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Ce vieux château offre des débris assez
considérables. On distingue très bien sa forme carrée et les larges fossés
qui l'entouraient complètement. Les murs d'enceinte se prolongeaient du côté
du bourg et en avant du château , de 150 mètres environ. On voit à cette
distance une porte antique de forme ogivale, dans les montants de laquelle
étaient pratiquées les rainures nécessaires au jeu de la herse. Une très
petite partie du corps de garde, au-dessus de la porte, existe encore avec
ses deux canonnières. Le château a deux entrées en ruines, trois tours
rondes, un cachot et une oubliette où l'on ne pénétrait que par une
ouverture ronde pratiquée au sommet de la voûte. Il devait y avoir dans
l'intérieur du château une cour entourée par les bâtiments. Les quatre
grosses murailles de ce château existent encore. L'extérieur de l'une des
tours est bien conservé ; elle est recouverte en micaschiste. On ne voit
plus qu'une faible partie du mur de refend. Le château est à l'extrémité du
bourg, et quoiqu'il domine peu ce dernier, on y jouit d'une perspective très
étendue.
La ville de Ruines eut beaucoup à souffrir en 1458 et dans les années
suivantes, des dévastations commises par les compagnies de pillards qui
parcouraient ces contrée set rançonnaient les habitants. Cette même année,
suivant l'abbé Teillard, les villes de St-Flour, de Brioude, de Blesle et de
Langeac accordèrent 3000 livres au comte de Ribadro, capitaine originaire
d'Espagne, pour qu'il fit sortir ses gens de Ruines et de Corbières qu'ils
occupaient, et dans lesquels ils avaient mis garnison.Le château de Ruines
fut surpris et occupé en 1590 par les huguenots. François d'Antil, baron du
Ligonnès, homme puissant et officier distingué, en fit le siège à ses dépens
en 1591. Le seigneur de la Fillolée, capitaine du château de Ruines, fut tué
en 1617, ainsi que son domestique, dans une querelle engagée avec le
seigneur Philibert de Lastic, seigneur de Sieujeac. Il fut remplacé
immédiatement par François d'Antil.
La seigneurie de Ruines faisait partie du Dauphiné d'Auvergne, et fut
donnée, en 1201, par le seigneur dauphin, à Eyme de Brossadols, en échange
des terre que celui-ci possédait à Saint-Ilpize. Bernard de Ruines,
chevalier, vivait en 1268; il était fils de Bertrand, seigneur en 1204, et
que l'on croit avoir succédé à Eyme de Brossadols. Delphine de Ruines, comme
tutrice de ses enfants, prit, en 1294, pour fondé de pouvoir, Pons de
Mercœur, dans un échange qu'elle fit avec les prêtres de Saint-Flour et le
chapitre de Ruines, du village de Cabrespine, paroisse de Faverolles. Robert
Dauphin, seigneur de Ruines et de Corbières, fut témoin dans un acte de
1390. Il fit don au chapitre de son four banal. Le même Dauphin donna en
1428, à Bertrand d'Antil, seigneur de Ligonnès, la haute et basse justice de
sa seigneurie. Le château de Ruines appartenait, au commencement du XIVe
siècle, à Béraud II. comte de Clermont, et ensuite, en 1357, à Dauphine, sa
mère. Charles de Bourbon, dauphin et comte de Clermont, le possédait en
1442. Nicolas de Lorraine, baron de Mercœur, comme héritier de Renée de
Bourbon, sa mère, en jouissait en 1489, ainsi que des mandements de Ruines
et de Corbières. Ce château appartint ensuite et successivement aux barons
et ducs de Mercœur. Le prince de Conti en devint seigneur en 1720.
Le roi Louis XV avait acheté, en 1773, le duché de Mercœur pour en faire
l'apanage du comte d'Artois. Il revendit, en 1775, à François IV de Lastic,
colonel des grenadiers de France, maréchal de camp, les mandements de Lastic
de Ruines, de Corbière, etc. Ils furent acquis en remplacement de la dot
d'Anne Charrou de Menars, qu'il avait épousée en 1735, et comme il
n'existait plus de bâtiments à Lastic, on répara quelques parties du château
de Ruines pour en faire les greniers de ces baronnies. Or, comme cette vente
ne comprenait que les dîmes, les rentes et le château, les seigneurs de
Lastic perdirent les premières a l'époque de leur suppression, et le château
délabré leur resta seul. Ses ruines étant devenues la propriété du comte
Joseph de lastic de Vigouroux. par suite de son mariage avec sa cousine,
dernière représentante des Sieujeac, il les a revendues récemment à la
commune. La terre de Ruines avait été déjà démembrée, en 1755, par le prince
de Conti. François d'Antil, Charles de Podevigne de Grandval, Antoine
Guérin, Falcon de Longevialle et Boffière de Chambarou se la divisèrent. M.
Podevigne de Grandval garda Ruines, les droits de leyde, péage, courtage et
patronage, plus les villages de Beaulieu, Roussillon, la Decombe. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du donjon excepté le
bâtiment moderne accolé au nord-ouest vestiges de l'ancienne enceinte y
compris les deux tours : inscription par arrêté du 18 décembre 1981.
château-fort de Ruynes 15320 Ruynes-en-Margeride, propriété de la commune,
visite des extérieurs uniquement.
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