’une chapelle et de l’écurie souterraine.
En 1787, Jean Gaspard de Miramon est choisi par Louis XVI pour être membre
de l’Assemblée provinciale d’Auvergne. À la Révolution, Jean Gaspard de
Miramon, se rend à Tournai, Coblence, Mayence, Düsseldorf, et enfin à
Karlsruhe. Il est alors inscrit sur la liste des nobles émigrés, ses biens
sont inventoriés en juin1792 et vendus comme biens nationaux entre 1793 et
1794. Le domaine est morcelé et acheté par les paysans de Polminhac. Le
château est acquis par Antoine Réveilhac, habitant de Mandailles. La famille
de Reveilhac s’installe donc au château, entretient l’habitation, et procède
à quelques aménagements. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la branche
cadette de la famille de Miramon entreprend des négociations afin de
racheter la propriété de ses aïeuls. Ce sont Anatole et Emmanuel de Miramon,
les petits-fils de Louis Alexandre de Miramon, frère cadet de Jean-Gaspard
marquis de Miramon, qui mènent les tractations avec Guillaume Réveilhac,
petit-fils de l’acheteur. Les négociations sont longues et compliquées;
après plusieurs années sans réelles avancées, la somme proposée par la
famille de Miramon tend à convaincre Guillaume Reveilhac. Mais la vente doit
se faire dans le secret absolu, le moment où la situation se dénoue est peu
propice, Anatole de Miramon étant en 1877 en pleine campagne électorale, il
veut à tout prix éviter que l’affaire ne s’ébruite. Le contrat de vente est
passé devant maître Pagès le 15 novembre 1877. La famille de Miramon reprend
ainsi possession le premier janvier 1878, du château et de ses dépendances,
jardins, cours, vergers, terres, près, pâtures et bois... d’une superficie
d’environ trente hectares. Le château est en bon état. Mais son apparence ne
correspond plus aux attentes d'une riche famille qui souhaite une résidence
d'été confortable et fastueuse digne d'accueillir de grandes réceptions.
C'est Gabriel de Miramon qui fait reprendre le château du vivant de son
père, Anatole de Miramon.
Le château est composé de trois blocs indépendants : le donjon, le corps de
logis et le châtelet. Le donjon est construit sur le sommet de l’éperon
basaltique situé au nord-ouest du logis. Cette implantation fait que le
rez-de-chaussée du donjon correspond environ au premier étage du logis. Le
corps de logis est situé sur le fond de la terrasse, entre le donjon et le
châtelet. La partie centrale du corps de logis est en partie creusée dans le
rocher. Le châtelet domine le pont enjambant le fossé à l’angle est de
l’enceinte. Gabriel de Miramon, décide d’agrandir et de réaménager la
demeure familiale afin de la rendre plus confortable et plus conforme aux
normes de la vie mondaine. Le château est agrandi en utilisant des pierres
volcaniques issues de la carrière utilisée par les bâtisseurs médiévaux, ce
qui confère une grande unité à l'ensemble. Le donjon est inchangé,
toutefois, on crée une passerelle néo-gothique pour le relier au logis. Le
logis est constitué de trois parties: le logis du XVe siècle au centre,
l'aile du XVIIe siècle reprise et surélevée (à droite) et le pavillon neuf
(à gauche). Le plan aurait la forme d'un H si le pavillon était un peu plus
long et saillant à l'arrière. Le logis central et le pavillon sont composés
de trois niveaux plus les combles. Les combles du corps central ont deux
niveaux, un pour les chambres des domestiques et un grenier. L'aile droite
repose sur un sous-sol, elle a quatre niveaux, plus un niveau de combles
(grenier). Le corps central conserve la tour qui abritait autrefois
l'escalier en vis. Les parties latérales sont cantonnées de tours et de
tourelles aux angles extérieurs. L'angle nord reçoit une grosse tour montant
de fond. À la jonction entre l'aile droite et le logis ancien, à hauteur du
troisième étage, on crée une petite tourelle supportée par un personnage que
Lemaigre désigne dans sa correspondance sous le nom de «Bonhomme». Les deux
corps latéraux sont flanqués d'un avant-corps d'un niveau qui offre une
terrasse pour les appartements du premier étage… (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité : classement par arrêté du 18
juillet 1994.
château de Pesteils 15800 Polminhac, tél./Fax. 04 71 47 44 36, ouvert au
public d'avril à fin septembre sans interruption et toutes les vacances
scolaires. Pour groupe, toute l’année sur rdv. Visite guidée ou libre
suivant les dates, livrets pour la visite. Un service personnalisé est
soigneusement mis en œuvre pour accueillir les cocktails de prestige, des
déjeuners, dîners, soirées de gala, repas d'entreprise ou de fin d'année,
incentives, mariages, tournage de films ou autres événements prestigieux...
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