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Il se trouvait à Roffîac deux châteaux
contigus, désignés sous le nom de supérieur et d'inférieur. Ils étaient donc
distincts; ce qui résulte d'un hommage rendu en 1300 à Charles de Joyeuse,
évêque de Saint-Flour, par Guy de Jouvenroux, seigneur de la Trémolière,
pour le château de Roffiac, vulgairement appelé le Chaslet-Soutio. Il avait
anciennement le titre de Chastel souverain, à cause de sa magnificence.
Roffiac avait donné son nom à une ancienne famille de chevalerie. Géraud
Roffiac vivait en 1059; il était considéré comme le protecteur de l'église
de Tanavelle, donnée à l'abbaye de Conques. Guillaume de Roffiac rendit
hommage, en 1223, à l'évêque de Clermont, pour son château et celui de
Tanavelle; Raymond, qui vivait en 1370, fut le dernier seigneur de cette
époque jouissant de l'entière propriété de Roffiac; car ce fut après lui, et
vers le commencement du XVe siècle, que cette terre fut divisée en plusieurs
coseigneuries. Etienne Gobet, damoiseau, chancelier pour le duc de Bourbon
et pour l'évéque de Clermont, était coseigneur de Roffiac en 1428, et
l'était encore en 1412. Aldeberte, dame du château supérieur de Rofliac, fit
son neveu, Valzargues, son héritier. Noble Henri Rochette jouit,
conjointement avec Guillaume de la Volpilière, en 1453, de la terre de
Roffiac. Ce dernier lui acheta ses droits. Jean David, damoiseau, fut
coseigneur de Roffiac en 1461, conjointement avec Annet de la Volpilière de
la Baisse et de Chalusset en était aussi coseigneur en 1480. Jacques de la
Volpilière vendit, en 1498, la seigneurie de Roffiac et les deux châteaux
tels qu'ils existaient alors, à Guy de Jouvenroux, de Saint-Flour, seigneur
de la Trémolière. Peu de temps après, autre Jacques de la Volpilière, son
frère, à la tête de vingt hommes, vint s'emparer du château de Roffiac et
s'opposa à la vente. Cette affaire fut portée au criminel à Aurillac, et la
Volpilière condamné. La vente fut ratifiée l'année suivante, 1499, par Agnès
de la Volpilière, sa fille, devenue dame de Roffiac, en son entier, par
suite d!i décès de son unique frère.
La seigneurie de Roffiac ne resta pas longtemps dans la maison de Jouvenroux.
Raymond, qui avait épousé, en 1535 Delphine Duprat, nièce de l'évêque de
Clermont, en avait eu un fils et une fille, Catherine, laquelle épousa en
1564 Jacques de Méallet de Fargues, qui, après la mort de son beau-frère
décédé sans enfants, devint seigneur de Roffiac. Cette seigneurie est restée
dans sa famille jusqu'en 1790. Le château de Roffiac, en 1574, se composait
de trois corps de logis, ayant au milieu une tour carrée surmontée d'une
plate-forme. Une grande porte donnait entrée dans une cour; elle touchait à
la rivière et se trouvait près du pont. Ces corps de logis étaient couronnés
par des créneaux et des mâchicoulis, et cinq ou six petites tours, également
crénelées, venaient ajouter à l'élégance de la construction et coopérer à sa
défense. Une galerie aboutissait à l'église qui touchait au vieux château.
Un des corps de logis s'appelait la ménagerie, et contenait les écuries et
autres dépendances du château. Le tout était enfermé, du côté de la rivière,
par un mur d'enceinte renforcé par des culs de lampe supportant des guérites
et des tourelles crénelées. Au-delà de la rivière étaient la ferme et les
bâtiments d'exploitation. Quant aux jardins et vergers, ils faisaient suite
à l'église et aux bâtiments du château. On voit encore un des culs de lampe
à l'angle du mur de clôture du jardin, sur la nouvelle route, vers le pont.
Roffiac fut vendu nationalement à M. Amagat, de Saint-Flour, qui le donna à
son fils en le mariant. M. le comte de Fargues le racheta de lui après
l'émigration, puis le revendit, avec les héritages qu'il avait recouvrés, au
sieur Joseph Réchaud, ancien valet de chambre de M. de Brugier d'Andelat.
Joseph,avait suivi son maître dans l'émigration; ayant dû s'en séparer, il
devint cantinier du quartier général de l'armée de Condé, et s'y fit une
petite fortune. Mais elle n'était pas assez grande pour restaurer un château
comme celui-là. Il en abattit les parties les plus délabrées et le mit dans
l'état où il se trouve aujourd'hui. Joseph ne fut pas marié. Au XIXe siècle,
avant sa mort il revendit tout ce qu'il possédait de cette propriété. M.
Lafond, ancien juge de paix de Saint-Flour, acheta le château de Roffiac. En
2020, de l'ancien château de Roffiac subsistent une tour isolée datée du XVe
siècle, et quelques pans de murs. Il joignait, au milieu de sa face
méridionale, une tour semi-circulaire, la tour contient un escalier de
pierre taillée, à noyau en spirale, comptant quatre vingt dix marches. Cet
escalier s'ouvrait dans le château par huit portes, deux par étage. Le
quatrième étage formait la salle de garde ou de veille, et donnait accès au
chemin de ronde. Au niveau du quatrième étage, où s'arrête l'escalier, l'axe
de ce dernier se déploie en gerbe aux arcatures rayonnantes dans la voûte et
retombantes à la périphérie. Sept clés de voûte, appuyées hors arcatures,
sont disposées entre ces rayons alterné. (1)
Éléments protégés MH : la tour : classement par arrêté du 4 décembre 1942.
château de Roffiac 15100 Roffiac, propriété de la commune, visite des
extérieurs uniquement.
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